Avant lecture de chaque chapitre, le passage suivant est récité (Michna , Sanhédrin 10:1) :
Tout Israël a part au monde à venir, comme il est dit : « Et Ton peuple, tous des justes [justifiés], héritera pour toujours du pays, surgeon de Ma plantation, œuvre de Mes mains, pour la glorification » (Isaïe 60,21) (Sanhédrin 10:1)
Chapitre I
1. Moïse a reçu la Tora du Sinaï et l’a transmise à Josué. Josué l’a transmise aux Anciens, et les Anciens aux Prophètes ; ceux ci l’ont transmise à leur tour aux hommes de la grande Assemblée. Ces derniers ont enseigné trois principes : « Soyez pondérés dans le jugement, formez de nombreux disciples et érigez un rempart autour de la Tora. »
2. Chimôn le juste, un des derniers membres de la Grande Assemblée, disait : « Le monde repose sur trois piliers : la Tora, le culte et la charité. »
3. Antigone de Sokho, disciple de Chimôn le juste, disait : « Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître afin de recevoir un salaire ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent leur maître sans en attendre de rémunération, et que plutôt la crainte de Dieu soit sur vous. »
4. Yossé, fils de Yoêzèr de Tsréda, et Yossé, fils de Yohanan de Jérusalem, furent les disciples des précédents. Yossé, fils de Yoêzèr de Tsréda, disait : « Que ta maison soit un lieu de réunion pour les Sages ; attache-toi à la poussière de leurs pieds, et bois leurs paroles avec grande soif. »
5. Yossé, fils de Yohanan, de Jérusalem, disait : « Que ta maison soit largement ouverte et que les pauvres y soient accueillis comme les membres de ta propre maisonnée. Ne multiplie pas les conversations avec la femme. On voulait dire « avec ta femme » ; à plus forte raison, avec la femme de ton prochain. Les Sages en ont dit : Qui converse trop avec une femme attire son propre malheur, néglige les paroles de la Tora et finit par hériter la géhenne. »
6. Yehochouâ, fils de Prahia, et Nitaï d’Arbel furent les disciples des précédents. Yehochouâ, fils de Prahia disait : « Fais-toi un maître, acquiers toi un compagnon d’étude et juge tout homme sous un jour favorable. »
7. Nitaï d’Arbel disait : « Éloigne toi d’un voisin malveillant, ne te ligue pas avec celui qui fomente le mal, et ne désespère pas de l’adversité. »
8. Yehouda, fils de Tabbaï, et Chimôn, fils de Chatah, furent les disciples de ces derniers. Yehouda, fils de Tabbaï, disait : « Ne te fais pas à la fois juge et partie. Aussi longtemps que les parties (adverses) sont devant toi, considère les toutes les deux comme présumées coupables, mais dès qu’elles se retirent, regarde les comme relaxées puisque aussi bien, elles se seront soumises à ton jugement. »
9. Chimôn, fils de Chatah, disait : « Interroge longuement les témoins, et pèse prudemment tes propos, afin qu’ils n’en déduisent point comment falsifier la vérité. »
10. Chemaya et Avtalion furent leurs disciples. Chemaya disait : « Aime le labeur, hais le pouvoir et ne cherche pas à te faire remarquer auprès de ses détenteurs. »
11. Avtalion disait : « Sages , mesurez vos paroles ; car vous pourriez être condamnés à l’exil et expulsés dans un endroit où les eaux sont souillées ; les disciples qui vous suivent pourraient alors en boire et mourir, et le Nom céleste (divin) s’en trouverait profané. »
12. Hillel et Chamaï furent leurs disciples. Hillel disait : « Compte parmi les disciples d’Aaron : aime la paix et recherche-la sans cesse, aime les personnes et rapproche-les de la Tora. »
13. Hillel disait aussi : « Celui qui veut se faire un nom en perd sa renommée. Celui qui n’ajoute plus rien est à son terme. Celui qui ne cherche pas à s’instruire est passible de mort. Celui qui instrumentalise la couronne de la Tora en périra. »
14. Hillel disait encore : « Si je ne suis pour moi, qui le sera ? Mais quand je suis pour moi, que suis-je ? Et si ce n’est maintenant, quand le ferais je ? »
15. Chamaï disait : « Fais de l’étude de la Tora une occupation fixe. Parle peu et agis beaucoup ; accueille toute personne en lui faisant bonne figure. »
16. Rabban Gamliel disait : « Fais-toi un maître, défais-toi du doute et ne prélève pas la dîme avec approximation. »
17. Chimôn, son fils, disait : « Toute ma vie, j’ai grandi parmi les Sages , et n’ai rien trouvé de meilleur (baume) pour le corps que le silence. Ce n’est pas le commentaire qui est l’essentiel mais les actes. Celui qui parle beaucoup provoque le péché. »
18. Rabbi Chimôn, fils de Gamliel, disait : « par trois choses le monde subsiste : le jugement, la vérité et la concorde, ainsi qu’il est dit : ‘‘C’est avec vérité, justice et paix que vous jugerez à vos portes’’ (Zacharie 8,16). »
Chapitre II
1. Rabbi disait : « Quel est donc le droit chemin que l’homme doit se choisir ? Toute ligne de conduite qu’il considèrera comme honorable tant pour celui qui l’applique que pour les autres hommes. Applique toi à observer les préceptes les plus aisés autant que les plus rudes, car tu ne peux préjuger de l’apport attaché à l’accomplissement de chacun d’eux. Mesure la perte que peut provoquer l’accomplissement d’un précepte devant son profit, comme le profit d’une faute devant la perte qu’elle entraîne. Observe ces trois choses, et tu ne tomberas pas dans la transgression : sache ce qu’il y a au dessus de toi, un œil voit et une oreille entend, et toutes tes actions sont inscrites dans un livre. »
2. Rabban Gamliel, fils de Rabbi Yehouda ha Nassi, disait : « Il est beau d’allier étude de la Tora et œuvre de civisme, car le labeur des deux révoque la perversion. Toute consécration à l’étude religieuse qui n’est pas accompagnée d’un travail est stérile et conduit au péché. Ceux qui œuvrent en faveur de la collectivité et travaillent avec ses responsables pour la gloire du Nom céleste (divin, et non pour des considérations bassement intéressées) seront soutenus dans leur tâche par le mérite de leurs ancêtres, et le souvenir de leur équité perdurera à jamais. Quant à vous, grande serait votre récompense comme si vous aviez vous-mêmes agi. »
3. Il disait aussi : « Soyez sur vos gardes dans vos relations avec les hommes du pouvoir, car ils ne se rendent accessibles que lorsque leur intérêt le leur commande : tant qu’ils ont besoin de vous, ils se prétendent de vos amis ; mais dès lors que vous êtes dans le pétrin, ils vous refusent tout appui. »
4. Le même disait encore : « Accomplis Sa volonté [celle de Dieu] comme si elle était la tienne, afin qu’Il considère ta volonté comme la Sienne. Suspends ton désir pour le Sien, afin qu’Il suspende celui des autres pour le tien. »
5. Hillel disait : « Ne te sépare pas de la communauté. Ne te fie pas à ta vertu jusqu’au jour de ta mort. Ne juge pas ton prochain tant que tu ne t’es pas trouvé à sa place. Ne profère pas quelque chose d’inaudible dans l’espoir d’être entendu plus tard. Ne dis pas : ‘‘Quand j’en aurai le loisir, j’étudierai.’’ Peut être n’en auras tu plus le loisir. »
6. Il disait aussi : « Le sot ne craint pas la faute, et l’ignorant ne peut être pieux. L’élève timide n’apprend pas bien et le maître irascible n’enseigne pas bien. Ce n’est pas en se chargeant d’une nombreuse marchandise que l’on devient sage. Là où il n’y a pas d’hommes, efforce toi d’en être un. »
7. Hillel aussi, voyant un jour un crâne flotter sur l’eau, s’adressa à lui : « Parce que tu as noyé, tu as été noyé ; et qui t’a noyé sera noyé à son tour. »
8. Il disait aussi : « Multiplier la chair, c’est augmenter les vers ; multiplier la fortune, c’est augmenter les soucis ; plus on a de femmes, plus on récolte la sorcellerie ; plus on a de servantes, plus s’accroît la débauche ; plus on a de serviteurs, plus surviennent les vols. Mais augmenter ses connaissances religieuses, c’est faire abonder la vie ; se consacrer davantage à l’étude augmente la sagesse. Prendre souvent conseil développe le discernement ; faire beaucoup d’actes de charité, c’est propager la concorde. Celui qui acquiert une bonne réputation se procure un bien-être [ici-bas] ; mais celui qui acquiert la connaissance de la Tora se procure la vie éternelle. »
9. Rabbi Yohanan, fils de Zaccaï, a été le disciple de Hillel et de Chamaï ; il disait : « Si tu t’es beaucoup appliqué à l’étude de la Tora, n’en tire aucune gloire car c’est pour cela-même que tu as été créé. »
10. Rabbi Yohanan, fils de Zaccaï, avait cinq disciples, savoir : Rabbi Eliêzer fils d’Hyrcan ; Rabbi Yehochouâ fils de Hanania ; Rabbi Yossé le Cohen (prêtre) ; Rabbi Chimôn fils de Netan’el, et Rabbi Elâzar fils d’Arakh.
