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Le réseau scolaire Massorti en Israël

Le réseau scolaire Massorti en Israël

MATTHEW WAGNER, THE JERUSALEM POST 31 MAI 2006 -

Aujourd’hui, il y a 70 écoles primaires TALI et quelques 50 classes pré-scolaires à travers le pays, un total d’environ 25.000 élèves.

Chaque mardi à 10h15 depuis bientôt un an, Elisha Wolfin, 42 ans, rabbin   massorti   avec bouc et kippa verte, arrive à l’Ecole Artistique Arison, au cœur du Tel-Aviv laïc, pour enseigner à une vingtaine d’élèves de cinquième un peu de Yiddishkeit.

Mais la principale du collège préférerait le garder secret...
« Elle ne veut pas que vous bousculiez les choses à une étape si délicate du programme », m’explique le Dr. Eitan Chikli après avoir eu une conversation avec la principale d’Arison, qui refuse que je voie Wolfin en action avec les élèves.

Chikli est le directeur exécutif du Fonds d’Education TALI, qui s’est fixé comme objectif d’introduire, en coopération avec les parents, professeurs et élèves, une version libérale et plurielle du judaïsme et de la prière dans le système laïc de l’école publique.
TALI est l’acronyme hébraïque de Tigbur Limudei Yahadut, ou Etudes Juives Améliorées.

« Si ça dépendait de moi je vous laisserais vous asseoir », dit Chikli. « Mais la principale est nerveuse. Elle veut travailler calmement et doucement », ajoute-t-il. « La dernière chose qu’elle souhaite est qu’un parent lise dans un journal qu’il y a une pression religieuse à Arison ».
Mais le rabbin   Wolfin me dit ce qu’il enseigne à ses élèves.
« Nous parlons beaucoup de Dieu », indique Wolfin dont les yeux bleu clair dominent le visage. Wolfin, qui a été élevé au kibboutz Kfar Hanassi, a vécu en Irlande en tant que représentant du mouvement de jeunesse Habonim-Dror, et a plus tard étudié à l’Université du Judaïsme de Los Angeles.

"Spiritualité. Réincarnation. Des discussions ouvertes sur des tas de sujets. Mes élèves me disent : ‘vous êtes notre professeur favori parce que vous nous apprenez à faire des expériences, alors qu’ils nous enseignent des informations’.
« Mais je leur dis toujours : ‘ne croyez pas parce que je crois. Pensez par vous-mêmes’ ».

Wolfin explique que lors de sa dernière réunion, il a préparé ses élèves à Shavouoth.
« Je leur ai demandé si l’un d’eux connaissait le sens de Shavouoth. Certains ont dit que c’était la fête du lait. D’autres ont mentionné la saison des récoltes. Mais personne n’a dit qu’elle commémorait le don de la Torah ».

Wolfin raconte qu’il a bandé le visage d’un des garçons pour démontrer l’importance de la Torah. « ‘Essaie de me trouver’, je lui ai dit ». Le garçon s’est heurté à des camarades, des chaises et des tables. Il a confondu un ami avec Wolfin. Ensuite, Wolfin a discuté avec les élèves de ce qui pouvait être appris de l’expérience du bandeau.

« ‘Nous entendons toutes sortes de voix’, leur ai-je dit. ‘Sentons toutes sortes de choses. Comment savons-nous quelles sont les fausses voix et les faux sentiments, et lesquels sont vrais ? La Torah est un exemple de code moral qui peut nous guider dans nos vies. Ce n’est pas juste un ensemble de lois abstrait. La Torah est pragmatique. Elle nous commande d’agir. Et nous l’avons reçue à Shavouoth’ ».

Avec son lot minimal d’études juives et son approche délicate de l’introduction au judaïsme, l’école Arison est loin d’être une école TALI modèle.

Il est 8h15 dans l’école Frankel de French Hill, à Jérusalem. Frankel, qui fêtera son trentième anniversaire l’année prochaine, est la plus ancienne école TALI.

Des sons de prières, impossibles à distinguer de ceux d’une école orthodoxe  , émanent des salles de classe et se propagent dans les couloirs de l’école, décorés avec des photos de l’ancienne synagogue Cochin et des projets de Yom haHaatsmaout.
Batia Bar, le nouveau principal de Frankel - qui a remplacé Barbara Levine, la fondatrice légendaire - donne un petit coup à Shunit Bergson, une élève de CM2 brune, mince et à l’air sérieux que nous rencontrons dans le couloir, pour qu’elle me dise comment elle a lu dans la Torah cette semaine.

