Comme chaque année, nous avons commémoré Yom Hashoa, à Nice au cimetière du Château.
Chaque année, c’est la même cérémonie, forcément émouvante.
C’est la présence des quelques derniers survivants de la région, chaque année un peu plus vieux. C’est la présence très importante symboliquement d’enfants.
C’est la prière des morts, fort bien chantée par le rabbin Marciano.
En somme, rien à redire. Une cérémonie normale dans une ville si durement touchée par la Shoa.
Hélas, cette année, il y a à redire, et je me permets de le faire ici.
Certains enfants s’avèrent incapables de lire un texte correctement, pas plus de trois mots de français sans s’arrêter, cela pourrait être évité... mais ce ne sont que des enfants. Ce cafouillage s’ajoutait à ceux de certains organisateurs…
On était en droit d’attendre un peu plus de sérieux et un peu moins de longueur… Cela n’aurait fait qu’ajouter de la dignité.
Non, cette année, il nous a fallu subir un discours au contenu insupportable émanant du nouveau Grand Rabbin régional David Soushana expliquant doctement au public atterré que si la Shoa a eu lieu, c’est que cela avait été nécessaire dans le cadre d’un « processus de purification afin de préparer la venue du Messie » « H’avlei Mashiah’ » pour reprendre les termes de la Guemara.
La Shoa serait donc, pour le rabbin consistorial David Shoushana, une sorte de sacrifice expiatoire offert par le peuple juif pour le salut du monde, qui est imminent comme chacun le sait ! Le Grand Rabbin n’a tout de même pas été jusqu’à dire que les victimes de la Shoa avaient mérité leur sort atroce, à cause d’une sévère punition divine.
Par contre, le rabbin a clairement expliqué que cela avait un sens et était nécessaire, cela faisait partie d’un « plan divin messianique » ; qu’il suffisait d’étudier les textes pour le savoir.
Certaines personnes ont réagi immédiatement d’une façon qui n’était peut-être pas la bonne. Il n’empêche : il est absolument scandaleux et indécent de tenir de pareils discours, surtout à une cérémonie du souvenir.
Que dirions-nous si des chrétiens tenaient de tels propos ? Nous tairions-nous ?
Bien sûr que non ! Nous protesterions, le CRIF en tête, mais comme il s’agit d’un rabbin , et mieux d’un Grand Rabbin régional, personne ne dira rien.
Si la communauté juive locale était un peu plus démocratique et courageuse, et n’avait pas si peur du débat interne, on pourrait en discuter, mais il n’en sera bien entendu pas question…
Si les journalistes juifs présents faisaient leur travail, ils écriraient un article bien tourné et soulèveraient le débat dans Actualité Juive et autres organes qui traitent des "actualités locales", mais silence radio et vive le consensus…
Pourtant… un tel discours mériterait un peu plus d’analyse et de réactions. Voici les miennes :
Tout d’abord, nous n’avons pas affaire ici à un discours isolé.
J’ai souvent eu l’occasion de l’entendre chez certains rabbins orthodoxes , de façon explicite ou non.
Il relève d’une idéologie et d’une théologie bien précises : celles de l’intégrisme juif qui a pris le pouvoir sur une bonne part du Consistoire français depuis plus de 20 ans. Face à cela, le judaïsme français traditionnel, rationnel et modéré a subi le phénomène de la peau de chagrin, et s’est trouvé réduit à quelques rares îlots de résistance que l’on entend à peine.
Que dit cette théologie intégriste ?
D’abord que rien n’est laissé au hasard et que la main de Dieu est forcément partout, dans chaque évènement de l’histoire, dans chaque accident de la nature, dans chaque évènement de notre vie personnelle.
Ce principe non contestable en soi est à la base d’une certaine foi en Dieu tout à fait respectable. C’est néanmoins un principe discutable et nombre de grands penseurs du judaïsme l’ont déjà fait.
Pour celui qui adhère totalement à ce principe, il devient extrêmement tentant de trouver une interprétation à de tels évènements, qui du coup revêtent forcément un sens. Cette théorie s’appuie bien entendu sur une série de textes de la tradition juive. Cela suffit-il à la rendre acceptable et justifiée ? N’y a-t-il pas quelques nuances à introduire et surtout quelques distances à prendre avec un principe qui s’avère, ici, intellectuellement et éthiquement indéfendable ? De nombreux textes de la tradition, tout aussi légitimes que les premiers ne sont pas gênés pour le faire.