11. Voici comment il faisait leur éloge : « Eliêzer fils d’Hyrcan, est une citerne bien cimentée qui ne perd pas une goutte ; Yehochouâ fils de Hanania : heureuse celle qui lui a donné le jour ; Yossé le Cohen est un homme pieux ; Chimôn fils de Netan’el craint le péché ; mais Elâzar fils d’Arakh est comme une source jaillissante. »
12. Il disait aussi : « Si tous les sages d’Israël se trouvaient sur un des plateaux d’une balance et Eliêzer, fils d’Hyrcan, sur l’autre, il les ferait tous pencher de son côté. » Abba Chaoul rapporte de lui [R. Yohanan, fils de Zaccaï] cette parole : « Si tous les sages d’Israël, y compris même Eliêzer fils d’Hyrcan, se trouvaient sur un plateau de la balance et qu’Elâzar fils d’Arakh, se trouvait sur l’autre, il les ferait tous pencher de son côté. »
13. [Un jour, Rabbi Yohanan] dit à ses disciples : « Sortez et allez vous enquérir du droit chemin auquel l’homme doit s’attacher. » Rabbi Eliêzer en conclut : « avoir un œil (regard) bienveillant. » Rabbi Yehochouâ : « se faire un bon compagnon. » Rabbi Yossé : « se faire un bon voisin. » Rabbi Chimôn : « prévoir ce qui adviendra. » Rabbi Élâzar : « avoir bon cœur. » « Je préfère l’opinion d’Elâzar fils d’Arakh, répliqua le maître, car les vôtres sont contenues dans la sienne. »
14. Il disait : « (À présent,) sortez et allez vous enquérir du mauvais chemin duquel l’homme doit se détourner. » Rabbi Eliêzer répondit : « avoir un œil (regard) malveillant. » Rabbi Yehochouâ : « se faire un mauvais compagnon. » Rabbi Yossé : « se faire un mauvais voisin. » Rabbi Chimôn : « emprunter et ne pas rembourser, car emprunter à l’homme, c’est emprunter à Dieu, ainsi qu’il est écrit : ‘‘L’inique emprunte et ne paye pas, mais le juste est gratifiant et donne avec générosité’’ » (Psaumes 37,21). Rabbi Elâzar dit : « avoir un mauvais cœur. » « Je préfère l’opinion d’Elâzar fils d’Arakh, répliqua le maître, car les vôtres sont contenues dans la sienne. »
15. Ces disciples ont chacun émis trois maximes. Rabbi Eliêzer disait : « Que la dignité de ton prochain te soit aussi chère que la tienne, et ne sois pas prompt à te mettre en colère. Fais pénitence un jour avant ta mort. Chauffe toi au feu des Sages , mais prends garde à leurs braises, tu pourrais t’y brûler, car leur morsure est comme celle du chacal, leur piqûre comme celle du scorpion, leur sifflement comme celui de la vipère, et toutes leurs paroles sont comme des charbons ardents. »
16. Rabbi Yehochouâ disait : « La convoitise, la concupiscence et la misanthropie retirent l’homme hors du monde. »
17. Rabbi Yossé disait : « Que les biens de ton prochain te soient aussi précieux que les tiens. Développe l’aptitude à étudier la Tora, car tu ne l’acquerras pas par (simple) héritage. Que touts tes actes aient pour finalité la renommée céleste (divine, et non des considérations bassement intéressées). »
18. Rabbi Chimôn disait : « Sois attentif lors de la récitation du Chemâ et de la âmida (prière) ; et lorsque tu pries, ne fais pas de ta prière une litanie, mais une sincère supplication adressée au Lieu (Dieu), béni soit-Il, de qui il est dit : ‘‘Car Il est clément et miséricor¬dieux, lent à la colère, plein de grâce et prêt à revenir sur Sa fureur’’ » (Joël 2,13). Et : « Ne te tiens pas pour méchant, à tes propres yeux. »
19. Rabbi Elâzar disait : « Étudie assidûment la Tora, et sache quoi répondre à ‘‘l’épicurien’’ (au mécréant). Considère devant qui tu peines et qui est le maître qui te rémunérera selon tes actes. »
20. Rabbi Tarfon disait : « La journée est courte et la tâche est immense mais les ouvriers sont indolents. Or le salaire est compté tandis que le maître de maison presse. »
21. Le même disait : « Il ne t’incombe pas d’achever l’ouvrage mais tu n’es pas libre (pour autant) de t’y soustraire ; si tu as beaucoup étudié la Tora, tu bénéficieras d’un grand salaire, car Ton maître d’ouvrage est indéfectible sur la rétribution de ton action ; toutefois sache que le salaire des justes ne sera versé que dans l’avenir. »
Chapitre III
1. Akavia, fils de Mahalalel, disait : « Observe ces trois choses, et tu ne tomberas pas dans la transgression : sache d’où tu viens, où tu vas, et devant qui tu auras un jour à rendre des comptes. D’où tu viens : d’une goutte putride ; où tu vas : en lieu et place de poussière, de pourriture et de vers ; et devant qui tu auras un jour à rendre des comptes : devant le Roi des rois, le Saint béni soit-Il. »
2. Rabbi Hanina, suppléant du grand prêtre, disait : « Prie pour la paix (l’ordre public) instaurée par la royauté, car sans la crainte qu’elle inspire, les hommes s’entre dévoreraient vivants ! »
3. Rabbi Hanania, fils de Tradion, disait : « Si deux hommes s’asseyent ensemble sans échanger des propos de Tora, leur réunion est assemblée d’hommes frivoles, dont il est dit : ‘‘Heureux celui qui ne siège pas parmi les hommes frivoles’’ (Psaumes 1,1). Mais si deux hommes s’asseyent ensemble et échangent des paroles de Tora, la Chekhina (présence divine) réside au milieu d’eux, ainsi qu’il est dit : ‘‘Ceux qui craignaient Dieu s’entretenaient l’un avec l’autre ; l’Éternel prêta attention à leurs paroles et un livre de mémoire fut écrit devant Lui, pour ceux qui craignent l’Éternel et honorent Son Nom’’ (Malachie 3,16). Il est question ici de deux (personnes au moins). Mais d’où tire-t-on qu’une personne isolée s’adonnant à l’étude de la Tora, se verra elle aussi gratifiée d’un salaire par le Saint béni soit-Il ? Du verset : ‘‘Qu’il s’assoie solitaire et médite en silence, car il acquiert par cela’’ (Lamentations 3,28). »
4. Rabbi Chimôn disait : « Si trois hommes ont mangé à la même table sans avoir échangé des propos de Tora, c’est comme s’ils avaient mangé d’un sacrifice de morts (idolâtres), ainsi qu’il est dit : ‘‘Car toutes leurs tables sont si emplies de vomissure et d’excréments qu’il n’y a plus de place (pour Dieu)’’ (Isaïe 28,8). Mais si trois hommes ont mangé à la même table et ont échangé des propos de Tora, c’est comme s’ils avaient mangé à la table du Lieu (Dieu) béni soit-Il, selon ce qui est dit : ‘‘Il m’adressa la parole et dit : voici la table qui est dressée devant l’Éternel’’ (Ezéchiel 41,22).
