Ces textes dénoncent la méthode scandaleuse consistant à traiter d’antisémite toute personne critiquant la politique du gouvernement israélien. Ils expliquent aussi en quoi mélanger lutte contre l’antisémitisme et soutien à Israël ne peut que faire le jeu des antisionistes et des antisémites qui s’abritent en leur sein. Ils s’offusquent de la manière honteuse dont sont traités certains Juifs pro-palestiniens, victimes d’injures et de menaces de la part de leurs (faux) frères dont ils ne partagent pas les opinions. Ils s’insurgent contre une tentation raciste à l’égard des « arabo-musulmans » qui n’attendait que le 11-septembre pour s’affirmer pleinement. Ils relèvent le paradoxe qu’en Israël, la critique du gouvernement est beaucoup plus libre que dans la communauté juive de France.
On regrettera cependant quelques écarts fâcheux : ainsi Daniel Lindenberg qui écrit dans sa contribution que « l’islamophobie, le mépris des Arabes n’ont pas toujours été en effet des passions juives,… ». Qui en douterait, sinon des antisémites ??! Il nous semble que les Juifs n’ont pas de leçons à recevoir en la matière et il est malhonnête, pour ne pas dire raciste, d’imputer à un groupe entier les dérives de certains de ses membres…ou bien Denis Sieffert pour qui « le sionisme », sans plus de précision, est une « idéologie à la fois colonialiste et nationaliste » à combattre : quel Etat-nation au monde pourrait ainsi se vanter de n’être pas basé sur le concept de nation, et quel pays peut donc se prévaloir que tous ses habitants ont habité, de tous temps, sur le territoire que l’Histoire leur a imparti ?
Mais dans l’ensemble, ces textes permettent au lecteur honnête de mieux cerner les enjeux de la relation complexe qui existe entre Juifs de France, Israël et sionisme, pour éviter de tomber dans des amalgames nauséabonds et dangereux pour tous.
Gureshom