Toutes les communautés juives d’Occident ont été touchées peu ou prou par l’Émancipation. Même la mouvance orthodoxe , qui se prétend la seule héritière de la tradition juive, est marquée par la modernité – ne serait-ce que dans sa volonté de s’en distancier.
À partir du XIXe siècle, l’on peut repérer trois grandes ten¬dances dans le judaïsme occidental : le Mouvement de Réforme, appelé en Europe judaïsme libéral ; l’école « positive-historique » qui deviendra aux États-Unis le Conservative Judaism, et en Israël et en Europe le mouvement massorti ; l’orthodoxie , qui comprend aussi une néo-orthodoxie .
Comment rester juif tout en faisant partie désormais du monde moderne, telle est la question qu’affrontèrent au XIXe siècle nombre de juifs qui ne voulaient pas d’une assimilation pure et simple.
La réforme :
Suivant les endroits, la Réforme est plus ou moins radicale, sur des points importants comme les lois alimentaires ou le respect du chabbat.
Un critère déterminant [du mouvement de la réforme] a été la distinction entre ce qui est moral et ce qui est rituel - le premier élément étant à conserver, le second à rejeter comme appartenant à un passé non encore éclairé par la raison. À ses yeux, le judaïsme était uniquement une religion, et il voulait en éliminer tous les signes nationaux, tout ce qui pouvait séparer les juifs des autres peuples.
La Réforme a été portée par un grand courant d’optimisme. Certains de ses leaders emploient l’expression « adaptation au monde moderne », mais ce n’est jamais dans un sens défensif
L’orthodoxie :
Un homme symbolisa en Allemagne la réaction à la Réforme : le rabbin Samson Raphaël Hirsch (1808-1888).
Hirsch était fort conscient de l’impact que pouvait avoir sur le judaïsme l’utilisation des différentes sciences critiques. Il jugeait leur rôle dangereux, et voulait que l’on étudiât le judaïsme à partir du judaïsme lui-même, et non à partir d’outils qui lui seraient extérieurs.
La conception d’un développement historique du judaïsme, sous la pression de facteurs internes ou externes à la communauté juive comme l’évolution de la société, etc., lui était totalement étrangère. La Halakha était pour lui une disposition objective, un ordre établi, indépendant de la volonté de l’individu ou de la société comme des processus historiques.
À ses yeux il n’existait pas plusieurs variétés de judaïsme. Il refusait d’introduire dans l’histoire les catégories de judaïsme mosaïque, prophétique ou rabbinique, tout comme il refusait pour le XIXe siècle de parler de judaïsme orthodoxe ou libéral. Le judaïsme était un et indivisible. Hirsch ne connaissait que le judaïsme... et le non-judaïsme ! Cependant, quoi qu’il en eût, sa démarche était polémique et apologétique. Il se voulait le simple continuateur d’un judaïsme traditionnel... qui n’exis¬tait plus en Europe de l’Ouest ; le mouvement qu’il a initié était, lui aussi, un fruit de la rencontre avec le monde moderne.
Le mouvement Massorti
Zachariah Frankel (1801-1875), voyait dans la Réforme une manière radicale, hâtive, et quelque peu incohérente, d’introduire des changements, en faisant dans certains cas table rase du passé. Pour lui, « le passé était une source de valeurs, d’inspiration, et d’engagement. L’histoire, bien qu’étant une catégorie profane, n’était pas moins contraignante que la Halakha , et toutes deux s’opposaient à la marche révolutionnaire et nivelante de la raison ». Frankel a étroitement lié les deux notions fondamentales de Halakha et d’histoire, et dans cette connexion se trouve l’intui-tion fondatrice de son école, devenue le Conservative Judaism.