5. Rabbi Hanina, fils de Hakhinaï, disait : Quiconque se fait noctambule, vadrouille seul, ou laisse son cœur s’égarer dans les pensées vaines est redevable de sa vie. »
6. Rabbi Nehounia, fils de Ha-kana, disait : « Quiconque accepte le joug de la Tora, est affranchi du joug qu’impose la royauté terrestre comme celui qu’imposent les mondalités. Mais celui qui se soustrait au joug de la Tora se verra soumis au joug de la royauté terrestre comme à celui des mondanités. »
7. Rabbi Halafta, fils de Dossa, de la bourgade de Hanania, disait : « Si dix hommes sont assis ensemble et s’adonnent à l’étude de la Tora, la Chekhina (présence divine) résidera au milieu d’eux, ainsi qu’il est dit : ‘‘Dieu se tient dans l’assemblée divine’’ (Psaumes 82,1). Et d’où sait-on qu’il en va de même pour cinq ? Du verset : ‘‘Il a établi Sa faction sur la terre’’ (Amos 9,6). Et pour trois ? Du verset : ‘‘C’est parmi les juges qu’Il jugera’’ (Psaumes 82,1). Et pour deux ? Du verset : ‘‘Ceux qui craignaient Dieu s’entretenaient l’un avec l’autre ; l’Éternel prêta attention à leurs paroles’’. Et pour un seul ? Du verset : ‘‘En tout lieu où J’évoquerai Mon Nom, Je viendrai vers toi et te bénirai’’ (Exode 20,24). »
8. Rabbi Élâzar de Bartota disait : « Donne Lui [à Dieu] ce qui lui appartient, car toi et tout ce que tu as, vous êtes à Lui. Il en fut ainsi de David qui disait : ‘‘Car tout vient de Toi, même ce que nous T’offrons provient de Ta main’’ (I Chroniques 29,14). »
9. Rabbi Chimôn [autre version : rabbi Yaâkov] disait : « Celui qui va en chemin, médite la Tora et interrompt son étude pour s’exclamer : ‘‘Que cet arbre est beau !’’ ou ‘‘que ce champ est bien labouré !’’, l’Écriture le lui compte comme s’il était redevable de sa vie. »
10. Rabbi Dostaï, fils de rabbi Yanaï, rapportait au nom de Rabbi Méir : « Celui qui oublie une seule chose de ce qu’il a appris, l’Écriture le lui compte comme s’il était redevable de sa vie, car il est dit : ‘‘Garde toi soigneusement et préserve bien ton âme d’oublier les choses que tes yeux ont vues’’ (Deutéronome 4,9). Mais cela s’applique t il aussi à celui qui oublie une chose parce qu’il ne l’aurait pas assimilée ? Non, car l’Écriture ajoute : ‘‘Que ces choses ne s’écartent jamais de ton cœur tout au long de ta vie’’ (ibid.). Ainsi ne devient-on redevable de sa vie que lorsqu’on les écarte sciemment de son cœur. »
11. Rabbi Hanina, fils de Dossa, disait : « Celui chez qui la crainte de la faute précède la sagesse, sa sagesse perdurera. Mais celui chez qui la sagesse précède la crainte de la faute, sa sagesse ne perdurera pas. »
12. Il disait aussi : « Celui dont la vertu excède sa sagesse, sa sagesse perdurera. Mais celui dont la sagesse excède sa vertu, sa sagesse ne perdurera pas. »
13. Il disait encore : « Celui qui est apprécié des hommes est aussi apprécié du Lieu (Dieu), mais celui qui n’est pas apprécié des hommes ne l’est pas non plus du Lieu. »
14. Rabbi Dossa, fils de Harkinas, disait : « (prolonger) le sommeil du matin, (abuser du) vin de midi, (se complaire dans) les conversations futiles avec les enfants et (fréquenter une) synagogue des gens du vulgaire, c’est extraire l’homme hors du monde. »
15. Rabbi Elâzar Ha-modaï disait : « Celui qui profane les choses saintes, dédaigne les fêtes religieuses, fait pâlir le visage de son prochain en public (en lui faisant honte), enfreint l’alliance d’Abraham notre père, et dévoile des facettes (arrogantes) à l’égard de la Tora (second sens : qui développe des aspects de la Tora non conformes à la Loi orale), un tel homme, même s’il est érudit en Tora et accomplit de bonnes actions, n’aura point part au monde futur. »
16. Rabbi Yichmâël disait : « Sois affable avec ton supérieur et doux avec la jeunesse ; accueille tout homme dans la joie. »
17. Rabbi Akiva disait : « La raillerie et la frivolité conditionnent l’homme à la débauche. » Et : « La massorèt (tradition syntaxique de la lecture biblique) est le rempart de la Tora ; la dîme est le rempart de la fortune ; les vœux sont le rempart de la sobriété, et le rempart de la sagesse, c’est le silence. »
18. Il disait aussi : « L’homme est cher à Dieu ; une marque particulière d’affection lui est accordée pour avoir été créé à Son image, ainsi qu’il est écrit : ‘‘car c’est à l’image de Dieu qu’Il a fait l’homme’’ (Genèse 9,6). Les Israélites sont chers à Dieu puisqu’ils ont été appelés enfants pour le Lieu (Dieu) ; une marque particulière d’affection leur est accordée en étant ainsi désignés, comme il est dit : ‘‘Vous êtes pour l’Éternel votre Dieu Ses enfants’’ (Deutéronome 14,1). Les Israélites sont chers à Dieu, puisqu’il leur a été donné un instrument précieux (la Tora) ; une marque particulière d’affection leur est accordée, puisqu’il leur a été donné l’instrument précieux par lequel le monde a été créé, ainsi qu’il est dit : ‘‘Car c’est un enseignement précieux que Je vous livre, n’abandonnez pas Ma Tora’’ (Proverbes 4,2). »
19. Et aussi : « Tout est (pré)-vu [par Dieu] et la liberté d’agir est donnée à l’homme. Le monde est jugé avec bienveillance, et tout dépend de la majorité des œuvres. »
20. Il disait encore : « Tout est donné en emprunt sous caution et le recouvrement s’étend sur la vie entière. La boutique est ouverte et le marchand fait crédit. Un registre est ouvert et une main prend note. Quiconque veut obtenir un emprunt peut venir, on le lui avancera. Mais des collecteurs font chaque jour leur tournée et au besoin se font rembourser de l’homme, bon gré mal gré. Ils ont sur quoi se fonder pour l’exiger, de sorte que le décret qu’ils exécutent est conforme au droit. Ainsi tout est fin prêt pour le festin. »
21. Rabbi Elâzar, fils d’Azaria, disait : « Sans Tora, point de savoir-vivre (bonnes mœurs, civisme) ; sans savoir-vivre, point de Tora. Sans la sagesse, point de crainte (scrupule moral et religieux) ; sans la crainte, point de sagesse. Sans discernement, point de connaissance ; sans connaissance, point de discernement. Sans farine, point de Tora ; sans Tora, point de farine. »