Cette théologie intégriste repose également sur un autre principe, celui de la fin de l’Histoire. Le monde qui a, comme chacun sait, 5767 années d’existence, arrive au bout d’un cycle de 6000 ans qui verra l’avènement de l’ère messianique. La venue du Messie (précédant la résurrection physique des morts au sens propre du terme) ne peut se faire sans payer un certain prix et notamment un prix expiatoire pour toutes les transgressions cumulées au cours de ces 6000 ans. L’accouchement des temps messianiques sera terrible ! Mieux vaut ne pas vivre à une telle époque, dit un texte du Talmud …
Cette théorie de l’accouchement cataclysmique n’est guère nouvelle, elle s’exprime déjà au sein des textes apocalyptiques de la fin du 2ème Temple, notamment sur les manuscrits de la Mer Morte. Elle donna naissance au christianisme. Elle insuffla l’esprit de révolte à Bar Kohba et Rabbi Akiva en 135 qui se lancèrent dans une guerre messianique totalement irrationnelle contre Rome alors à l’apogée de sa puissance.
Cette guerre fut la plus grave catastrophe historique pour le peuple juif en dehors de la Shoa et restera la plus grave erreur politique de son histoire : la défaite marqua en effet la fin d’une possibilité de présence juive forte en Eretz Israël, entraîna une interdiction totale pour les Juifs de demeurer à Jérusalem, et provoqua le changement de nom de Judée (pays des Juifs) en Palestine (pays des Philistins). On estime à des centaines de milliers le nombre des victimes juives, réduisant le judaïsme à une religion de perdants et de parias, pavant ainsi la route pour le triomphe romain du christianisme.
Les rabbins de la Michna et du Talmud qui fondèrent le Judaïsme rabbinique dont nous sommes les héritiers réagirent fortement contre cette tendance messianique et la minimisèrent au maximum.
Ils prirent en effet conscience du danger d’un messianisme politique, ils réduisirent le récit de la catastrophique défaite de leur camarade et maître Rabbi Akiva dont les « élèves » furent massacrés par milliers durant la révolte à une simple et mystérieuse épidémie à cause d’un manque de respect mutuel qui aurait pris fin tout à coup le 33ème jour du Omer, date qui marque en fait la chute de Betar dernière place forte juive à tenir encore.
Le récit de la révolte victorieuse des Asmonéens en -167 fut lui-même réduit à une simple histoire de fiole d’huile qui brûla huit jours. Les rabbins , dans leur enseignement, firent tout pour éviter de nouvelles et inutiles effusions de sang.
« Akiva, le Messie ne sera pas encore venu alors que l’herbe te poussera entre les mâchoires ! » dit cyniquement le Talmud .
Cela n’empêcha pas pour autant les plus grands des rabbins (y compris Maimonide et Abravanel) de se lancer dans des calculs spéculatifs de la date messianique et de voir tout évènement politique et malheur juif comme un signe de son arrivée, publiant des dates qui toutes se sont, bien sûr, avérées fausses.
Chaque soubresaut de l’Histoire fut sujet à spéculation : les persécutions musulmanes Almohades, les expulsions, celle d’Espagne notamment, la révolte cosaque massacrant un tiers des juifs de Pologne en 1648, les guerres napoléoniennes…
L’hérésie messianique Sabbatéenne ainsi que d’autres hérésies moins connues ont pris leur source dans cette idéologie.
La pensée intégriste actuelle qui spécule sur l’ère messianique se place donc dans la lignée d’une longue série d’erreurs spéculatives.
Cependant, la donne du problème a quelque peu changé.
Notre rapport à l’Histoire est différent depuis le 19ème siècle et la naissance de l’Histoire en tant que discipline scientifique. Notre regard, pour peu que l’on ait une quelconque culture historique, ne peut plus être le même que celui de nos ancêtres. Continuer à croire que l’histoire du monde s’enferme dans un cycle de 6000 ans relève aujourd’hui de l’obscurantisme le plus profond. Spéculer là-dessus constitue une totale supercherie intellectuelle.
Pour un intégriste, rien n’est laissé au hasard : Dieu gère toute chose et le monde approche de la fin d’un cycle historique. Cela éveille en lui des spéculations millénaristes. Un évènement de l’ampleur de la Shoa, dans une telle perspective, ne peut que prêter à spéculation.
La Shoa, défi absolu à l’Homme et à Dieu, doit, pour l’intégriste, entrer dans le schéma classique de causalité divine.
La difficulté est d’arriver à l’expliquer et donc à le justifier.
