Le roman n’est pas sur un thème manifestement juif, mais il frôle, malaxe et explore une interrogation universelle : pourquoi je reste dans cette situation qui m’incommode, qui me pèse, alors qu’une possibilité de la quitter existe.
L’histoire est celle d’un homme piégé dans un affrontement avec une Institution. Joseph Silny, homme robuste dans son corps et dans son esprit, se présente aux épreuves de la Sélection. Il n’envisage pas pouvoir être recalé, puisqu’il produit des résultats reconnus et, plus encore, des résultats de qualité. Il s’agit, pense-t-il, d’un rite de passage. Mais sa démarche banale et légitime, une demande de promotion, se transforme en une quête de reconnaissance, un piège aux mâchoires destructrices. Persévérer devient de plus en plus ravageur, mais renoncer serait accréditer l’idée que toutes ses tentatives passées étaient vaines.
Trompé par l’espoir, et tour à tour agité par la colère ou paralysé par la dépression, Silny tente de comprendre les mécanismes maléfiques en jeu. Mais la tension réactivée chaque année enlise peu à peu sa capacité de prise de décisions.
Vient le jour où l’unique solution honorable lui semble être de monter sur le toit de son Institut pour un dernier saut dans le vide. En gravissant les marches, il étire le temps. Il espère atteindre à l’arrivée un état d’une secourable hébétude lui permettant d’enjamber le parapet et, au-delà pense-t-il, reconquérir sa liberté.
Le roman il est écrit par une auteure juive et, pour un lecteur averti, ça se lit le long des pages. « Par exemple, les sept approches infructueuses, stériles ou avortées, ressemblent aux sept vaches maigres du rêve dont Joseph, son lointain homonyme, dégage le sens pour le Pharaon et ses vizirs. », songe Silny. Plus tard, « Un traditionnel avertissement, de ne jamais demander son chemin à quelqu’un qui le connaît, prend à présent pour lui un sens pratique, … »
De nombreux écrivains juifs accompagnent le héros : Georges Perec, Isaac Babel, Ilya Ehrenbourg. Des brins de la richesses de la pensée juive sont empruntés directement au livre de Job ou indirectement au Talmud , par intermédiaire de Joseph Telushkin.
« La java du candidat », une version contemporaine de la fable sur le voyage d’un pot de terre avec un pot de fer, porte une interrogation sur la possibilité d’une réinterprétation de son destin. Une interrogation humaine. Un spécialité juive.
Le livre peut être commandé dès maintenant sur le site de l’éditeur
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Rubrique : A Pays Rêvé
Ytoni Hazak
Biographie de l’auteur.
Née en Pologne, Joanna Kubar vit dès l’enfance dans une tradition familiale littéraire.
Devenue docteur es Sciences, docteur en Médecine, et chercheur CNRS en 1971, elle nourrit par la science sa curiosité du monde et sa soif de vie. Une expression de l’attachement à la transmission des valeurs et des savoirs, la Java du candidat est son deuxième roman.