22. Il disait aussi : « À quoi peut être comparé celui dont la sagesse excède les œuvres ? À un arbre aux branches abondantes mais qui a peu de racines ; survienne une tempête, elle le déracine et le renverse, ainsi qu’il est dit : ‘‘Il sera comme la bruyère dans une lande qui ne jouit point de l’arrivée du beau temps ; il habitera les lieux arides du désert, sur un terrain rocailleux et inhospitalier’’ (Jérémie 17,6). » Mais celui dont les œuvres excède la sagesse ressemble à un arbre qui a peu de branches mais de nombreuses racines ; tous les vents du monde se déchaîneraient contre lui qu’ils ne parviendraient pas à le déraciner, ainsi qu’il est dit : ‘‘Il sera comme un arbre bien planté au bord de l’eau, qui étend ses racines jusqu’à la rivière ; lorsque les grandes chaleurs arriveront, il ne s’en apercevra même pas ; son feuillage sera toujours vert ; il ne redoutera point les années de sécheresse et ne cessera de produire des fruits’’ (Jérémie 17,8). »
23. Rabbi Elâzar Hisma, disait : « Les prescriptions relatives à l’offrande des nids (des oiseaux) et à la période d’impureté menstruelle sont constitutives du corps de la Loi ; tandis que l’astronomie (les cycles célestes, et peut-être : l’astrologie), la guematria (la numérologie, et peut-être : la géométrie) sont des parures (appendices) pour la sagesse. »
Chapitre IV
1. Ben Zoma disait : « Quel est (le vrai) sage ? C’est celui qui apprend de tout homme, ainsi qu’il est dit : ‘‘De tous ceux qui m’ont enseigné, je me suis enrichi’’ (Psaumes 119,99). Quel est (le véritable) héros ? C’est celui qui domine son appétence, ainsi qu’il est dit : ‘‘Celui qui réprime sa colère est plus fort qu’un puissant, et l’homme qui se domine surpasse celui qui conquiert une ville’’ (Proverbes 16,32). Quel est (le vrai) riche ? C’est celui qui se satisfait de son sort, ainsi qu’il est dit : ‘‘Lorsque tu te nourris du travail de tes mains, c’est un bonheur et un bien pour toi’’ (Psaumes 128,2) ; ‘un bonheur’, c’est être heureux dans ce monde et ‘un bien’, (c’est le bien réservé) pour le monde futur. Qui est digne de respect ? Celui qui respecte les humains, ainsi qu’il est dit : ‘‘J’honore ceux qui M’honorent mais ceux qui Me méprisent seront méprisés’’ (I Samuel 2,30). »
2. Ben Azaï disait : « Accomplis avec le même empressement les préceptes commodes et les préceptes sévères, et fuis la transgression ; car l’accomplissement d’un commandement entraîne l’accomplissement d’un [autre] commandement, tandis qu’une transgression entraîne une [autre] transgression. Et la récompense pour l’accomplissement d’un commandement est le commandement, et la rétribution d’une transgression est la transgression. »
3. Il disait aussi : « Ne sois dédaigneux envers personne, et ne méprise aucune chose ; car il n’est point d’homme qui n’ait son heure, ni d’objet qui n’ait sa (juste) place. »
4. Rabbi Lévitas de Yavné disait : « Sois extrêmement humble ; car la destinée de l’homme, c’est de devenir la pâture des vers. »
5. Rabbi Yohanan, fils de Broka, disait : « Quiconque profane le Nom céleste (divin) en secret aura à en rendre compte publiquement ; au regard d’un tel sacrilège, avoir agi par insouciance ou préméditation revient au même. »
6. Rabbi Yichmâel, son fils, disait : « Celui qui étudie la Tora pour l’enseigner parvient à s’y instruire et à l’enseigner ; mais celui qui l’étudie pour l’appliquer parvient à s’y instruire, à l’enseigner, à la conserver et à l’accomplir. »
7. Rabbi Tsadok disait : « Ne fais pas des paroles de la Tora une couronne pour t’en enorgueillir ni une pioche pour creuser. Car ainsi a dit Hillel : ‘‘Celui qui se sert de la couronne de la Tora comme instrument périra.’’ D’où l’on conclura que celui qui tire un profit mercantile des paroles de Tora ôte sa vie du monde. »
8. Rabbi Yossé disait : « Celui qui honore la Tora, sa personne physique sera honorée des hommes, mais qui bafoue la Tora, sa personne physique sera méprisée des hommes. »
9. Rabbi Yichmâel, son fils, disait : « Celui qui évite les procès se prémunit de la haine, du vol et du parjure. Le maître qui tire vanité de ses fonctions est insensé, mauvais et grossier. »
10. Il disait aussi : « Ne juge jamais seul, car il n’appartient qu’à Celui qui est unique [Dieu] de juger seul ; et ne dis pas [aux juges qui siègent avec toi] : ‘‘Rangez-vous à mon avis’’, car ce sont eux qui sont en droit, et non toi. »
11. Rabbi Yonatan disait : « Celui qui accomplit la Loi de Dieu dans l’indigence, finira par l’accomplir dans l’opulence ; et celui qui la néglige dans l’opulence, finira par la négliger dans l’indigence. »
12. Rabbi Méir disait : « Restreins tes occupations (mondaines), pour t’occuper davantage de l’étude de la Tora. Sois humble au regard de toute personne. Si tu commences à négliger l’étude sacrée, tu te retrouveras chaque fois avec de nouveaux empêchements, mais si tu t’en occupes avec zèle, Dieu te réserve une grande récompense. »
13. Rabbi Eliêzer, fils de Yaâkov, disait : « Pour chaque commandement accompli, l’homme acquiert un défenseur, et pour chaque faute commise, un accusateur. Le repentir et les bonnes actions forment un bouclier contre l’adversité. »
14. Rabbi Yohanan le cordonnier disait : « Toute association (de personnes) qui a pour objet le Nom céleste (divin) finira par perdurer ; mais celle qui n’a point pour objet le Nom céleste (mais des considérations bassement intéressées) ne perdurera pas. »
15. Rabbi Elâzar, fils de Chamouâ, disait : « Que la dignité de ton disciple te soit aussi chère que la tienne ; que la dignité de ton compagnon soit comme la déférence envers ton maître ; et que la crainte (considération) révérencielle pour ton maître soit aussi grande que celle que tu voues envers Dieu. »
16. Rabbi Yehouda disait : « Sois circonspect dans l’enseignement, car une erreur par inadvertance commise dans l’enseignement équivaut à une faute préméditée. »
17. Rabbi Chimôn disait : « Il y a trois couronnes : la couronne de la Tora, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté. Mais la couronne d’une bonne renommée surpasse toutes les autres. »
18. Rabbi Nehoraï disait : « Tâche de t’exiler vers un lieu de Tora ; ne te figure pas que c’est elle qui viendra à toi ou que tes compagnons feront le travail d’étude à ta place et te le soumettront ; et surtout ne te fie pas à ta seule réflexion. »
19. Rabbi Yanaï disait : « Ni la prospérité des pervers, ni la souffrance des justes ne sont entre nos mains. »
20. Rabbi Matia, fils de Harach, disait : « Sois le premier à saluer tout homme. Mieux vaut te tenir à la queue des lions qu’à la tête des renards. »
21. Rabbi Yaâkov disait : « Ce monde-ci est comparable à un vestibule qui donne sur le monde futur ; prépare-toi dans le vestibule, pour que tu puisses entrer dans l’intérieur du palais. »