La Halakha n’est pas pour Frankel un bloc immuable, au-dessus du temps, mais une réalité dont l’histoire lui apprend qu’elle a toujours évolué car elle est vivante et inscrite dans le temps. Être fidèle à la Halakha , c’est continuer son mouvement historique d’adaptation et de changement. Il est caractéristique que Frankel parle ici d’« esprit » : « la lettre de la loi n’est pas décisive ; c’est plutôt l’esprit qui doit animer la loi et lui donner un statut divin, capable de devenir une norme pour l’homme doté lui-même d’esprit. »
Tandis que les pionniers du Mouvement de Réforme se servaient de l’histoire pour légitimer leurs décisions radicales, Frankel transmuait l’histoire en une force conservatrice qui requérait un engagement personnel, qui enseignait ce qui n’avait jamais changé - par exemple l’usage de l’hébreu - et, à partir de là seulement, ce que l’on pouvait aujourd’hui changer.
« Le judaïsme contient, dans son noyau, les vérités les plus élevées sur Dieu. [...] Les lois révélées sont les gardiennes du judaïsme, elles sont conçues pour protéger les vérités les plus élevées »
Ces lignes sont extraites d’un article que vous pouvez lire en ouvrant le PDF ci-dessous. Lui-même extrait de l’excellent ouvrage « Catholicisme et judaïsme dans la modernité » de Geneviève Comeau.
Messages
vous devriez raccourcir les textes(pLus en résumé)car on veut de l’information et non du blabla long à lire
ce nest pas clair
votre texte est helas trop confus.
de plus, votre définition du judaisme massorti est aussi floue que confuse. Vous pronez la modernité en douceur et la philosophie qui parseme le texte avec des idees sur la halakha et des concepts sur l’esprit et Dieu ne font qu’accentuer la confusion.
Quoi qu’il en soit, le judaisme ne peut tolérer aucun changement, non par extremisme mais par nécéssite de survie. Et comme il est dans la nature humaine de glisser , autant ne pas jouer avec le feu. Un certain jesus s’est deja largement brulé...
Cher M.
Le judaïsme dans son Histoire a subi des changements constants. Il a su accompagner le peuple juif à travers les âges. Sans cela, la sclérose et le manque de vitalité l’auraient amené à disparaître depuis longtemps. C’est le principe même de Tora orale et de notre survie. C’est le même principe que tout corps vivant. Chez nos sages la Tora est comparée à un arbre de vie, de l’eau qui coule… pas à une statut de pierre.
Cela dit, personne ne vous oblige à accompagner ces changements, vous pouvez préférer chercher à arrêter le temps et bloquer le système. Quelques juifs y voient leur planche de salut. C’est respectable.
La comparaison avec Jésus est totalement ridicule. Rien à voir. Si comparaison il y a c’est avec rabbi Yohanan Ben Zakai et Yavné qui avait très bien compris la nécessité de s’adapter à la nouvelle donne après l’échec de la révolte.
Yeshaya Dalsace
Shalom,
Vous écrivez :
"Cela dit, personne ne vous oblige à accompagner ces changements, vous pouvez préférer chercher à arrêter le temps et bloquer le système. Quelques juifs y voient leur planche de salut. C’est respectable."
Ce n’est pas correct de s’exprimer comme ça. C’est de l’intimidation ! Cela signifie que si on emet une opinion opposée aux massortis, alors on fait partie des "arriérés mentaux", on bloque le système (lequel d’abord ?). Vous cherchez à faire culpabiliser celui qui s’exprime contre vous et donc à lui
imposer vos idées : C’est répréhensible !
Ceci dit, j’ai lu votre témoignage "pourquoi je suis devenu Rabbin massorti ". Il y a du bon et du moins bon. Je suis choqué que vous puissiez oser critiquer Rav Dessler (dont vous n’arrivez pas à la cheville de son niveau de réflexion) en disant "c’est un monde que j’ai trouvé peu intéressant au niveau de la pensée pure" et de lui préférer des gens comme Léon Hashkénazi est assez triste car pourtant, il n’y a pas photo. (Bien que je respecte Manitou Zal)
L’essentiel c’est la Yrat Shamaïm. Rien d’autre ne compte ! Si toute votre philosophie massorti vous aide à corriger vos midote plus efficacement que les Orthodoxes , et à ramener les Juifs vers la Torah et les Mitsvot alors c’est bien. Sinon, tout le blabla est sans intérêt.