« Quelle parasha   ? » « Bamidbar ».
Après environ 20 minutes de prières, les élèves se bousculent vers un petit auditorium pour la célébration de Yom Yeroushalaïm. La plupart des garçons portent des kippas ou des casquettes de base-ball.
Les parents arrivent pour regarder leurs enfants monter une courte pièce. Les mères portent des jupes courtes et des hauts sans manches ; les pères sont tous tête nue.

Je demande à un groupe de parents comment ils perçoivent le fait que leurs enfants prient Dieu.

« Nous pensons que c’est génial », répond une mère aux sourcils épilés et mèches.

Un père en convient, n’ayant pas l’air de bien comprendre la question.
« Mais cette école n’est-elle pas censée être laïque ? », je demande.
« Bien sûr. Mais il n’y a rien de mal à prier un petit peu. Tout le monde prie de temps en temps ».

Des écoles affiliées à TALI comme l’école Frankel à French Hill, les collèges Massortis à Rehov Betar et Gilo, les écoles végétaliennes Bayit, et les écoles TALI à Hod Hasharon, Ra’anana et la région de ‘Haïfa ont des programmes TALI complètement intégrés dans leur cursus et ont souvent des liens avec des communautés du courant « Massorti   » (conservative  ) mais également du courant libéral, ou font partie de communautés qui maintiennent des traditions de base comme le kiddoush   à shabbath.

A Tel-Aviv, au contraire, mis à part quelques écoles TALI plus anciennes, comme Magen à Maoz Aviv, la réputation de TALI est instable.

« Adopter TALI dans son intégralité est difficile pour les écoles de Tel-Aviv », explique Valérie Stessin, responsable des Programmes TALI. « Tel-Aviv a une image très laïque. Même si les modes de vie de ses habitants ne sont pas si différents de ceux d’autres endroits d’Israël, il y a quelque chose dans Tel-Aviv qui rend les gens plus réticents au judaïsme ».

La Fédération Juive de Los Angeles, qui a choisi Tel-Aviv comme ville jumelle, s’intéresse à voir plus d’éducation juive dans les écoles de Tel-Aviv. La Fédération a donné une subvention à Arison pour rémunérer Dan Keinin, responsable des études juives et d’un programme de bar et bat-mitsva.

Grâce à la Fédération Juive de Los Angeles, TALI a aussi réussi des percées dans d’autres écoles de Tel-Aviv. En plus de Wolfin, les rabbins   Roberto Arbib et David Lazar qui, comme Wolfin, ont été ordonnés à l’Institut Schechter   de Jérusalem du mouvement massorti  , s’impliquent dans l’enseignement de la Torah aux esprits influençables de 2.500 jeunes de Tel-Aviv, répartis dans six écoles.

« Nous essayons de faire goûter TALI à ces écoles », ajoute Stessin. « Mais on marche sur des œufs ».

L’instauration de TALI à Tel-Aviv montre la tension qui résulte de la confrontation entre laïcité et judaïsme. Mais cette tension n’est pas, loin s’en faut, limitée à la région de Tel-Aviv.

« Je ne veux pas que mon enfant soit forcé de porter une kippa », dit Michal Shamir, dont le fils est élève de CE1 à l’école primaire Alona, une école TALI près de Zichron Ya’acov. Shalom Terem, le directeur de l’école, demande que les garçons portent la kippa quand ils étudient la Bible, à Yom haShoah, Yom haZikkaron et lors d’autres évènements scolaires liés au judaïsme.

Shamir pense que le port obligatoire de la kippa est une coercition religieuse.

« Ma famille est complètement laïque », dit Shamir. « Personne ne porte jamais de kippa. Même pas quand nous avons pleuré mon cousin qui a été tué au Liban. Je pense que Shalom est un principal génial, mais j’estime que sa politique sur la kippa est mauvaise ».

A l’inverse de Shamir, Hedva Ariel, ancienne membre du kibboutz religieux Tirat Zvi, qui mène un style de vie orthodoxe   mais a choisi Alona comme alternative plus libérale et ouverte à ce qu’elle appelle « le paroissialisme et la fermeture d’esprit » du système scolaire public religieux affilié à la mouvance orthodoxe  , pense que l’attitude de Shamir est la même que celle d’un religieux fondamentaliste.

« Je lui ai demandé si elle enlèverait ses chaussures avant d’entrer dans une mosquée ou s’habillerait respectueusement dans une église », dit Ariel.

« Je lui ai dit que j’avais beaucoup plus à perdre en envoyant mes gosses dans une école TALI. Peut-être ils seront influencés par leurs amis à être laïcs », ajoute Ariel, dont le beau-frère est le député Union Nationale Uri Ariel.