22. Il disait aussi : « Une heure de repentir et de bonnes actions en ce monde est plus belle que toute la vie du monde à venir ; mais une heure de félicité dans le monde à venir est plus belle que toute la vie en ce monde. »
23. Rabbi Chimôn, fils d’Elâzar, disait : « N’essaie pas d’apaiser ton prochain quand il est encore dans le feu de sa colère ; ne cherche pas à le consoler tant que la dépouille (du défunt qu’il pleure) est devant ses yeux ; ne lui demande pas (de contrevenir à) ce dont il a fait vœu ; et ne cherche pas à l’épier en situation de faiblesse. »
24. Chemouèl le Petit disait : « Quand ton ennemi tombe, ne t’en réjouis pas ; et s’il trébuche, que ton cœur ne s’en égaie point. Car l’Éternel pourrait mal le considérer, et détourner Sa colère de ton ennemi (pour la diriger contre toi). »
25. Elichâ, fils d’Avouya, disait : « À quoi peut être comparé celui qui étudie la Tora dans sa jeunesse ? À une écriture tracée sur un parchemin neuf ; et à quoi peut être comparé celui qui étudie la Tora dans sa vieillesse ? À une écriture tracée sur un palimpseste (parchemin réutilisé). »
26. Rabbi Yossé, fils de Yehouda, du village du Babylonien, disait : « À quoi peut être comparé celui qui est instruit par un jeune homme ? À quelqu’un qui mange des raisins verts et boit du vin sorti du pressoir ; et à quoi peut être comparé celui qui est instruit par un ancien ? À un homme qui mange des raisins mûrs et boit du vin vieux. »
27. Rabbi disait : « Ne considère pas le récipient, mais ce qu’il renferme : il y a des barils neufs remplis de vin vieux, et de vieux barils qui ne contiennent pas même de vin neuf. »
28. Rabbi Elâzar Ha-kapar disait : « La jalousie, l’ardeur du désir, et la recherche des honneurs expulsent l’homme hors du monde. »
29. Il disait aussi : « Ceux qui naissent sont destinés à mourir, ceux qui meurent à ressusciter ; les vivants vont au jugement, afin que l’on sache, que l’on annonce et que l’on prenne conscience qu’Il est le Dieu qui forme, crée, perçoit, est juge, témoin et partie, et qu’un jour Il rendra Son verdict. Béni soit Il, Celui chez qui il n’est point d’injustice, ni privilège, ni oubli, ni acception de personnes, ni corruption, car tout Lui appartient. Sache bien que tout est pris en compte mais que tout dépend de nos actions. Et ne te fais guère d’illusion en espérant que la tombe sera un refuge pour toi, car c’est malgré toi que tu as été créé et malgré toi que tu es né, c’est malgré toi encore que tu vis et malgré toi que tu meurs, c’est malgré toi enfin que tu auras un jour à rendre compte devant le Roi des rois, le Saint béni Soit Il. »
Chapitre V
1. Le monde a été créé en dix paroles. Mais que cela enseigne-t-il ? Une [seule] parole n’aurait-elle pas suffi ? [Non], c’est afin de sévir contre les pervers qui détruisent le monde créé en dix paroles, et de récompenser les justes qui édifient le monde créé en dix paroles.
2. Dix générations se sont succédé depuis Adam jusqu’à Noé. Cela montre la longanimité de Dieu ; car toutes ces générations avaient suscité Sa colère par leurs agissements, et ce n’est qu’à la dixième qu’Il les engloutit dans les eaux du déluge.
3. Dix générations se sont succédé depuis Noé jusqu’à Abraham. Cela montre la longanimité de Dieu ; car toutes ces générations avaient suscité Sa colère par leurs agissements, jusqu’à ce qu’à la dixième, survienne Abraham qui en récolta tout le salaire.
4. Abraham fut soumis à dix épreuves, et de toutes, il triompha. Cela démontre combien grand était l’amour qu’il vouait à Dieu.
5. Dix miracles furent accomplis en faveur de nos ancêtres en Égypte, et dix autres lors du passage de la mer Rouge. [Dieu a frappé les Égyptiens de dix plaies en Égypte, et de dix autres à la mer Rouge].
6. Par dix fois, nos ancêtres ont mis le Saint béni soit-Il à l’épreuve dans le désert, ainsi qu’il est dit : ‘‘Par dix fois, ils M’ont éprouvé (provoqué) et n’ont point obéi à Ma voix’’ (Nombres 14,22).
7. Dix miracles furent accomplis dans le Temple (de Jérusalem) en faveur de nos ancêtres : (1) jamais une femme n’avorta à cause de l’odeur de la viande des sacrifices ; (2) jamais la viande des sacrifices ne se détériorait ; (3) jamais ne vit-on une mouche dans l’abattoir ; (4) jamais une pollution involontaire ne souilla le grand prêtre le jour de Kippour ; (5) jamais les pluies n’éteignirent le feu de bois (qui brûlait sur l’autel) ; (6) jamais le vent ne parvint à dissiper la colonne de fumée (qui s’élevait de l’autel) ; (7) jamais ne fut-on contraint d’invalider l’ômer (mesure d’orge offerte au lendemain de Pèssah), ni les deux pains (d’offrande de prémices pour Chavouôt), ni les pains de proposition (déposés chaque Chabbat pour la semaine dans le Sanctuaire) ; (8) toujours le peuple, quoique comprimé (à cause du grand nombre de fidèles qui se trouvaient dans le Temple), pouvait se prosterner aisément ; (9) jamais serpent, ni scorpion ne pîqua quelqu’un à Jérusalem ; (10) jamais un homme en vint à dire à son compagnon : ‘‘La place qui m’est réservée est trop étroite pour que je puisse passer la nuit à Jérusalem.’’
8. Dix choses furent créées à la veille du Chabbat de la Création, entre jour et nuit. Ce sont : (1) l’embouchure du gouffre (qui engloutit Corah et son camp), (2) celle de la source (qui abreuva les enfants d’Israël dans le désert), (3) la bouche de l’ânesse (de Balaam), (4) l’arc en-ciel, (5) la manne, (6) le bâton (de Moïse), (7) le chamir (pierre qui sert à couper d’autres pierres), (8) les Écritures (la Tora) et (9) l’écrit (gravé sur les Tables), (10) les Tables de l’alliance. Quelques-uns ajoutent : les mauvais esprits, la tombe de Moïse et le bélier d’Abraham. D’autres ajoutent encore : une paire de tenailles déjà forgée.
9. Sept choses distinguent le sage du sot : (1) le sage ne prend pas (de lui-même) la parole devant qui est plus grand que lui en sagesse [une version ajoute : et en nombre] ; (2) il ne s’insinue pas au milieu du propos de son interlocuteur ; (3) il ne répond pas avec précipitation ; (4) il interroge méthodiquement et répond avec pertinence ; (5) il place les questions premières en premier, et les dernières en dernier ; (6) quand il ne saisit pas quelque chose, il dit (honnêtement) : "je ne comprends pas", et (7) il admet ce qui est vrai. Le sot, lui, fait tout le contraire.