Le fond du problème, ce n’est pas de faire du pilpoul sur une pensée pure, c’est de faire son ’avodat Hachem le plus parfaitement possible or sur ce chapitre, les Orthodoxes nous montrent plus que quiconque, largement la voie.
Cher Monsieur,
Au contraire je rends hommage au Rav Dessler et j’aimerais lui arriver à la cheville...
Je crois que chacun vit le système qui lui plait, aucune insulte pour les autres, mais je refuses un système bloqué.
Bien à vous
Yeshaya Dalsace
Je vous signale que ce n’est pas ce que vous écrivez ! En effet, vous dites : "Mais paradoxalement, c’est un monde que j’ai trouvé peu intéressant au niveau de la pensée pure" et juste après, vous citez entre autre Rav Dessler et vous concluez immédiatement après par " C’est donc un monde de référence incontournable, mais qui personnellement m’intéresse finalement assez peu" ; Donc à vous lire, Rav Dessler est peu intéressant au niveau de la pensée pure.
Je vais vous dire : Je serais facilement enclin à vous suivre car certaines de vos idées seraient louables voire fondées et moi aussi je n’aime pas être dans un carcan à priori. Cependant, je pense que vous n’ignorez pas qu’il est dit dans le mikhtav du Rav Dessler : "Le bon choix consiste à se situer là où on n’a pas le choix". L’homme vraiment libre est celui qui choisit librement de se situer là où il n’a pas d’autres choix que celui de faire ce que Hachem attend de lui (et non pas de faire ce qu’il a envie de faire en fonction de ses humeurs). Cela s’appelle la crainte du Ciel, dans le sens : La crainte de déplaire au Ribono Chel ’Olam (ça aussi c’est dans le mikhtav). Aussi, je préfère choisir librement mon "carcan" puisque de toute façon, qu’on le veuille ou non, on en aura un d’imposé ainsi qu’il est dit : Celui qui se soumet ou joug de la Torah, on lui retire le joug des Nations". Et je n’ai pas trouvé mieux que d’essayer d’imiter les orthodoxes pour se faire.
Car les Orthodoxes ne font pas ce qu’ils veulent : Ils font de leur mieux pour faire ce que Hachem attend d’eux. En cela, ils font le bon choix.
On s’en moque de la modernité ou bien de coller à ce monde des universités qui ne développent que des philosophies dont leurs propres auteurs se suicidaient très jeunes, tellement ils n’étaient pas en phase avec la vie. Est-ce là le modèle que vous voulez suivre ? Il est bien superficiel.
C’est pourquoi les orthodoxes se démarquent volontairement de ce que les Nations tentent de nous imposer insidieusement par leur façon de vivre qui ne mène qu’à la recherche de tous les plaisirs et de rien d’autre. Il n’est pas dit qu’il faille s’abstenir des plaisirs (le nazir apportait un korban pour s’être abstenu des plaisirs du vin...), mais il faut faire très attention à ne pas glisser, comme l’a indiqué l’internaute que vous avez repris. Or l’homme étant faible, il nous est devenu quasi impossible de discerner les plaisirs cachères, des plaisirs pervers. D’où une haie (siag) autour de ce que nous offre les nations.
Voilà pourquoi j’adhère à mon petit niveau, bien plus à ce que proposent les orthodoxes , que les libéraux. car ce qui me préoccupe (même si ce n’est pas lishma, j’en conviens), c’est quelle sera ma place à 120 ans dans le monde céleste ; et non pas : Quel sera le niveau de profondeur des pilpoulim que j’aurais fait sur terre, durant tout le temps que Hachem m’aura prêté vie, sans jamais avoir cherché un seul instant à LE contenter dans ce qu’il attendait de moi : Yrat Shamaïm, limoud , correction des midote, Mitsvot effectuées le mieux possible.
