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Tsahal divorce d’avec une Yeshiva

Tsahal divorce d’avec une Yeshiva

Décision sans précédent des services de sécurité : Pour la première fois dans l’histoire, une école talmudique sera exclue de l’accord avec Tsahal sur le programme de service militaire pour religieux.

Cet accord permet à de jeunes juifs religieux de continuer leurs études talmudiques tout en servant dans l’armée. L’avantage d’un tel accord est de permettre un service militaire adapté à ce genre de population. L’inconvénient majeur est d’introduire au sein de l’armée des groupes idéologiques et de subventionner des instituts d’études à l’idéologie contestable. Il faut savoir que certaines de ces Yeshivot Esder sont tenues par des rabbins   totalement extrémistes, que les jeunes soldats loin de s’intégrer aux autres groupes, vivent une vie de ghetto et de véritable lavage de cerveau idéologique. Cette prise en main idéologique des jeunes soldats venant compléter celles déjà subie durant la scolarité dans des écoles spécialisées et fermées au monde extérieur. Le tout avec la caution financière et morale de l’Etat.

À plusieurs reprises des rabbins   enseignants dans ces institutions et donc salariés par l’Etat ont appelé à la désobéissance civile sur des questions politiques. Plusieurs ont incité à la violence à l’encontre de Palestiniens ou d’israéliens ne correspondant pas à leur point de vue.

Il ne faut pas oublier que le meurtre d’Isaac Rabin doit être placé dans ce contexte.

Certaines donc de ces Yeshivot Esder sont un nid d’extrémistes servant dans des unités d’élite et peuvent à terme représenter un véritable danger pour la démocratie israélienne qui finance de façon assez curieuse son autodestruction.

En décembre 2009, le ministre de la Défense Ehud Barak a adopté la recommandation du chef d’état major, ordonnant de dénouer désormais l’accord avec l’école talmudique de Har Brakha  , dirigée par le rabbin   Eliezer Melamed, suite à l’appel de celui-ci aux soldats de Tsahal de désobéir aux ordres.

Plus tôt, le rabbin   Eliezer Melamed a décidé de ne pas se présenter à l’audition à laquelle il avait été convoqué au cabinet du ministre de la Défense suite à ses appels extrémistes aux manifestations politiques au sein de Tsahal et à ses propos diffamatoires contre plusieurs hauts gradés.

Dans un communiqué, le cabinet de Barak a indiqué hier : « Ehud Barak considère avec beaucoup de gravité tout phénomène d’objection et n’acceptera pas toute déviation de ce qu’il considère comme une ligne rouge à ne pas franchir. Le ministre de la Défense constate que les propos et les faits du rabbin   Melamed mettent en cause les fondements même de la démocratie israélienne, incitent certains de ses élèves à la contestation, aux manifestations et à porter atteinte à l’esprit de Tsahal, et n’ont pas leur place dans un Etat de droit. Il faut veiller à maintenir Tsahal en dehors du débat politique ».

Pour sa part, l’un des chefs d’une école talmudique partie prenante à l’accord avec Tsahal, le rabbin   David Stav, a exprimé ses « regrets pour cette décision, qui est douteuse et a été prise dans un mauvais esprit. Quelqu’un s’est fixé un but et a agi de manière à l’atteindre ».

Le rabbin   Stav a estimé que de nombreux jeunes sionistes-religieux risquent désormais de reporter leur service militaire jusqu’à nouvel ordre, voire de ne pas s’enrôler du tout dans l’armée.

Ces réactions montrent bien le rapport malsain entretenu entre ces institutions rabbiniques et les institutions étatiques, l’armée au premier chef.

Il faudra un jour nommer une commission d’enquête sérieuse pour examiner tout le financement public des différentes institutions religieuses antidémocratiques. Bien évidemment, aucun gouvernement dans le système électoral actuel basé sur des coalitions avec les partis religieux, ne peut se permettre de nommer une telle commission.

Cela montre bien combien profondément le ver est entré dans le fruit et toute l’ambiguïté que l’Etat d’Israël démocratique entretien vis-à-vis des institutions juives religieuses.

Le mouvement Massorti   s’oppose à ce mélange malsain entre religion et politique, il pense que l’Etat doit rester neutre et ne pas subventionner des institutions antidémocratiques.

Yeshaya Dalsace

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