Plusieurs explications peuvent être entendues ici ou là dans les différentes tendances du judaïsme intégriste : punition contre l’assimilation à l’Occident (très en vogue chez les intégristes séfarades proche du rabbin Ovadia Yossef ) ; punition contre le sionisme (chez les cercles intégristes antisionistes des Netourei Karta et parmi plusieurs courants du hassidisme ) ; punition contre l’indifférence au sionisme (chez les intégristes du Goush Emounim, l’extrême droite religieuse israélienne).
Le plus souvent on fera un mélange de plusieurs théories accusant toujours l’autre, celui qui ne pense pas comme vous, d’être responsable de la catastrophe.
Le problème est que la Shoa a frappé sans distinction toutes les franges idéologiques du judaïsme : les religieux et les laïcs, les assimilés et les intégristes, les sionistes et les antisionistes, les orthodoxes et les libéraux et bien entendu les Massorti qui ont subi un coup très dur. La Shoa abattit pêle-mêle les forces vives de toutes ces mouvances, qui étaient toutes très vivaces en Europe avant la guerre.
Les théories liées à la notion de punition soulèvent évidemment la question de la justice, du fait d’une totale disproportion entre la punition et la faute ! Elles sont surtout très partiales et servent toujours un camp idéologique ou un autre.
Si l’on rejette l’idée de punition, on peut encore chercher d’autres explications, notamment celle de la « purification » entendue au cours de notre cérémonie niçoise, celle du sacrifice expiatoire prémessianique.
C’est facile, rassurant et prometteur. Les crédules qui acceptent ce genre de discours sont légions : quoi de plus réjouissant que se croire à la génération messianique, celle qui va enfin tout comprendre !
Quelle que soit la solution adoptée, punition ou rédemption, ou le tout mélangé, l’infantilisation des croyants reste une bonne potion dans la pharmacopée du dirigeant spirituel en manque de réponses et pour qui les failles éventuelles du système théologique auquel il adhère sont déstabilisantes.
Mais à quel Dieu croient ceux qui proposent un tel discours ? Est-ce le Dieu d’Abraham, qui met fin à la pratique alors fort répandue du sacrifice humain ? Ou bien est-ce à un démiurge assoiffé du sang d’un million et demi d’enfants juifs et de millions d’adultes innocents ? Croient-ils en l’Ineffable ou bien au Moloch, cette terrible et sanglante divinité phénicienne exigeant son lot régulier de chair humaine ?
Quel Messie attendent-ils ? Celui d’Isaïe, qui saura insuffler la paix au monde ou un névrosé de la pureté qui demanderait un immense feu expiatoire pour mériter le grand bonheur de sa venue ? Je préfère personnellement attendre encore 1000 ans et ne pas justifier la mort d’un seul enfant !
Que diront-ils aux Juifs, quand ils constateront que leurs prévisions messianiques sont tout aussi erronées que les précédentes ? Que le Messie est une attente et non une venue, une question et non une réponse ? L’intégriste aime trop les réponses et les certitudes pour cela. Ils auront toujours la possibilité d’accuser les non orthodoxes de l’avoir fait fuir : il était là, mais à cause de vous, il n’est pas venu……
Comment surtout osent-ils parler au nom de Dieu et dévoiler des « plans » des plus obscurs et des plus irréels ? La prétention à comprendre Dieu n’est-elle pas une forme de paganisme qui va totalement à l’encontre de tout le message biblique ?
Ne savent-ils pas que, comme l’a si bien dit Elie Wiesel, une certaine idée de Dieu a définitivement été pendue à la potence où se balançait le corps d’un adolescent juif ?
Ne savent-ils pas que la pensée juive a déjà imaginé un Dieu faible, compatissant mais prisonnier de sa création et qui accompagne les martyrs en pleurant ? Ce Dieu là mérite peut-être notre foi et nos prières (pour le soutenir) ; le dieu Moloch, tout comme son « Messie », ne méritent assurément que notre mépris.
Comment blâmer dès lors les Juifs qui s’éloignent d’un tel judaïsme ? Il y va de leur survie mentale et spirituelle ! Pourquoi fréquenter des synagogues où l’on entend de tels discours ? Pourquoi se laisser enfermer dans une telle pathologie ?
Il y a, enfin, la violence sous-jacente à ce genre de discours qui doit être comprise.