Rien d’autre ne compte : Tout ce que Hachem veut, c’est le coeur ; Pas les raisonnements vains.
Je termine en disant que rien que le fait d’être obligés de vous définir différemment par le qualificatif de "massorti ", vous place dans une position très inconfortable.
"Communauté Juive Conservative de Nice", ça sonne faux !
C’est comme "église réformée de trifouilly", ça fait secte !
Vous allez me dire Communauté Juive orthodoxe aussi dans ce cas...
Sauf que toutes les communautés se voudraient ou revendiqueraient le terme "orthodoxe ". (Dites à la petite synagogue du fin fond de l’Alsace, que parce qu’elle sort le Sefer pendant Shabbat, alors elle est orthodoxe : vous allez la flatter. Dites aux communautés de France qu’elles sont toutes conservatives, beaucoup vont se vexer).
pour moi, vous êtes un bon Juif qui fait ce qu’il peut et votre terme "mal sorti" ne signifie rien du tout de sérieux.
Pessa’h Cacher véSaméa’h
La Torah prône le chvil hazahav ("chemin doré" qu’on peut traduire par "voie du juste milieu"). A Safed, haut lieu de la cabbale, un chemin est tracé au milieu des rues.
Contrairement à ce que vous écrivez, "les orthodoxes " ne respectent pas scrupuleusement les commandements, et notamment les commandements éthiques. Désolé de vous le dire, mais plus d’une fois il m’est arrivé de constater que des orthodoxes et y compris des rabbins étaient en décalage flagrant avec ce qu’exige la Torah en matière d’amour du prochain, amour de l’étranger, justice, interdiction de la médisance etc...toutes ces mitsvot font pourtant partie des 613 tout autant que le fait de ne pas manger certains animaux ou de respecter le shabbath.
A l’autre extrême du spectre, on trouve les libéraux qui insistent tellement sur l’éthique et la morale qu’ils en viennent souvent à négliger le respect de la Loi.
Le mouvement massorti cherche à concilier les deux. C’est un judaïsme qui a profondément compris ce que signifie la Torah dans toute sa splendeur et son intégrité.
Bien entendu, comme l’a rappelé le rabbin Dalsace, dans chaque courant, dans chaque mouvement, on trouve des individus respectables et d’autres qui le sont moins...
Shalom,
Vous dites : « Contrairement à ce que vous écrivez, les orthodoxes ne respectent pas scrupuleusement les commandements ». J’appelle ça un lapsus révélateur car je n’ai jamais dit ça. J’ai écrit : « Car les Orthodoxes ne font pas ce qu’ils veulent : Ils font de leur mieux pour faire ce que Hachem attend d’eux. » La nuance est de taille. C’est vous qui avez un apriori sur les orthodoxes et vous voudriez me faire porter le chapeau (Borsalino :-) de votre erreur de jugement ?
Croyez-vous que le ‘Hafets ‘Haïm ne respecta point scrupuleusement les commandements ? Lui ou le Steipler ou son fils Rabbi Haïm ? Le Rav Shakh ? Baba-Salé ? … (je ne peux les nommer tous, hélas). Avez-vous vu au moins une fois l’Amour que ces Grands Tsadikim ont (avaient) dans leur cœur envers tous les hommes, pour oser affirmer que les Orthodoxes (car ils sont le modèle des orthodoxes , étant orthodoxes eux-mêmes) font une majorité d’individus qui dénie l’amour du prochain et qu’il y a là matière suffisante à créer un mouvement sectaire ?
En plus, vous rappelez vous-mêmes que « dans chaque courant, dans chaque mouvement, on trouve des individus respectables et d’autres qui le sont moins… », c’est donc bien que vous êtes conscients que nul n’est parfait et que nous ne pouvons pas être tous des ‘Hafets ‘Haïm.