10. Sept sortes de châtiments sont infligées au monde pour sept formes de transgressions. (1) Si une partie du peuple donne la dîme et que l’autre s’y refuse, la sécheresse survient ; de sorte que les uns auront de quoi manger, tandis que les autres endureront la faim. (2) Si personne ne donne plus la dîme, la disette devient générale et porte partout la consternation. (3) Si personne ne prélève plus la hala (prélèvement de pâte), il survient une famine qui dévaste tout.
11. (4) La peste se déclare dans le monde lorsque ceux qui sont passibles d’une peine de mort énoncée dans la Tora ne sont pas soumis à la justice, et aussi, à cause des fruits de l’année sabbatique (qui seraient vendus au lieu d’être abandonnés aux pauvres). (5) L’épée (la guerre) dévaste le pays lorsqu’un procès est indûment ajourné ou lorsqu’il y a déni de justice, et lorsque la Tora n’est pas enseignée selon les règles d’interprétation.
12. (6) Les bêtes féroces ravagent la Terre lorsque les hommes parjurent et profanent le Nom divin. (7) L’exil survient à cause de l’idolâtrie, de l’inceste, des unions illicites et de la violation des lois du repos de la terre (lors de l’année sabbatique).
13. Il y a quatre périodes dans lesquelles la peste peut augmenter : à la quatrième et à la septième année ; à la fin de la septième année et à l’issue des fêtes annuelles. (1) À la quatrième année, à cause de la dîme non remise aux pauvres au cours de la troisième année ; (2) à la septième, à cause la dîme non remise aux pauvres au cours de la sixième année ; (3) à la fin de la septième, à cause des fruits de l’année sabbatique (qui sont commercialisés au lieu d’être abandonnés aux pauvres) ; (4) à l’issue des fêtes, à cause du (détournement des différentes parts qui reviennent de) droit aux pauvres.
14. Quatre lignes de conduite (fondamentales) sont observables chez l’homme. (1) Celui qui dit : « ce qui est à moi est mien et ce qui est à toi est tien. » C’est l’attitude de l’homme moyen. Certains disent que telle était l’attitude (des habitants) de Sodome. (2) Celui qui dit : « ce qui est à moi est tien, et ce qui est à toi est mien. » C’est l’attitude de l’ignorant. (3) Celui qui dit : « Ce qui est à moi est tien et ce qui est à toi est tien » C’est l’attitude du pieux. (4) Celui qui dit : « Ce qui est à toi est mien, et ce qui est à moi est mien. » C’est l’attitude du méchant.
15. Il y a quatre genres de tempérament (parmi les hommes). Celui qui est prompt à se mettre en colère mais prompt à se calmer compense son défaut par sa qualité. Celui qui est difficile à irriter mais également difficile à apaiser efface sa qualité par son défaut. Celui qui est lent à s’irriter et prompt à s’apaiser est un homme pieux. Celui qui s’irrite facilement et s’apaise difficilement est un méchant.
16. Il y a quatre genres d’élèves. Celui qui comprend vite et oublie vite : son avantage est effacé par son défaut. Celui qui comprend difficilement mais qui retient bien : son défaut est compensé par sa qualité. Celui qui comprend facilement et oublie difficilement peut être un sage. Celui qui comprend difficilement et oublie facilement : c’est un bien mauvais lot.
17. Quatre attitudes prévalent par rapport à la charité. Celui qui donne, mais ne veut pas que d’autres le fassent, est un envieux (jaloux de ses prérogatives). Celui qui veut que d’autres donnent, mais ne donne pas lui-même, est un avare. Celui qui donne, et engage les autres à donner aussi, est un homme pieux. Celui qui ne donne pas et ne veut pas non plus que les autres donnent est un méchant.
18. Quatre attitudes prévalent envers le lieu d’étude. Il y a celui qui s’y rend mais n’en fait rien ; il a au moins le mérite de sa venue. Celui qui agit mais ne s’y rend pas ; il a au moins le mérite de son action. Celui qui s’y rend et en fait quelque chose ; c’est l’homme pieux. Celui qui ne s’y rend pas et pas plus n’agit ; c’est le méchant.
19. Quatre types de disciples se distinguent dans l’écoute des leçons des maîtres. Ils peuvent être comparés à l’éponge, à l’entonnoir, au filtre et au tamis. L’éponge absorbe tout ; l’entonnoir laisse échapper d’un côté ce qu’il reçoit de l’autre ; le filtre laisse couler le vin et retient la lie ; et le tamis, au contraire, laisse passer la poussière [de la farine] et garde la bonne farine.
20. Toute affection qui dépend de quelque chose, si la chose disparaît, l’affection disparaît. Toute affection qui ne dépend pas de quelque chose, ne disparaîtra jamais. Qu’est-ce une affection qui dépend de quelque chose ? C’est l’affection d’Amnon pour Tamar. Et qu’est-ce une affection qui ne dépend pas de quelque chose ? C’est l’affection entre David et Jonathan.
21. Toute controverse qui a pour but (de promouvoir) le Nom céleste (divin) finira par perdurer ; mais celle qui n’a point but le Nom céleste (mais des considérations intéressées) ne perdurera pas. Quel est l’exemple d’une controverse qui a pour but le Nom céleste ? C’est celui de la controverse entre Hillel et Chamaï. Et celui d’une controverse qui n’a pas pour but le Nom céleste ? C’est celui de la querelle menée par Corah avec ses partisans (contre Moïse et Aaron).
22. Quiconque rend la collectivité méritante, la faute ne retombe pas sur lui ; mais quiconque entraîne la collectivité dans la faute, l’opportunité du repentir ne lui sera pas accordée. Moïse était vertueux et rendait la collectivité méritante ; aussi le mérite de celle-ci lui fut-il attribué, comme il est dit : ‘‘Il [Moïse] a pratiqué la justice de Dieu, et a fait régner Ses lois en Israël’’ (Deutéronome 33,21). Jéroboam était un pécheur et a fait pécher la collectivité ; aussi l’impiété de celle-ci lui fut-elle imputée, ainsi qu’il est dit : ‘‘À cause des péchés que Jéroboam a commis, et qu’il a fait commettre à Israël’’ (I Rois 15,30).
23. Quiconque possède les trois vertus suivantes est un disciple d’Abraham notre père ; quiconque a les trois vices opposés est un disciple de Balaam l’inique. L’œil (le regard) bienveillant, l’humilité et la réserve caractérisent les disciples d’Abraham ; l’œil (le regard) malveillant, l’orgueil et l’insolence caractérisent les disciples de Balaam. Quelle différence entre la destinée des disciples d’Abraham et celle qui est réservée aux disciples de Balaam ! Les premiers jouiront du bien de ce monde, et hériteront du monde futur, ainsi qu’il est dit : ‘‘Je réserverai de grandes richesses à ceux qui M’aiment et Je remplirai leurs trésors’’ (Proverbes 8,21). Mais les disciples de Balaam auront la Géhenne en partage, et seront précipites dans l’abîme, ainsi qu’il est dit : ‘‘Et Toi, Éternel, Tu les précipiteras dans le gouffre de la perdition ; hommes sanguinaires et perfides, ils n’atteindront pas la moitié de leurs jours. Moi, au contraire, je place ma confiance en Toi’’ (Psaumes 55,24).