Hedva, qui a deux enfants à Alona, explique qu’elle insiste sur la nourriture cachère quand l’ami d’un de ses enfants organise une fête d’anniversaire.

« Je leur explique que si des gens voient mon fils assis dans un restaurant non-cacher avec une kippa sur la tête, ils penseront que c’est cacher. J’insiste aussi pour qu’aucune fête ne soit organisée pendant shabbath. Les gens sont très compréhensifs et normalement respectent ma demande ».

Avec 254 élèves, Alona dessert trois moshavim dans la région : Amikam, Aviel et Givat Nili. Le directeur Shalom Terem, d’origine yéménite, est un enfant du système scolaire public religieux, mais a depuis abandonné le mode de vie orthodoxe  .

« J’avais beaucoup de questions », indique Terem. « Je me sentais stagner dans l’orthodoxie   ».

« Je crois que quelqu’un devrait prier ou dire une bénédiction quand il en ressent le besoin, pas quand il doit se forcer », dit Terem. « Mais je pense aussi qu’il est important d’enseigner aux enfants comment prier, comment utiliser le livre de prières, pour que quand ils aient le désir de prier, ils sachent comment le faire ».

« La tradition et l’éducation juives que j’ai reçues enfant sont comme un pistolet que je peux dégainer si je le dois. C’est là quand j’en ai besoin », explique Terem.

En contraste, la parente d’élève Michal Shamir, qui est mariée avec un non-Juif hollandais, envoie son fils à TALI parce que, à ses yeux, le judaïsme est un atout culturel important.

« Je veux que mes enfants apprennent la Mishna   et le Talmud  , avec la Bible », dit Shamir, titulaire d’un diplôme supérieur d’études bibliques de l’Université Hébraïque. « La Bible n’est pas la propriété des Juifs orthodoxes   ou même religieux. Elle appartient tout autant aux Juifs laïcs. Ca n’a rien à voir avec la croyance en Dieu ».

Le réseau TALI a été fondé en 1976 par la Fondation du Judaïsme Massorti   (Conservative  ) en Israël, qui était majoritairement composée d’immigrés américains. Frankel fut la première école créée.

A la fin des années ’70 et dans les années ’80, feu le Ministre de l’Education Zevulun Hammer du Parti National Religieux soutenait TALI avec enthousiasme. Mais Limor Livnat, la précédente Ministre de l’Education, a arrêté toutes les subventions. Stessin explique que la croissance moyenne annuelle de TALI de 10 % serait beaucoup plus forte si TALI avait plus d’argent. En 2005, le budget de TALI était de 1.72 million de dollars, dont 460.000 venaient de l’Agence Juive, le soutien le plus généreux de TALI. Le poste le plus important est la formation pédagogique, avec 434.000 dollars.

Aujourd’hui, il y a 70 écoles primaires TALI et quelques 50 classes pré-scolaires à travers le pays, un total d’environ 25.000 élèves.
Depuis le début, un effort délibéré fut fourni par les fondateurs de TALI pour distinguer leurs écoles du mouvement massorti  . Les fondateurs de TALI voulaient accorder à chaque école un maximum de liberté pour créer un programme éducatif sur mesure, sans être miné par les rigueurs de l’idéologie et de la pratique conservatrices. Les leaders de TALI voulaient aussi éviter des clashs idéologiques avec, entre autres, les leaders et rabbins   orthodoxes   qui voient le judaïsme massorti   comme une menace directe à l’orthodoxie  .

Dans une lettre ouverte en 2004, Chikli a écrit que les écoles TALI ne sont pas massorties. Néanmoins, il a indiqué que le programme éducatif TALI est en lien avec et influencé par des visions du monde qui trouvent leurs racines dans la pensée du mouvement Massorti  .

« Le judaïsme massorti   a initié une histoire éducative alternative à la discussion, dans la société israélienne ; concernant l’éducation juive qu’il est souhaitable d’offrir dans les écoles publiques », écrit Chikli.
Les liens de TALI avec le mouvement massorti   ne le disqualifient pas aux yeux de la majorité des sionistes religieux qui estiment qu’il vaut mieux, pour des Israéliens laïcs, recevoir un peu de Yiddishkeit - fût-ce par des éducateurs conservateurs ou libéraux - que pas du tout.

« Toutes les écoles publiques laïques devraient appartenir à TALI »
Avi Gissar, rabbin   d’Ofra et président du Conseil du Système Educatif Public Religieux, avec 260.000 élèves depuis la maternelle jusqu’au lycée, pense que toutes les écoles publiques laïques devraient appartenir à TALI.