En vous inscrivant dans un registre à part « massorti », vous vous désolidarisez de nos Gdolim.
Car quels sont les grands Tsadikim massorti dont vous pouvez vous prévaloir d’avoir comme modèle ?
Je suis d’accord avec vous que certains Orthodoxes ont un comportement tranchant. Or c’est humain et cela ne retire rien du tout à leur volonté ferme de vous vouloir se corriger (selon certaines priorités) afin de servir notre Créateur du mieux qu’ils peuvent. (c’est aussi votre cas, je le sais bien et nous sommes tous là justement pour ça).
C’est louable votre volonté de vouloir aimer votre prochain quel qu’il soit plus efficacement mais où se trouve le ‘Hidoush que vous apportez ici ? Croyez-vous détenir les clés de la façon optimale d’aimer son prochain ? Et quand bien même, ce qui ne va pas dans votre raisonnement, c’est d’avoir pris comme argument que parce que vous avez vu certains Orthodoxes se retrancher sur leurs positions, alors vous décrétez que le mouvement dans sa totalité n’est pas suffisamment légitime et qu’il convenait en conséquence de créer un mouvement distinct.
Convenez que malheureusement pour nous, les Nokhim font cela à longueur de journée et s’en délectent, du style : « Oh, j’ai vu un Juif griller un feu rouge, tu te rends compte, vraiment ils exagèrent ces Juifs… ».
Et vous, vous affirmez pareillement en tant que preuve irréfutable : « plus d’une fois il m’est arrivé de constater que des orthodoxes et y compris des Rabbins (oh, lala, tu te rends compte !!) . étaient en décalage flagrant avec ce qu’exige la Torah en matière d’amour du prochain (vraiment, ils exagèrent tous ces Orthodoxes ) ».
Alors si vous voulez vraiment aimer votre prochain comme il convient, commencez d’abord par aimer celui qui a le plus de valeur : Ça commence déjà par celui qui met des Tefilyn méoudarim, qui protège son foyer, qui fait bien toutes ses Brakhot, qui a de magnifiques Mezouzot, qui est shomer Shabbat, qui garde son langage, qui pense que le Limoud prévaut à toutes autres occupations, etc…
Car si vous lui préférez celui qui se régale d’huîtres vivantes à la noël, vous avez certainement un tikoun à réaliser quelque part.
Et dites-voir : Est-ce que d’autres Juifs vont créer après vous, un « nouveau mouvement Massorti réformé » quand ils vont s’apercevoir que vous les Massortis, vous n’êtes pas toujours au top de votre forme dans votre ‘Avodat Hachem ?
Regardez l’histoire chrétienne : c’est comme ça que sont nées toutes leurs sectes.
Or les Juifs ne sont pas comme ça. Nous sommes un Peuple UN et refusons d’être fractionné. Il n’y a qu’un seul mouvement Juif cachère et non plusieurs et chaque Juif au monde au fond de son cœur aspire bien à être Orthodoxe et il fait ce qu’il peut pour y arriver. Il est inutile de se désolidariser de vos racines mais il faut suivre la voie que nos Sages ont tracée pour nous tous : l’Unité que nous révérons 3 fois par jour.
J’aimerais bien être un Orthodoxe parfait mais en attendant, je vous assure que j’aime mon Peuple plus que tout : Vous inclus.
Mena’hem Ben Avraham
Personnellement pour moi qui ne connait rien à ces divers courants je trouve cet article très clair et pas trop long du tout
cela m’a apporté des connaissances intéressantes
Chalom Rav,
Votre article est très clair. Toutefois, une question me taraude.
Selon les définitions que vous faites des différents mouvements du judaïsme, il apparaît que le mouvement Massorti est bien plus proche théologiquement parlant de l’orthodoxie plutôt que du mouvement libéral.
La Halakha , si elle est plus dynamique et plus adaptée chez les Massorti , reste grossièrement la même que chez les orthodoxes .
