Les produits courants
Beaucoup de produits qui sont considérés comme cashers au cours de l’année le sont également pour Pessah et sont disponibles pour les consommateurs. Ces produits ne contiennent pas de hametz et ne nécessitent donc pas de modification pour Pessah. Pour ceux qui habitent loin des commerces proposant une palette complète de produits cacher-le-Pessah, acheter sur internet permet de commander la nourriture cacher-le-Pessah et d’être livré à domicile.
Dans les cas où il est difficile d’obtenir tous les produits nécessaires pour Pessah, il existe quelques règles générales qui rendent possible l’acquisition, avant Pessah, de certains produits sans sigle ou certificat de cacherout, et de les utiliser à Pessah quand tout autre méthode s’avère impossible. On peut le faire également pour éviter de tomber dans le « délire » de Pessah que l’on peut constater dans les épiceries Cashères et donc le consommateur fait les frais… On vent en effet au prix fort toutes sortes de produits que l’on pourrait très bien acquérir ailleurs à un prix beaucoup moins cher. C’est en fait le même produit sur lequel on a collé une étiquette « casher lepessah »… Pour ce se faire il faut comprendre les règles de la cashroute expliquées ci dessous et ne pas hésiter à poser des questions à des personnes compétentes.
Un des problèmes survenus suite à l’évolution rapide de l’industrie alimentaire, est qu’il existe parfois des produits qui sont en apparence dépourvu de hametz mais qui en réalité peuvent en contenir. Par exemple, un industriel qui fabrique des légumes surgelés peut exploiter la même chaîne dans l’usine pour fabriquer des pâtes et des légumes. De ce fait, une boite de légumes surgelés pourrait contenir non seulement des traces de hametz mais de véritables morceaux de hametz.
Ceci est théoriquement possible bien que la quantité de hametz sera probablement inférieure à un soixantième du total. De plus, si les pâtes ne figurent pas sur la liste des ingrédients mais étaient bel et bien présentes dans la boite, le fabricant pourrait être passible de sanctions. Quoique possible, ce serait-là un cas de miuta, une minorité des cas, et la règle normative est ain hosheshim lemi’uta – les cas minoritaires ne sont pas pris en considération lorsque doit être tranchée une décision. Pour cette raison, si le produit ne saurait être acquis par courrier, téléphone, ou en ligne (internet), il serait permis de suivre les conseils ci-dessous. Bien entendu, ceux qui préfèrent adopter une position stricte sont libres de le faire.
La Torah interdit la possession de hametz (pâte levée) pendant Pessah. Pour cette raison, nous prenons des dispositions afin de vider le hametz de la maison avant Pessah. La vente du hametz (mekhirat hametz) est une pratique contestable (voir article sur la question). Le transfert, mekhirat hametz est accompli par la délégation d’un agent, habituellement le rabbin , chargé de la vente. C’est là une cession valable et légale. A la fin de la fête, l’agent organise la réversion de possession de hametz dès lors permis.
Si la possession de hametz n’a pas été transférée avant la fête, l’utilisation de ce hametz est interdit après la fête (hametz she-avar alav ha-Pessah). Puisque la Torah interdit la consommation de hametz pendant Pessah et que de nombreux aliments communs contiennent quelque mélange de hametz, des conseils ou règles générales sont nécessaire pour l’achat et/ou la préparation des aliments pour Pessah.
Ce qui suit est une règle générale ; néanmoins, votre rabbin devrait être consulté quand un doute survient. Les produits portant des étiquettes qui n’indiquent pas le nom d’un rabbin ou l’un des symboles reconnus de surveillance rabbinique, ou qui ne font pas partie intégrale de l’emballage, ne devraient pas être employés sans consultation de votre rabbin .
Les aliments interdits comprennent les articles suivants : pâte levée, gâteaux, biscuits, « crackers », blé, céréales, cafés contenant des dérivatifs de céréales tels que l’orge, l’avoine, le seigle et tous les liquides contenant des ingrédients ou parfums obtenus à partir d’alcool fait avec du grain (bière, whisky et vodka notamment, mais également sauce soja car contient du blé).