L’apocalypse, prélude à l’avènement de temps meilleurs, a nourri dans l’histoire humaine les pires dérives. Celles des croisades et massacres d’ « hérétiques » en tout genre, celle contemporaine du messianisme apocalyptique des islamistes poseurs de bombes, celle enfin, et c’est un comble, du nazisme lui-même qui lui aussi affichait des prétentions messianiques !
Autant d’idéologies qui justifiaient massacres et sacrifices au nom d’une idée messianique malsaine.
Il est triste de penser que le peuple juif, si l’intégrisme y devenait majoritaire, en particulier en Israël, pourrait tomber dans les mêmes travers et parvenir peut-être aux mêmes dérives.
Car en effet, si Dieu a été « contraint » de sacrifier 6 millions de Juifs innocents pour « purifier » l’atmosphère messianique, pourquoi ferait-on grand cas de ceux qui seraient éventuellement identifiés comme obstacle au Messie ?
Face à l’ampleur du sacrifice déjà réalisé et l’importance de l’enjeu historique, pourquoi ne pas tout faire pour continuer à aider l’Histoire à aller dans le bon sens ?
L’assassinat d’Yitzhak Rabin relève exactement de cette dynamique-là.
Dans une telle perspective, du point de vue de l’intégriste, comment tolérer toute idéologie identifiée comme déviante, donc dangereuse, au sein même du Judaïsme ?
Il est logique pour l’intégriste de cultiver l’intolérance, il y va de l’intérêt supérieur de tous, que lui seul, bien entendu, comprend convenablement.
Voilà toute l’odeur nauséabonde qui émane de ce genre de théories messianiques non seulement indécentes mais surtout profondément malsaines.
Cela ne veut pas dire que celui qui tient ce genre de discours adhère à toutes les conséquences de ce discours.
Il y a fort à parier, dans le cas du Grand Rabbin David Soushana qu’il ne s’agit en fait que d’une maladresse, une tentative malheureuse pour se raccrocher naïvement à une petite planche de salut théologique, à cause de la peur de l’abîme immense qui est sous nos pieds, celui de la Shoa, ou encore du total « désenchantement du monde » si bien analysé par Marcel Gauchet.
La grande naïveté est de croire qu’un tel discours va réussir à rassurer ceux qui vivent encore dans leur chair toutes ces horreurs et cet immense échec, non seulement de la civilisation occidentale, mais également du judaïsme classique qui fut bien incapable de voir venir les événements ou de réagir. Le Grand Rabbin voudrait rassurer et donc expliquer, il est maladroit mais surement bien intentionné.
Face à l’abîme de la Shoa, mieux vaut modestement se taire et chercher dans le fond de son âme juive l’énergie nécessaire pour ne pas désespérer totalement, pour continuer malgré tout, sans illusions ni naïveté mais avec courage, la dure Histoire de notre peuple et de sa spiritualité. Sans quoi, plus aucune humanité ni divinité ne serait possible.
Il est certain que dans cette perspective, le judaïsme est plus à vivre comme la longue quête d’un peuple exemplaire qui inventa l’espoir et en fit son hymne national que comme un système de réponses toutes faites. C’est là le grand fossé entre une vision non fondamentaliste, la notre, et celle de l’intégrisme.
Face à la dérive intégriste, il ne faut pas se taire, il faut oser lutter et résister. Pour nous même, pour nos enfants et pour la dignité de la mémoire des martyrs morts non pas pour la « sanctification du Nom » mais dans la tempête de sa plus grande profanation, que rien ne saurait justifier.
La mémoire passe également par le courage de la pensée et du renouvellement. La mémoire passe, en tout cas, par l’héritage d’un certain esprit de résistance, d’une idée du courage et de la dignité qu’il nous faut toujours cultiver, pour que jamais le judaïsme ne devienne l’otage de l’intégrisme.
C’est en ce sens que je me permets une telle mise au point, non pour faire le procès d’un rabbin dont la théologie trop simple se trouve dépassée par l’ampleur de l’évènement qu’il voudrait bien pouvoir expliquer.
Yeshaya Dalsace
Alors Rabbin de Maayane Or (Nice) avril 2007
Lire également
Dieu et la Shoa
http://www.massorti.com/spip.php?ar...
Série de réflexions sur la Shoa
Messages
Propos sacrilèges de rabbins israéliens.
Sur la radio Kol Haémèt (la voix de la vérité), on a posé à un ancien Grand rabbin d’Israël, le rabbin Mordechai Eliyahou, la question suivante : quel était le péché de ceux qui ont été massacrés pendant la Shoah ?. Il a répondu : Les victimes n’étaient pas à blâmer, elles ont souffert en raison des péchés du judaïsme libéral.
