à la fin du siècle dernier après avoir été, pendant presque deux millénaires, essentiellement une langue de prière et d’études talmudiques.
Dans les premières années de l’existence de l’État d’Israël, la création littéraire, elle aussi exemplaire de l’« effort national », témoigne surtout d’un engagement idéologique et collectiviste. Mais, à partir des années 1960, une véritable « nouvelle vague » se profile. Elle puise alors son inspiration non plus à la source de l’« infiniment grand », tel le destin national, mais dans le domaine, en quelque sorte, de l’« infiniment privé ». Après le réalisme et les techniques narratives traditionnels, et l’emploi d’une langue héritée des Écritures, l’on voit apparaître de nouvelles esthétiques ; le fantastique côtoie l’absurde, des structures formelles modernes accordent une place sans cesse croissante à la langue de la rue.
Rassemblant dix-sept auteurs, cette anthologie donne une juste idée de la diversité des courants qui ont marqué la littérature israélienne et de l’extraordinaire évolution qu’elle a connue depuis la création de l’État d’Israël.
ANTHOLOGIE DE NOUVELLES ISRAÉLIENNES CONTEMPORAINES [1998], trad. de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech, Jacques Pinto, Gisèle Sapiro, Laurent Schuman et Monique Shouissa . Édition de Nilly Mirsky, 400 pages, 140 x 205 mm. Collection Du monde entier, Gallimard -anth. ISBN 2070735826.