« C’est triste que pour beaucoup de professeurs laïcs, le judaïsme soit devenu une espèce de culture étrangère qui requiert une spécialisation. Les I.U.F.M. en portent la faute. Vous pouvez être sûr qu’il y a 40 ans un professeur diplômé de David Yeilin savait comment enseigner la prière. Aujourd’hui les professeurs sont complètement ignorants.

« TALI remplit le vide créé par des cursus d’I.U.F.M. laxistes qui ne font rien pour instruire des professeurs totalement étrangers à leurs racines juives », affirme Gissar.

En réponse à une question, Gissar dit qu’il n’est pas particulièrement heureux que TALI soit influencé par le judaïsme conservateur, mais ajoute que TALI est capable d’accéder à des écoles que les institutions orthodoxes   ne pourraient jamais atteindre.

A la différence de Gissar, Israël Eisler, un ‘Assied de Belz et ancien député Torah Judaïsme Unité, (parti ultra-orthodoxe   ashkénaze), depuis revenu à son ancien métier de publicitaire, compare TALI à une « pestilence qui menace la continuité juive ».

« Enseigner du judaïsme artificiel, c’est comme donner du poison à une personne malade, à la place d’un médicament », dit Eichler. « La preuve : les Etats-Unis. Les libéraux et les conservateurs n’ont rien fait pour enrayer le rythme horrible de l’assimilation. Ils enseignent aux gamins que le judaïsme est un tas de folklore et ils laissent Dieu en dehors de l’équation.

« Maintenant ils importent ça en Israël. Les gosses qui sont à TALI aujourd’hui se marieront à des Gentils   demain, ici en Israël ou à l’étranger ».

Le rabbin   Yossef Toledano, grand rabbin   du quartier Givat Ze’ev de Jérusalem, est d’accord avec Eichler.

« Nous sommes très soucieux de l’influence de l’école TALI qui a ouvert ici à Givat Ze’ev », dit Toledano. « Les distorsions du judaïsme par les mouvements libéral et massorti   peuvent causer un dommage spirituel terrible ».

Quelle est la solution selon Eichler et Toledano ?

Embrasser le judaïsme orthodoxe  .

« ‘Habad   et Breslev et d’autres organisations orthodoxes   ont des programmes de main tendue pour des gens qui cherchent un vrai judaïsme », indique Eichler.

En 1994, l’état déplorable de l’éducation juive dans les écoles publiques laïques fut porté à l’attention du grand public lorsque le Professeur Aliza Shenhar, alors Doyen de l’Université de ‘Haïfa, publia un rapport intitulé Les gens et le monde : la culture juive dans un monde qui change, qui constatait que l’éducation juive manquait tristement dans les écoles publiques.

Le Ministère de l’Education, qui avait commandé le rapport Shenhar, institua un comité permanent pour la mise en place de ses recommandations. Un centre spécifique de formation des enseignants, Beit Yatziv, fut créé à Beersheba. Le comité soutint des dizaines d’organisations qui, comme TALI, visent à enrichir l’éducation juive.
Une des plus connues et plus grandes est Heled, qui existe depuis trente ans. L’effort le plus ambitieux de Heled est appelé le Programme-Clé, qui introduit des concepts juifs de base d’une manière expérimentale au CM1 et CM2, une heure par semaine.

Le directeur de Heled, Hadar Sofer, indique que plus de la moitié des 800 écoles publiques laïques du pays reçoivent les kits d’apprentissage, et la plupart de celles-ci réservent l’heure hebdomadaire pour le programme.
Cependant, Heled est beaucoup moins exigeant que TALI. Chaque membre de l’équipe pédagogique dans une école TALI, normalement un minimum de quinze professeurs, est censé consacrer 167 heures aux études juives sur une période de cinq ans. En contraste, Heled demande que le seul professeur qui enseigne le Programme-Clé soit formé pendant seulement cinq heures. TALI attend aussi de ses écoles qu’elles accroissent lentement mais sûrement l’importance donnée au judaïsme. Cela inclut non seulement le temps alloué à l’enseignement de la parasha   hebdomadaire, les leçons morales d’inspiration rabbinique et la prière quotidienne, mais aussi l’intégration du judaïsme dans d’autres matières comme l’histoire ou l’écologie. L’idéal de TALI est de faire du judaïsme et des études juives une des priorités fixées par l’école.