La plupart des autorités Ashkénazes ont ajouté les aliments définis comme kitniyot à la liste susmentionnée : riz, maïs, millet, les légumes secs (pois chiche, pois cassés, lentilles, haricots blancs) cependant les haricots verts sont admis, ainsi que les petits pois frais. Le Comité sur la Loi Juive et Standards a décidé d’une manière unanime que les cacahuètes et l’huile d’arachide sont autorisé.
Quelques autorités Ashkénazes permettent, tandis que d’autres l’interdisent, l’emploi de légumes sous une forme autre que leur état naturel, par exemple les édulcorants à base de maïs, l’huile de maïs et l’huile de soja. Les autorités sépharades permettent l’emploi de tous ces produits. Consultez votre rabbin à ce sujet. Voir le Responsa du rabbin Golinkin sur cette question http://www.massorti.com/Peut-on-con...
Aliments autorisés pour Pessah
A. Les aliments suivants ne nécessitent pas d’étiquette « cacher-le-Pessah » et peuvent donc être achetés dans n’importe quel commerce s’ils sont achetés avant Pessah (cette nuance est très importante à cause de la règle des 1/60ème) : des paquets ou boites ou récipients non entamés de café « naturel » (sans additif à base de céréale), le sucre, le thé pur ( pas les tisanes en grain ou poudre) le sel (non iodé), le poivre, les épices naturelles ; les jus de fruits surgelés sans additifs ; les légumes (crus) surgelés ( pour ce qui est des légumes secs, voir ci-dessus le problème de kitniyot), le lait, le beurre, le fromage blanc naturel, le fromage à pâte pressée comme le comté, les fromages moelleux comme le camembert (voir la question de la cacherout du fromage non surveillé dans une autre Responsa http://www.massorti.com/spip.php?ar...), les fruits surgelés (crus et sans additifs) ; le bicarbonate de soude (il n’est donc pas nécessaire de jeter la levure chimique pour Pessah). Dans tous ces cas, si le produit est acquis avant Pessah, un éventuel mais improbable résidu de hametz sera considéré comme nul et non existant par l’application de la règle du 1/60ème, ce qui ne sera pas le cas à partir de la veille de Pessah.
B. Les aliments suivants ne requièrent pas l’étiquette « cacher le-Pessah » s’ils sont achetés avant ou pendant Pessah : fruits frais et légumes (voir légumes secs ci-dessus) œufs, poissons frais et viande fraîche (viande casher bien entendu).
C. Les aliments suivants requièrent une étiquette « cacher-le-Pessah » s’ils sont achetés avant ou pendant Pessah : Tout produit cuit au four (matzah, gâteaux, farine de matzah, farfel, pâte de matzah et tout produit contenant de la matzah) ; jus de fruits en boite ou bouteille (ces jus sont parfois mélangés avec des kitniyot qui ne figurent pas sur la liste des ingrédients). Si l’on sait pertinemment que de tels agents ne sont pas présents dans la composition, le jus pourrait être acheté avant Pessah sans étiquette « cacher-le-pessah ») ; thon en boite (puisque le thon, même conditionné dans l’eau, a souvent été préparé dans un bouillon de légume et/ou de protéine « hydrolysée ») ; vin, vinaigre, alcool (la encore la question de la cashroute du vin et dérivés soulève un autre problème, celui lié au rituel et du contact avec une personne non cashère), huiles (sauf celle qui est pure), fruits secs, bonbons, lait aromatisé au chocolat, glace, yaourt et boissons gazeuses (à cause des aditifs).
D. Les aliments suivants préparés (en conserve, en bouteille, surgelés) nécessitent une étiquette « cacher-le-Pessah » s’ils sont achetés pendant Pessah : lait, beurre, jus, légumes, fruits, produits laitiers, épices, café, thé et poissons ainsi que tous les aliments cités dans la catégorie C.
