Question :
conscription au sein de Tsahal
nombre
La conscription au sein de Tsahal est-elle une obligation pour tout citoyen juif [1] habitant en Israël ou un homme qui poursuit des études sacrées peut-il être exempté au prétexte de s’y consacrer pleinement ? Aujourd’hui en Israël, malgré la situation difficile que tout le monde connaît, des milliers d’hommes, jeunes et moins jeunes, échappent à toute forme de service militaire. Et ce nombre ne fait qu’augmenter chaque année. Parmi ces hommes, certains ne reconnaissent pas la légitimité de l’État d’Israël mais d’autres, bien que sionistes, s’estiment exemptés de toute obligation militaire à cause de leurs études religieuses. Les gouvernements israéliens ont permis et soutenu cet état de faits jusqu’à ce jour. La Halakha justifie-elle cela ?
Réponse :
En règle générale, la Tora étend la responsabilité du service militaire à tout israélite. Il y a des dispenses temporaires pour ceux qui à un moment bien particulier de leurs vies n’ont pas eu l’occasion de réaliser certains objectifs personnels spécifiques. Est exempté également celui qui est hanté par la peur et n’est pas psychologiquement apte à servir sous les armes. Les Rabbins ont toujours été enclins à minimiser le nombre des exceptions. Pour eux, les exemptions étaient provisoires et concernaient uniquement le service actif sur le front, tout en conservant l’obligation pour tous de servir à l’arrière du front, ne serait ce qu’en s’occupant d’une tâche auxiliaire. Toutefois, ces exemptions ne s’appliquaient que dans les cas d’opérations militaires optionnelles. Mais si une guerre était jugée obligatoire ou imposée, les exemptions devaient être levées. Assurément, le Pikouah Nefech, le fait de sauvegarder la vie est un commandement d’une extrême importance au caractère obligatoire. Par les temps qui courent, le fait de servir Tsahal est un acte qui relève du Pikouah Nefech. L’obligation relève aussi du commandement de « porter assistance à personne en danger ». Aux temps bibliques, on pouvait admettre que les Lévites et les Prêtres, en tant que préposés au rituel et à l’enseignement, étaient exemptés de service militaire normal. Mais il ne semble pas que ces exemptions de masse étaient appliquées en temps de guerre. Parmi les commentateurs, certains rejettent en bloc l’idée qu’il puisse y avoir des exemptions de masse, d’autres réservent ces exemptions à quelques rares individus qui se détachent du lot. Il y a une approche talmudique qui tend à exempter les rabbins de certaines obligations quotidiennes. Mais cet argument est irrecevable lorsque l’on veut l’utiliser comme prétexte pour exempter en masse des étudiants de leur devoir de protéger l’État Israël de ses ennemis.
La conclusion qui s’impose est que le service militaire au sein de Tsahal est un devoir qui incombe à tous les juifs vivant sur la terre d’Israël. Quiconque se trouve engagé dans d’importantes études religieuses a un devoir d’exemplarité encore plus grand d’accomplir son service militaire. Se dérober à ses obligations militaires va à l’encontre de la Halakha car cela équivaut à bafouer trois commandements importants : le devoir de prendre part à une guerre où la survie d’Israël est en jeu, le devoir d’assister à personne en danger, celui de préserver la vie humaine.
Traduction de Neil Horowicz