Ou plutôt et encore, parce que las de l’esprit rationnel occidental, il a voulu vivre de l’intérieur la poésie des mythes ? Ceci étant, A.J. Jacobs n’en est pas à sa première mue et expérimentation un peu farfelue. En cela, il suit une véritable mode aux Etats-Unis de la mise en scène de l’expérience… Dans son précédent projet, le journaliste s ‘était coltiné l’ensemble de l’Encyclopedia britannica afin de la résumer et de la commenter. Une autre fois, il avait employé des Indiens pour vivre sa vie à sa place…
C’est pourquoi j’abordais la lecture de ce livre à la couverture un peu accrocheuse avec curiosité mais un certain scepticisme ; cependant, toujours curieuse du fait religieux et du goût de mes contemporains (pourquoi un tel succès de vente aux Etats-Unis comme en France ?), je m’obstinais dans sa lecture.
Et très vite, je me suis aperçu que le livre n’était pas si superficiel que cela ; loin de vouloir dénigrer l’esprit des religions, A. J Jacobs se moque de ceux qui veulent transformer les mythes, les légendes en vérités scientifiques. Et fort de son expérience , de ses rencontres avec les juifs hassidiques, les Samaritains ou les Amish, au fil de son livre, il met en avant certains passages déconcertants de la Bible pour bien les replacer dans le contexte de l’époque…
Et au-delà de son côté anecdotique et un peu artificiel, cet ouvrage a aussi le mérite de relier le christianisme au judaïsme, de montrer les bons côtés des Ecritures et de nous instruire tout en nous amusant.
Eva Hadas-Lebel
L’année où j’ai vécu selon la Bible (the year of living Bibllically) d’A.J Jacobs
Ed. Jacqueline Chambon, 448 p., 23 euros