Le rabbin Davids, directeur exécutif d’Arza s’est élevé contre ces propos jugés blasphématoires envers les victimes de la Shoah. Le fait qu’ils aient été tenus sur une radio harédi, c’est-à-dire traditionaliste ou intégriste, donc en principe soucieuse du bien de tout le peuple juif, en aggrave le caractère sacrilège.
Le fils du rabbin Mordehaï Eliyahou, le rabbin Chemouel Eliyahou, actuel Grand rabbin de Safed, a défendu son père. Il a ajouté : "Ce n’est pas une coïncidence si la Shoah a commencé en Allemagne. Toutes les fois que les juifs essayent d’agir comme les goyim ils sont punis. Cela s’est passé en Espagne comme cela s’est passé en Allemagne". Il a ajouté que son père ne regrettait aucun de ses propos !
Le rabbin Davids a remarqué : En tant qu’ancien Grand rabbin ayant assuré une position d’état, les remarques du rabbin Mordehaï Eliyahu jettent une lumière négative sur le bien fondé et le fonctionnement de certains secteurs de l’administration israélienne."
Mais il semble que pour ces rabbins , tout peut s’expliquer et tout peut se comprendre.
Ils trouveront certainement une explication au fait que l’une des victimes du massacre de Virginia Tech est le professeur d’aéronautique israélien Livio Libersko qui était âgé de 77 ans.
Le Professeur Livio Libersko, une des sommités mondiales en aéronautique, était en train de donner un cours à ses élèves lorsqu’il a entendu les coups de feu de l’assassin dans la salle de classe voisine. Il a alors retenu la porte d’entrée de sa classe et a empêché l’assassin d’y pénétrer. Mais l’assassin a tiré à travers la porte, tuant le professeur avant de se diriger vers une autre salle.
Le professeur Livio Libersko était un rescapé de la Shoah et a été assassiné le jour de Yom HaShoah. Serait-il donc une victime collatérale de … ?
L’évocation de ce genre d’explications donne la nausée.
François Garaï
Monsieur le rabbin , je partage entièrement votre indignation face à ce genre de propos, qui deviennent, hélas, de plus en plus récurrents dans le judaïsme orthodoxe .
Ce site est extrêmement bien fait, et salutaire pour tous les juifs rationnels qui en ont plus qu’assez de l’obscurantisme ambiant.
Continuez !!!!
Merci pour cette réponse à des incroyants qui se sont fossilisés sur leur "petit-moi". Ils sont bien les représentants d’une société sans spiritualité, sans avenir.
Je les observe depuis longtemps dans mon "kaléidoscope".
ישעיה
סיימתי לקרוא את המאמר שלך.
אולי
קול קורא במדבר
אבל המדבר עדיף על הארץ הנושבת
אם הארץ הנושבת הופכת לעבודה זרה
שואה ולא אולוקוסט
אסון ולא קורבן
כשקראתי את המאמר שלך לא יכולתי שלא לחשוב על האדם המורד של קאמיי
Les enfants du Moloch ou les otages de l’intégrisme. J’ai moi aussi entendu des propos qui m’ont révoltée. Un grand rabbin a exprimé avec calme tranquilité et certitude cette idée que les non-juifs ont rappelé aux juifs qu’ils n’accomplissaient pas leur mission qu’ils ne remplissaient pas leur devoir de juif aux regard de l’humanité, d’où la shoah. Que disait-il ? Il disait que les juifs massacrés, torturés, humiliés, chosifiés et leurs enfants n’en veuillent pas indument à ces nazis et autres collaborateurs qui sont intervenus à propos pour rappeler aux juifs quel était leur devoir.
