, Michel Taubmann est le maître d’œuvre du « Meilleur des monde », qui vient de paraître aux éditions Denoël. Le premier numéro de cette revue politique ambitieuse est largement consacré à L’Irak et au Moyen-Orient.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Michel Taubmann : Je suis journaliste, notamment à Arte, journaliste politique , je m’occupe surtout de la politique française. J’anime également une émission sur TFJ, « Ouvertures », le jeudi soir à 20h45. J’ai cinquante ans, je ne suis pas tout jeune…
Quel membre d’Adath Shalom êtes-vous ?
Je fréquente Adath Shalom depuis quatre ans. [*J’étais assez déjudaïsé, je suis revenu grâce à l’influence de mon épouse qui est pasteur. Ma femme est très imprégnée de judaïsme, elle est vice-présidente de l’Amitié Judéo-chrétienne.*] Elle considère le Christ comme un prophète juif. C’est elle la plus active dans la famille, elle allume les bougies le vendredi soir et nous pousse à nous rendre aux offices deux fois par mois environ. Mon jeune fils a fait sa bar mitsva l’année dernière. Conversion, circoncision, il a dû faire beaucoup d’efforts…
A l’heure où tout le monde lit « 20 minutes » ou à peu près, il faut être héroïque pour lancer une revue de réflexion coupée de l’actualité immédiate et sensationnelle…
Le pari n’est pas aussi audacieux que ça. Je suis journaliste, pas universitaire, « Le meilleur des mondes » est une revue magazine avec des articles courts, des articles longs, des coups de gueule, des encadrés et une iconographie assez décalée. En France, les magazines marchent bien. J’espère qu’il y a un espace entre le livre et l’actualité. On a choisi la forme de la revue pour exprimer nos idées et notre sensibilité politique. Et puis nous n’avions pas les moyens de faire un hebdo ! Nous avons tiré ce numéro zéro à 4000 exemplaires, nous en avons déjà vendu 2500.
Quelle est la genèse du Meilleur des mondes ?
Suite au 11 septembre, nous avons fondé avec mon épouse et des amis « Le Cercle de l’Oratoire », pour réfléchir à contre-courant. Nous voulions nous élever contre ceux qui mettent sur le même plan Bush et Ben Laden, Bush et Saddam Hussein. Nous voulions combattre l’antiaméricanisme et l’antisionisme qui vont souvent de pair. Pro américain, oui, pro Bush, non. Quand on se réunit, on devait se doter d’un organe, et nos collaborateurs viennent d’horizons différents. Le comité éditorial comprend des philosophes, des experts du Moyen-Orient, des journalistes, des militants associatifs. Le premier numéro est très axé sur L’Irak, parce que c’est ce qui nous a fondés. L’Irak est l’illustration des blocages de la société française. C’est Alain Finkielkraut qui a trouvé le titre. C’est un beau titre qui était libre de droits.
Rentrons dans le vif des sujets de ce premier numéro : de Tchernobyl à l’Irak, en passant par la région du Darfour ou encore Tijuana, le sommaire est assez éclectique. Quelle est la ligne directrice du Meilleur des monde ?
La ligne directrice, c’est l’antitotalitarisme car nous pensons que la question est toujours d’actualité. Certains pensent que le totalitarisme s’est arrêté avec la chute du Mur de Berlin, ils n’imaginent pas que l’islamisme radical représente un vrai danger, qu’il ne s’agit pas de quelques actes isolés. Il n’y a jamais eu autant de propagande anti-juive. Nous sommes rentrés dans une période de chaos et la démocratie doit être défendue.
Propos recueillis par Anne-Juliette Brugière
Revue Le Meilleur des mondes, Ed. Denoël, printemps 2006