DETERGENTS : S’ils sont autorisés pendant l’année, les détergents, poudres et liquides ne nécessitent pas d’étiquette cacher-le-Pessah. C’est vrai pour le savon et même le dentifrice.
MEDICAMENTS : Puisque une enveloppe hametz est souvent utilisée pour beaucoup de capsules, les règles suivantes devraient être appliquées : si le médicament est nécessaire pour une thérapie de maintien de vie, il peut être employé pendant Pessah. Si ce n’est pas le cas, quelques autorités en permettent l’utilisation tandis que d’autres l’interdisent. Consultez votre rabbin . Dans tout les cas, les capsules sont préférables aux comprimés.
Cashérisation des ustensiles
La procédure de casherisation d’ustensiles dépend de la manière dont les ustensiles ont été utilisés. Selon la halakha , on peut éliminer le hametz d’un ustensile de la même façon que celui-ci l’aurait absorbée (ke-boleo-khah poleto). Par conséquence, les ustensiles utilisés pour cuisiner sont casherisés par ébullition, ceux utilisés pour le gril sont casherisés par le feu et la chaleur et ceux utilisés seulement pour de la nourriture froide sont casherisés par un simple rinçage.
- LA TERRE CUITE (porcelaine, poterie, terre cuite, faïence, etc.) ne pourra pas être casherisée. Par contre, la porcelaine translucide, très fine, qui n’a pas été utilisée depuis plus d’un an peut être utilisée à condition d’être au préalable récurée et lavée à l’eau chaude. C’est pourquoi on préférera acquérir de la vaisselle en verre et que la vaisselle de Pessah en porcelaine doit être mise de côté d’année en année.
- METAL (complètement fait en métal) Les ustensiles employés dans le feu (broches, grill) doivent être préalablement frottés, récurés et chauffés autant que faire se peut. Ceux qui sont employés pour cuisiner ou manger (argenterie, casseroles) doivent être minutieusement frottés et nettoyés, puis totalement immergés dans l’eau bouillante. Les casseroles ne doivent pas être utilisées pendant une période d’au minimum 24 heures entre le nettoyage et l’immersion dans l’eau bouillante (cashérisation). Les ustensiles en métal qui servent à cuire au four (moules à gâteaux) ne peuvent pas être casherisés.
- FOURS ET PLAQUES DE CUISSON : toute partie qui entre en contact avec la nourriture doit être récurée, frottée minutieusement et nettoyée.
Ensuite, les fours et les plaques doivent être chauffés aussi chaud que possible. S’il existe un réglage pour le gril, utilisez-le. Les fours autonettoyants doivent également être frottés, récurés puis programmés pour le cycle de pyrolyse. Les fours qui se nettoient d’une manière continue doivent être casherisés de la même façon que les fours traditionnels.
- FOURS MICRO-ONDES : ceux qui ne cuisinent pas les aliments par la chaleur (c’est-à-dire un pur micro-ondes, car certains fours ont plusieurs fonctions) doivent être tout d’abord nettoyés. On place ensuite une tasse d’eau à l’intérieur et l’on fait fonctionner le four jusqu’à évaporation totale de l’eau (environ 10mn). Un four à micro-ondes qui possède une fonction gril pour brunir ne peut être casherisé pour Pessah.
- VERRES : Les autorités sont en désaccord en ce qui concerne la méthode de cashérisation des ustensiles destinés à la boisson. Une opinion requiert de remplir les verres d’eau pendant trois jours en renouvelant l’eau toutes les 24 heures. L’autre opinion n’impose que de les récurer minutieusement avant Pessah ou de les laver dans le lave-vaisselle (cashérisé avant !). (la deuxième opinion est bien entendue beaucoup plus pratique).
- PLATS ET CASSEROLES EN VERRE : Il existe une divergence d’opinions quant à la nécessité de les casheriser. Après un nettoyage minutieux, remplir le récipient d’eau, porter à ébullition et laisser l’eau déborder. Selon la seconde opinion, un nettoyage minutieux suffit.