24. Yehouda, fils de Téima, disait : « Sois hardi comme le léopard, léger comme l’aigle, vif comme le cerf et puissant comme le lion, pour accomplir la volonté de ton Père qui réside dans les cieux. » Il disait aussi : « l’effronté ira à la Géhenne mais le timide ira au jardin d’Eden. Et : « Éternel, notre Dieu et Dieu de nos ancêtres, consens à rebâtir Ta ville (Jérusalem) bientôt et de nos jours (de notre vivant), et donne-nous part à Ta Tora [parmi ceux qui accomplissent ta volonté]. »
25. Il disait encore : « À cinq ans, [on est apte] à l’étude de la Bible ; à dix ans, à celle de la Michna ; à treize ans, à l’accomplissement des commandements ; à quinze ans, à l’étude du Talmud ; à dix huit ans, au mariage ; à vingt ans, à se vouer [à la vie professionnelle] ; à trente ans, à la puissance ; à quarante, à l’intelligence ; à cinquante ans, [on est apte] à donner des conseils ; à soixante ans, au statut d’ancienneté ; à soixante dix ans, à celui de la vénérabilité ; à quatre vingts ans à celui de la gloire [du surpassement] ; à quatre-vingt-dix ans, [on en arrive] à la méditation ; à cent ans, on est comme mort, comme n’appartenant déjà plus à ce monde. »
26. Ben Bag Bag disait : « Tourne et retourne-la (la Tora en tout sens), car tout est en elle ; scrute-la, vieillis et use-toi par elle et ne t’en sépare jamais ; car il n’est rien de mieux pour toi. » Ben Hé Hé disait : « La récompense est proportionnelle à l’effort. »
Chapitre VI
Nos sages ont enseigné dans le langage de la Michna (ce qui suit). Béni soit Celui qui les a choisis, eux et leur enseignement !
1. Rabbi Méir disait : « Celui qui se consacre à l’étude de la Tora pour son nom (comme fin en soi et non comme moyen pour servir un intérêt) acquiert par son mérite de nombreuses choses et plus encore, le monde entier mérite d’exister pour lui. Il est appelé compagnon, bien aimé, aimant le Lieu (Dieu) et les hommes ; il réjouit le Lieu (Dieu) et les hommes. Cette consécration le revêt d’humilité et de crainte (de Dieu) ; elle le prépare à être juste, vertueux, droit et loyal ; elle l’éloigne de la faute et le rapproche du mérite (d’être) ; grâce à cela, on a recours à ses conseils, à sa sagacité, à son discernement et à sa puissance, ainsi qu’il est dit : ‘‘À moi les conseils et la sagacité ; je suis le discernement et la puissance m’appartient’’ (Proverbes 8,14). Cette consécration lui confère la souveraineté, la suprématie et la profondeur du jugement ; elle lui révèle les secrets de la Tora et le transforme en source jaillissante, en un fleuve intarissable ; il devient réservé, patient, et disposé à pardonner les injures. Enfin, elle le grandit et l’élève au-dessus de toutes les œuvres. »
2. Rabbi Yehochouâ, fils de Lévi, disait : « Chaque jour, un écho de la Voix jaillit du mont Horèv (au Sinaï) et proclame : "Malheur à ceux qui méprisent la Tora", car celui qui ne se voue pas à l’étude de la Tora est appelé "abject", comme il est dit : ‘‘Une belle femme dépourvue de sens est comme un anneau d’or au groin d’un porc’’ (Proverbes 11,22). Ailleurs il est dit : ‘‘Les Tables [de la Loi] étaient l’œuvre de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu gravée sur les Tables’’ (Exode 32,16). Ne lis pas harout (gravée), mais hérout (liberté), car n’est réellement homme libre que celui qui s’adonne à l’étude de la Tora, et quiconque s’y consacre s’élève, ainsi qu’il est dit : ‘‘De Matana à Nahaliel, et de Nahaliel à Bamot’’ (Nombres 21,19).
3. Celui qui apprend de son prochain un seul chapitre, une seule règle à suivre, un seul verset, un seul mot ou même une seule lettre, se doit de lui faire honneur. Ainsi trouvons nous que David, roi d’Israël, qui n’avait appris d’Ahitophel que deux choses, l’a appelé son maître, son guide et son enseignant, comme il est dit : ‘‘Mais toi que j’estimais comme mon égal, toi, mon guide et mon enseignant » (Psaumes 55,14). Or si David, roi d’Israël, qui n’a appris d’Ahitophel que deux choses, l’a appelé son maître, son guide et son enseignant, à plus forte raison celui qui apprend de son prochain un chapitre, une règle à suivre, un verset, un mot ou même une lettre, ne doit il pas le traiter avec honneur ? Il n’y a de véritable dignité que celle de la Tora, ainsi qu’il est dit : ‘‘Les sages hériteront de la dignité’’ (Proverbes 3,35) et il est dit : ‘‘Ceux qui sont intègres hériteront du bien’’ (Proverbes 28,10). Or le bien dont il est question n’est autre que la Tora, ainsi qu’il est dit : ‘‘Car c’est un bon enseignement que Je vous donne, n’abandonnez pas Ma Tora’’ (Proverbes 4,12).
4. Voici ce qu’est la voie de la Tora : [Quand bien même, tu serais réduit à] te nourrir que de pain et de sel, [à] rationner jusqu’à l’eau que tu bois, [à] coucher à même le sol et [à] t’imposer toutes sortes de privations, et peinerais néanmoins dans l’étude de la Tora – si tu agis de la sorte – tu seras heureux et comblé : heureux dans ce monde et comblé dans le monde à venir.
5. Ne cherche pas à t’attribuer la grandeur et ne convoite pas les honneurs. Agis plus que tu n’en as appris. N’envie pas la table des rois, car ta table est plus grande que la leur, comme ta couronne est plus imposante que la leur : Songe que le maître d’ouvrage saura te rémunérer selon tes efforts.
6. La (connaissance de la) Tora est supérieure à la prêtrise et à la royauté, car la royauté demande trente qualités, le sacerdoce n’en exige que vingt quatre, tandis que pour acquérir la (connaissance de la) Tora, il en faut quarante huit, à savoir : l’étude, l’attention, la mémoire, la maîtrise des lèvres, l’intelligence du cœur, l’appréhension (scrupuleuse), la crainte (de Dieu), l’humilité, la joie, [la pureté,] la mise au service des Sages , la minutie des compagnons, la dialectique des disciples, l’assiduité, l’étude de la Loi écrite et de la Michna , accorder peu de temps aux affaires, aux relations sociales, la diminution des plaisirs, du sommeil, [des conversations], des divertissements, la patience, la bonté de cœur, la confiance dans les paroles des Sages , assumer l’adversité, connaître sa (véritable) place, se contenter de son sort, s’entourer d’une haie (de précautions), savoir prendre la parole, la modestie, la gentillesse, l’amour du Lieu (de Dieu), l’amour des hommes, l’amour de la justice, l’amour de la droiture et l’amour des remontrances, fuir les honneurs, ne pas tirer vanité de son savoir, ne pas abuser du pouvoir de décision, savoir partager ce qui pèse à son prochain, savoir le juger avec bienveillance, savoir le ramener à la vérité, savoir le ramener à la paix, affermir son esprit dans l’étude, savoir interroger et répondre, savoir écouter et déduire, apprendre afin de pouvoir enseigner, apprendre afin de pouvoir mettre en pratique, savoir contribuer à la sagesse de son maître, savoir rapporter scrupuleusement ce que l’on a entendu, citer explicitement l’auteur. Vois, tu apprends ainsi que celui qui rapporte une parole au nom de celui qui l’a dite apporte la délivrance au monde, ainsi qu’il est dit : ‘‘Esther parla au roi (du complot contre lui), au nom de Mardochée’’ (Esther 2,22).