Alors que chez les libéraux, tout est refondu, retravaillé, pour finalement ressembler à quelque chose qui n’a plus grand chose de juif au sens traditionnel du terme.
Pourtant, les Massorti continuent à travailler étroitement avec les libéraux, mais sont exclus de la mouvance orthodoxe .
Pouvez vous m’en expliquer les raisons profondes ?
Ne sont-elles que purement politiques puisqu’au fond, le traitement réservé aux Massorti et aux libéraux est exactement le même de la part des orthodoxes ?
Enfin, pensez vous que le judaisme "officiel" continuera d’être aux mains des orthodoxes pour longtemps encore, sachant que le peuple juif connait de sérieux problèmes de démographie (qui le conduisent à un suicide prévisible) et que l’assimilation est sans cesse plus grande ?
Merci d’avance,
Cher Monsieur,
Le judaïsme Massorti présente une véritable originalité. Il n’est ni libéral, ni orthodoxe .
En ce qui concerne la pratique, il est quasi identique à l’orthodoxie . Mais sur les questions intellectuelles, il est tout à fait ouvert, tout comme les libéraux.
C’est justement ce qui « dérange » les orthodoxes . Nous disons des choses indicibles dans une orthodoxie très prudente. Nous prônons certains changements (comme le statut de la femme). Cela explique le rapport hostile d’une grande part de l’orthodoxie .
Cela dit, dans la plupart des cas, les orthodoxes ne savent pas de quoi ils parlent. Très rares sont ceux qui ont vraiment étudié le problème. Je ne cesse de lire ou d’entendre des réactions montrant avant tout préjugés et ignorance grossière y compris chez des rabbins prestigieux. Par contre, certains orthodoxes ouverts ont d’excellents rapports et collaborent parfaitement avec nous, nous échangeons même des rabbins et travaillons sur les mêmes dossiers. (Hartman institute par exemple). D’autres ont un respect distant et savent que nous faisons un travail que l’orthodoxie ne saurait faire.
Nous ne travaillons pas avec les libéraux. Nous avons du respect et des amitiés personnelles, ce n’est pas pareil.
De toute façon, nous avons une vision ouverte et pluraliste du judaïsme, chacun ayant son rôle. Nous pensons que le recul de l’histoire rendra les mesquineries des uns ou des autres ridicules.
La question démographique est complexe et demande analyse, je peux juste dire que la politique actuelle de l’orthodoxie (si elle était la seule et avait le monopole, ce qui n’est heureusement pas le cas) est une catastrophe vis-à-vis du grand public, mais salutaire pour leurs adeptes strictes. À terme cette politique transformerait le judaïsme, d’une grande et large culture en une secte fermée. Mais il n’en sera rien et le monopole n’existe pas.
La question de l’officialité du judaïsme ne dépend que du public et de sa capacité à faire bouger les choses.
Yeshaya Dalsace
je commence a me rendre compte que vous avez des presuppose et que vous utilisez votre site comme une platforme d’insulte sans raison contre les orthodoxes !
du vocabulaire riche, mais un contenu visible ;ent insultant. je suis troubele
Roxane
Si un contenu est insultant envers qui que ce soit, il sera enlevé immédiatement. Signalez le nous.
Sur l’orthodoxie plus particulièrement, elle a toute notre estime. Même si elle ne convainc ou ne satisfait pas toujours. Ne mélangez pas critique ou analyse avec insulte.
Yeshaya Dalsace
Mille merci pour votre réponse érudique en la matière.
Moi, j’ai appris ce que sont les divers courants.
Ceci dit, je pensais que la pensée juive disait dans l’un des 613 commandements : tu respeteras ton prochain.
Chose que je souhaite faire ici, dans ce blog.
Chalom Chalom à tous
Je ne suis pas encore convertie, mais je le souhaite. Une religion que ne s’ouvre pas aux autres est condannée à l’extection. Alors vivent le peuple Juif qui accepte les converti(e)s
Roxane