- LAVE-VAISSELLE Après l’avoir bien nettoyé, le filtre en particulier, et ne pas avoir utilisé le lave-vaisselle pendant 24 heures, un cycle complet avec détergent doit être mis en route à vide.
- LES APPAREILS ELECTRO-MENAGERS : Si les parties qui entrent en contact avec le hametz sont détachables, ils peuvent être casherisés de la manière appropriée (s’ils sont en métal, suivre les règles pour les ustensiles en métal). Si les parties ne sont pas détachables, l’appareil ne peut être casherisé. Toutes les parties exposées doivent être soigneusement nettoyées.
Une bouilloire électrique (même en plastique) peut être utilisée. La faire bouillir une fois et jeter l’eau.
- TABLES, ARMOIRES, PLACARDS ET COMPTOIRS : S’ils sont utilisés avec du hametz, ils doivent être minutieusement nettoyés notament à l’aide d’un détergeant et recouverts d’un tissus, plastique ou aluminium. Ils ne pourront être utilisés à Pessah qu’après cela.
- EVIER DE CUISINE : afin de cashériser un évier en métal pour Pessah, il faut tout d’abord procéder à un nettoyage minutieux, puis l’ébouillanter.
Un évier en porcelaine doit être minutieusement nettoyé puis le fond doit en être recouvert d’une grille. Attention : dans le cas où des assiettes devraient être trempées dans l’évier, une cuvette neuve (ou n’ayant servi qu’à Pessah) devra être utilisée.
- HAMETZ ET USTENSILES QUI NE SONT PAS DESTINES A PESSAH : les plats et casseroles qui ne sont pas destinés à Pessah et sont hamets (donc ne peuvent être utilisés pendant la fête), dont la possession a été éventuellement momentanément transférée, doivent être rangés à part, enfermés ou couverts et étiquetés pour en prévenir l’usage fortuit.
- Ne pas oublier :
Le sac d’aspirateur (après le ménage, le jeter et en mettre un neuf). Les cartables de nos chers bambins qui nous réservent bien des surprises… La voiture. Le placard de votre bureau ou lieu de travail.
Revenir à la simplicité
De façon générale, on assiste ces dernières années à une inflation de produits des plus sophistiqués pour la fête de Pessah, on trouve quasiment tout, y compris des pâtes « casher lepessah », à condition d’y mettre le prix bien entendu. De notre point de vue, une des dimensions essentielles de Pessah consiste en un retour à la simplicité et une solidarité avec les pauvres et les opprimés de ce monde (et ils sont nombreux !) symbolisés par la Matsa, appelée également « lehem Oni » « pain de pauvreté ». Cela est particulièrement vrai pour notre société de consommation.
Il y a donc quelque chose de ridicule et d’indécent à voir tout le gâchis et l’inflation de produits inventés pour la fête de Pessah. Certaines familles dépensent de véritables fortunes. On ferait mieux de se contenter d’un peu moins, de donner à la tsedaka, et de profiter de cette occasion pour réapprendre à vivre simplement.
Il est vrai que la notion « d’embellissement de la fête » existe, mais l’on peut très bien passer de très belles fêtes sans tomber pour autant dans le piège du paraître et de la surenchère si communs dans certains cercles du Judaïsme. Il faut également toujours garder à l’esprit que la première forme de hametz que nous devons brûler et celui que nous avons dans le coeur.
Bon courage et bon Pessah
Yeshaya Dalsace
Messages
Bonjour.
Je suis stupéfait de lire que vous préconisiez de ne pas jeter la levure chimique à Pessah.
Voici la composition sur un sachet de la plus vendue en France :
Bicarbonate de soude, blé.
Peut-on concevoir quelque chose de plus hamets !?...
Si ce bicarbonate contient du blé, alors évidemment qu’il faut s’en débarrasser, mais en général ce n’est pas le cas et ce n’est qu’un produit chimique sans rapport avec une des céréales interdites. Le principe me semble clair.
Hag Kasher et Sameah
Plus hamets que la levure :
oui la galette de pessah :farine et eau