Chalom,c’est fatiguant ce defaut de chercher a generaliser pour conforter ses convictions ;aussi facile que tous les rascismes du monde,que de publier ces accusations medisantes enveloppees d’une seduisante couche de language humaniste et philosophique,puis de signer du titre de Rabbin ;tres facile de dire:les X sont comme cela,pensent comme ceci,les exceptions confirment la generalite...Tout sioniste religieux est ainsi sous entendu assassin de Rabin(dont le proces,aux resultats tres controverse etait a huis clos...),tout juif au vetement orthodoxe un obscur nevrose messianique rassemblant en lui la culpabilite collective de millions de "martyrs passifs"ainsi que de leur leaders "aveugles"....Ceci me rapelle les allusions de mon enfance,en ecole "eclairee" de la Republique,lorsque j’etait,bien sur que non enfin,mais...un peu quand meme,sans le dire vraiment...l’Assassin du doux seigneur.L’esprit de votre language est tres dangereux,les objectifs critiques sont floues,les deductions insufflees a demi-mot au risque assimilateur devastateur ;votre intelligence serait bien mieux utilisee en citant precisement et rationnellement les sources toraniques de vos critiques,enseignant ainsi une vision positive du judaisme,plutot que de pousser au denigrement insense de parties de notre Peuple en raison de son attachement a telle ecole,provoquant par vos termes des comparaisons criminelles et intolerables qui vous disqualifient ;et je puis vous affirmer,sans aucun doute,que de tres nombreus juifs orthodoxes sont tout a l’oppose de vos descriptions bassement calomnieuses s’inscrivant dans la campagne actuelle de lutte anti-terroriste,qui ne se donne surtout pas la peine de rechercher les vrais coupables,car il est bien sur plus facile de bombarder des villages d"integristes" talibans que de s’attaquer a leurs soutiens et vecteurs...Je suis un Juif,enfant de victime et de rescape,et je ne vous permet pas de denigrer les guides spirituels des victimes qui n’etaient pas plus prophetes que vous,qui de plus ne vivez pas dans leurs conditions contristantes,pas plus que je ne vous permet de denigrer les "religieux sionistes",de ce type de denigrement ayant pousse a la deportation du Gush Katif et au pogrome d’Amona.Je suis un juif,orthodoxe ,barbu,loubavitch ,messianique,sioniste,et je ne suis pas prophete ni interprete du Createur,et je respecte toutes les croyances non offensives,et j’honnore tout etre humain,de tout type,et je suis tolerant,pour la paix,contre toute guerre,et j’eduque mes enfants dans la largesse d’esprit et l’ouverture,et j’estime sacree la democratie,la liberte,le respect de toute vie,humaine et animale,de toute sensibilite,le progres scientiphique,philosophique,psychologique,et surtout,sachez que la grande majorite des juifs religeux orthodoxes PENSENT AINSI,et ne se permettent pas de jouer les faux prophetes sachant tout interpreter depuis leurs confort,ceux notemment qui peuplent les colines de Judee-Samarie,et les Yeshivoth ou l’on dispense l’authentique message de la H’assidout,du Saint Baal Chem Tov venu guerir le judaisme,dont l’oeuvre sera,ne vous en deplaise,conclue par le Mashiah,signe de paix universel,suivant les propheties d’Ishaya inscrite devant l’ONU.Chalom
Leiserowicz
Cher Monsieur,
Il n’y a aucune généralisation de notre part. Il va de soi que tous les orthodoxes n’adhèrent pas à une telle théologie. Il y a de notre part une réaction légitime à des propos tenus publiquement qui sont relativement représentatifs d’un certain type de discours sur la Shoah.
Rien de plus.
Le webmaster
Monsieur,désolé,sincèrement désolé,pour les aspects délirants et agressifs de ma réaction,dus entre autres raisons aux chocs émotionels suscités par les tristes réalités que vous avez le mérite de faire connaître ;il existe évidemment d’ immenses fossés entre les attentes de publics différents,concernant les comportements des dirigeants envers notre histoire ;certains ont soif de justifications à tout prix,d’autres d’un respect silencieux absolu ;les dirigeants et représentants sont à l’image des attentes de leurs soutiens ou électeurs,ceci prend le pas sur des opinions qu’ils n’ont peut-être pas,mais il est certains qu’ils blesseront forcément certains,soit par leurs silences,ou par tout essai d’analyse à l’allure complice ;ce n’est peut-être pas l’orthodoxie qui est en cause,je l’espère,mais la tragique destinée de notre peuple,ainsi que de l’humanité en général,et,pour les croyants,peut-être celle du Créateur ;on ne peut apréhender par notre esprit les grandes notions abstraites,comme nous pouvons l’apprendre du texte biblique de "Job",il nous faut beaucoup de modestie,de patience,de tolérance,d’empathie,malheureusement aussi de force politique et militaire,pour réussir à survivre humainement,et tendre un tant soi peu vers cet idéal du Judaisme auquels tous aspirent,l’existence bonne et juste.
Bien amicalement,veuillez agréer,ainsi que vos collaborateurs et lecteurs,mon profond respect.
Bravo pour cette position couageuse
jean-jacques.ezrati@wanadoo.fr