Dans Sanhédrin 19b, il est dit que « celui qui élève un orphelin est comme s’il l’avait engendré » et qu’ainsi, les parents adoptifs « accomplissent un acte juste, constamment » 2.
Une enfant qui pour une raison ou une autre ne peut être élevé par ses parents biologiques est pareil à un orphelin.
C’est donc une grande mitsva que d’adopter un enfant et lui offrir ainsi un foyer. C’est aussi une grande mitsva pour des personnes ne pouvant avoir des enfants naturellement et qui dès lors accèdent à la fonction de parent.
A priori, le statut identitaire de l’enfant reste celui des parents biologiques . Toutefois si pour le droit juif, stricto sensus, les parents adoptifs sont considérés comme « mandatés » par les parents biologiques, dans la mesure où ces derniers renoncent à la parenté, une adoption revient à une greffe . C’est la différence entre une famille d’accueil (qui prend en charge les soins de l’enfant sans établir de filiation) et des parents adoptifs qui sont les parents « réels » c’est-à-dire qui remplissent effectivement cette fonction et intègrent leurs enfants dans la famille au même degré que des enfants biologiques. 3
En conséquence de quoi, la conversion (et la circoncision) de l’enfant, s’il n’est pas né de mère juive, est le complément spirituel conséquent de cette démarche au sein d’une famille où les parents sont juifs.
Le Commitee on Jewish Law and Standards du mouvement conservative a, en 1998, approuvé un responsum du rabbin Avram Reisner selon lequel un enfant adopté peut adjoindre à son nom propre la référence patronymique et matronymique de ses parents adoptifs. Cette conversion implique un engagement devant le Beit-din d’éduquer les enfants adoptés selon la tradition juive, au même titre d’ailleurs que les autres enfants de la famille.
rabbin Rivon Krygier (se fondant sur Elliott Dorff , Epître de l’amour)
Notes
Pour l’adoption dans la loi juive, en général, cf. le responsum (Elliot N. Dorff ), « Donor Insemination, Egg Donation, and Adoption », approuvé en 1994 par le CJLS et publié dans Conservative judaism, Vol. XIX, (1), automne 1996.
2 Cf. Meguila 13a, Ketoubot 50a. Voir aussi Exode rabba 4 ; Choulhan âroukh, Orah haïm 139:3 ; Abraham Gumbiner, Maguen Avraham sur Orah haïm 156 ; Moshe Feinstein , Igrot Mochè sur Yore déa 161.
3 Cf. Sota 43b.
On trouve dans le Talmud certains personnages bibliques adoptants considérés comme parents Cf. Sanhédrin 19b citant I Chroniques 4,18, Ruth 4,17, Psaumes 77,16, II Samuel 21,8.
Epitre de l’amour
http://www.massorti.com/spip.php?ar...
Etude sociologique
Voici la présentation d’un livre traitant de ces questions en France et en Israël (ouvrir le pdf)
L’ouvrage est le résultat d’une longe enquête sociologique de la chercheuse Sophie Nizard
Responsum du rabbin Avram Reisner
Ce texte (en anglais) traite du problème sous l’angle de la Halakha .
http://www.rabbinicalassembly.org/t...
Voir également http://www.massorti.com/Adoption-et... Dans cet article sociologique sont exposés les différentes positions sur la conversion (orthodoxe , massorti , libérale) ainsi qu’un état des lieux de cette question dans le cadre du Consistoire .
Messages
Pilpoul
J’ai obtenu la référence suivante dans le livre d eVictor Malka :
"Elever un orphelin dans sa maison, c’est pratiquer la justice en tout temps" (Kétoubot 5 a)" ;
Alors, Kétoubot 5 ou 50 comme marqué dans la note 2 de l’article ?
merci d’avance pour la réponse.
La bonne référence est celle de la note. Ketoubot 50a au nom de Rabbi Schmouel bar Nahmani. : "Pratiquer la tsedaka constamment : celui qui élève un orphelin dans sa maison et s’inquiète de son mariage."
Rabbin Yeshaya Dalsace
Bonjour,
nous avons l’agrement pour adopter un enfant en France ou a l’etranger . Nous constituons en ce moment un dossier afin de pouvoir adopter en chine . Mais notre plus grand desir etait d’adopter un enfant de mere juive etant nous meme pratiquant ...
j’ai longtemps fait des recherches et cela est reste sans espoir et sans suite . jusqu’au jour ou j’ai decouvert le livre de Sophie Nizard qui parle notament d’une oeuvre qu’elle nomme "Generation-adoption"... veut-elle parler de " Les liens du coeur" ?
je souhaite tant en savoir plus ... Aussi y’a t-il un moyen (quel qu’il soit ) afin d’adopter un enfant juif en france ?
Merci d’avance pour tout vote devouement et vos renseignements.
Shana Tova
A ma connaissance c’est quasiment impossible d’adopter un enfant juif de naissance. Adopter est déjà compliqué !
Mais quel est le problème ? Votre enfant sera élevé dans le judaïsme, vous transmettrez le judaïsme tout comme votre parentalité. Formellement, il devra être converti et tout petit serait le mieux pour lui et pour vous.
Il ne faut pas s’enfermer dans des conceptions biologiques du judaïsme, c’est contre la Tora et contre le bon sens.
Yeshaya Dalsace
Bonjour,
Je n’arrive pas à accéder au responsum du r.Eisner, il semble que le lien soit obsolète. Pourriez-vous svp me donner un moyen d’y accéder ?
Merci d’avance.