7. La Tora est grande en ce qu’elle donne à ceux qui l’accomplissent la vie dans ce monde et dans le monde à venir, ainsi qu’il est dit : ‘‘Car (les paroles de la Tora) sont (une source) de vie pour ceux qui la trouvent, un baume salutaire pour tout leur corps’’ (Proverbes 4,22). Et : ‘‘Elle sera un remède pour ta chair, une sève pour tes os’’ (ibid. 3,8). Et encore : ‘‘Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y tiennent ; s’appuyer sur elle apporte le bonheur (ibid. 3,18). Et encore : ‘‘Elle est une couronne de grâce pour ta tête, et un riche collier pour ton cou’’ (ibid. 1,9). Et encore : ‘‘Elle parera ton front d’un diadème de grâce, elle t’ornera d’une couronne de gloire’’ (ibid. 4,9). Et encore : ‘‘C’est par moi [dit la Sagesse] que tes jours seront augmentés et que tes années se prolongeront’’ (ibid. 9,11). Et encore : ‘‘De longues années sont à sa droite, les richesses et la gloire sont à sa gauche’’ (ibid. 3,16). Et encore : ‘‘Elle te donnera de nombreux jours, des années de paix et de prospérité’’ (ibid. 3,2). Et encore : ‘‘Ses voies sont des voies pleines de douceur et tous ses sentiers conduisent à la paix’’ (Proverbes 3,17).
8. Rabbi Chimôn, fils de Yehouda, disait au nom de Rabbi Chimôn, fils de Yohaï : « La beauté, la force, la richesse, la gloire, la sagesse, l’ancienneté et l’âge vénérable, leurs enfants siéent aux justes et siéent au monde, ainsi qu’il est dit : ‘‘L’âge vénérable est une couronne de splendeur, elle se trouve sur le chemin de la justice’’ (Proverbes 16,31). Il est dit aussi : ‘‘La gloire des jeunes gens, c’est leur vigueur, tandis que l’âge vénérable est la parure des anciens’’ (ibid. 20,29). Il est dit encore : ‘‘La couronne des sages est leur richesse’’ (ibid. 14,24). Et ailleurs : ‘‘La couronne des vieillards, ce sont leurs petits-enfants, et la gloire des enfants, ce sont leurs parents’’ (ibid. 17,6). Enfin nous lisons : ‘‘La lune sera confuse et le soleil sera honteux, quand l’Éternel Tsevaot régnera sur la montagne de Sion et sur Jérusalem, et que ses vieillards seront entourés de gloire’’ (Isaïe 24,23). » Rabbi Chimôn, fils de Menassia, disait : « Ces sept qualités qui distinguent les justes se sont toutes incarnées chez Rabbi et ses enfants. »
9. Rabbi Yossé, fils de Kisma, disait : « Étant un jour en chemin, je fis la rencontre d’un homme qui me salua en me disant : "Chalom" et je lui répondis par la même civilité. – D’où es tu, Rabbi ? me demanda t il. – Je suis d’une ville renommée par son grand nombre de Sages et de Scribes. – Rabbi, reprit il, viens donc demeurer dans la ville où j’habite, et je te donnerai des milliers de milliers de pièces d’or, des diamants et des perles. – Mon fils, répliquai je, quand tu me donnerais tout l’argent, tout l’or, toutes les pierres précieuses et les perles du monde, je ne fixerai pas ma résidence ailleurs que dans un lieu de Tora. C’est ainsi que dans le livre des Psaumes, œuvre de David, roi d’Israël, il est dit : ‘‘L’enseignement de ta bouche m’est plus précieux que des milliers de pièces d’or et d’argent’’ (Psaumes 119,72). D’ailleurs, continuai je, au moment où l’homme quitte ce bas monde, ce ne sont ni son or, ni son argent, ni ses pierres précieuses, ni ses perles qui l’accompagnent, mais uniquement la Tora et les bonnes actions, ainsi qu’il est écrit : ‘‘Dans ta marche, elle [ta piété] te guidera ; lorsque tu es couché, elle veillera sur toi ; et, à ton réveil, elle te parlera’’ (Proverbes 6,22). ‘Dans ta marche, elle [ta piété] te guidera’, c’est dans ce monde. ‘Lorsque tu es couché, elle veillera sur toi’, c’est dans la tombe. ‘Et, à ton réveil, elle te parlera’, c’est dans le monde à venir. Enfin il est dit : ‘‘C’est à Moi qu’appartient l’argent, à Moi l’or, dit l’Éternel Tsevaot’’ (Haggaï 2,8). »
10. Cinq acquisitions s’est fait le Saint béni soit-Il dans Son monde. Ce sont : la Tora, le ciel et la terre, Abraham, Israël, le Temple de Jérusalem. D’où savons-nous que la Tora Lui est une acquisition ? Parce qu’il est écrit : ‘‘L’Éternel m’a acquise au début au début de Son chemin, avant qu’Il accomplisse aucune de Ses œuvres’’ (Proverbes 8,22). D’où savons-nous que le ciel et la terre Lui sont une acquisition ? Parce qu’il est écrit : ‘‘Ainsi par l’Éternel : les cieux sont Mon trône et la terre est Mon marchepied ; quelle est la maison que vous Me construisez et quel est le lieu de Ma résidence ?’’ (Isaïe 66,1) ; et il est dit : ‘‘Comme Tes actions sont grandioses ! Toutes, Tu les accomplis avec sagesse ; la terre entière reflète Ton emprise’’ (Psaumes 104,24). D’où savons-nous qu’Abraham Lui est une acquisition ? Parce qu’il est écrit : ‘‘Il le bénit en disant : qu’Abraham soit béni par le Dieu suprême, maître du ciel et de la terre’’ (Genèse 14,19). D’où savons-nous qu’Israël Lui est une acquisition ? Parce qu’il est écrit : ‘‘Jusqu’à ce que soit passé Ton peuple, Éternel, jusqu’à ce qu’ait passé le peuple que Tu acquis’’ (Exode 15,16) ; et il est dit : ‘‘Vers les saints et les braves qui sont sur la terre, vont toutes mes aspirations’’ (Psaumes 16,3). D’où savons-nous que le Temple Lui est une acquisition ? Parce qu’il est écrit : ‘‘Le lieu de Ta résidence, c’est Toi qui l’a bâti, Éternel, ce sont Tes mains qui ont édifié le Sanctuaire’’ (Exode 15,17) ; et qu’il est dit : ‘‘Il les amena à la frontière de Son Sanctuaire, à cette montagne que Sa droite a acquise’’ (Psaumes 78,54).
11. Tout ce que le Saint béni soit-Il a créé dans le monde, Il ne l’a créé que pour Sa gloire, ainsi qu’il est dit : ‘‘Tout ce qui est appelé de Mon Nom, c’est pour Ma gloire que Je l’ai créé, formé et agencé’’ (Isaïe 43,7) ; et il est dit : ‘‘L’Éternel régnera à jamais’’ (Exode 15,18).
À la fin de chaque chapitre, le passage suivant est récité (Michna , Maccot 3:16) :
Rabbi Hanania, fils d’Akachia, dit : « Le Saint béni soit-Il a voulu octroyer du mérite à Israël et c’est pourquoi, Il multiplia à leur intention l’étude de la Tora et les commandements, ainsi qu’il est dit : ‘‘L’Éternel voulut établir Sa justice, Il agrandit alors (le domaine de) la Tora et la renforça’’ (Isaïe 42,21).
Traduction du rabbin Rivon Krygier
Messages
fr.wikipedia.org/wiki/Chefs_musulmans_face_aux_croisadesL’objectif des croisades étant de délivrer les Lieux Saints de l’occupation ..... 1146-1174, Nur ad-Din Mahmud, atabeg de Mossoul et d’Alep, fils du précédent ..