Stessin affirme que dans la plupart des écoles TALI bien rôdées, au CM2 et en sixième, environ trois heures par semaine sont dédiées à la Bible et deux autres heures réservées à la prière, la Mishna   et des histoires juives.

Dans le manuel scolaire We Care (« Nous faisons attention »), des extraits de la Mishna   et du Talmud   apprennent à des CE2 et CM1 des enseignements moraux de base. Les leçons sont agrémentées de personnages de B.D. haut en couleurs.

« Comment faisons-nous l’éloge de la jeune mariée ? », demande le Talmud  . « Chammaï répond ce qu’elle est vraiment [sans mensonges] et Hillel agit comme si elle était belle et élégante [même si elle est laide et difforme] ». On demande ensuite aux enfants de TALI de discuter s’il est parfois légitime de mentir ou si l’on doit toujours dire la vérité.

Mais plus que l’enseignement du Talmud   ou de la Bible ou même la parasha   hebdomadaire, la partie la plus instable du cursus est la prière. Sur les 70 écoles TALI, seulement 28 ont une prière quotidienne régulière.

« Autrefois la prière était obligatoire », indique Stessin. « Mais c’était trop un obstacle pour beaucoup d’écoles. Alors maintenant nous la mettons à part pour une étape ultérieure du développement de l’école, avec l’idée qu’à un moment donné elle sera incorporée d’une manière ou d’une autre ».

Amit Sofer, huit ans, est un élève de CE2 à l’école primaire Ne’urim à Kiryat Bialik. Ne’urim est une école laïque, mais Amit prie chaque jour.
Je demande à Amit de me réciter par cœur certaines des prières qu’il dit chaque matin.

« Commençons le jour avec le bien et finissons le jour avec le bien, amen  . Apprenons bien et répondons aux questions du maître, amen  . Respectons les amis et parlons bien sans violence, amen  . Résolvons les problèmes avec des mots, pas avec des coups, amen   ». D’autres prières, incluant Dieu, sont aussi récitées d’après le livre de prières orthodoxe   Rinat Yisraël.

Amit dit qu’il apprécie le temps de la prière.

Selon Yehuda Wagner, le directeur de Ne’urim, les enfants sont plus ouverts à la prière que les enseignants.

« Une professeur m’a dit qu’elle ne pouvait pas réciter le Modé Ani [une portion de la prière orthodoxe   qui remercie Dieu pour avoir rendu notre âme à notre corps après le sommeil] », explique Wagner. « Elle a décidé de le remplacer par quelque chose d’autre qui ne mentionne pas Dieu ».
De la poésie par Leah Goldberg, Naomi Shemer et d’autres poèmes et chansons israéliennes classiques font partie des prières des enfants.
« La prière est problématique pour les enseignants et les parents parce que c’est du culte », explique le rabbin   Hagit Sabag, la première femme rabbin   dans une école TALI, qui travaille à Ashkelon et Yavné  .

« Contrairement aux études juives, qui sont scolaires et abstraites, en prière vous avez besoin d’être actif et impliqué émotionnellement à un niveau ou un autre. De façon intéressante, les enfants n’ont pas de problèmes avec la prière. Ils la prennent avec naturel. »

« La véritable difficulté est avec les professeurs. Un enseignant m’a dit que la prière lui rappelle des souvenirs désagréables de son enfance religieuse. Une autre qu’elle était laïque et opposée par principe à l’idée de la prière ».

Quand on lui demande quelle est la place de Dieu dans les écoles TALI, Chikli à une réponse sous la main.

« Dans le système scolaire public religieux cela coule de source que Dieu existe, et dans le système scolaire laïque cela va de soi qu’il n’y a pas de Dieu », répond-il. « A TALI nous admettons humblement qu’il n’y a pas de réponse unique. Dieu est une question ouverte avec beaucoup de réponses. Nous invitons nos élèves et les enseignants que nous formons à discuter de Dieu d’une manière critique mais respectueuse.

« Avoir la foi ou pas n’est pas la chose la plus importante à mes yeux, mais plutôt la capacité de poser les bonnes questions ».

Chikli indique que sa devise pédagogique est contenue dans le titre d’un livre du Professeur d’Education à Stanford Nel Noddings, appelé Education pour une croyance ou incroyance intelligente.

« Qui peut dire avec certitude s’Il existe ou pas », demande Chikli. « Jusqu’à aujourd’hui je me bats avec cette question ».

(Traduction : Guershom)

Vous pouvez visiter le site Tali (en français)
http://www.tali.org.il/english/french/index.asp

Visite du Président Peres à l’école Tali de Gilo

http://picasaweb.google.com/ravmaso...

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