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La Commissaire

La Commissaire

Film réalisé par Alexandre Askoldov en 1967. -

Un chef d’oeuvre du cinéma russe longtemps censuré, une magnifique leçon d’humanité. Incontournable.

L’histoire

Le film est basé sur une nouvelle de Vassili Grossman immense écrivain russe et dissident soviétique.

Une petite ville d’Ukraine en 1922. La commissaire, Klavidia Vavilov, chargée de la bonne tenue militaire des troupes d’un détachement de l’Armée Rouge s’installe dans la ville reprise aux Blancs. La commissaire Klavdia Vavilova après avoir pris un bain ordonne l’exécution d’un camarade déserteur. Comme elle est enceinte et que l’accouchement est pour bientôt, elle en informe son capitaine et lui explique qu’accaparée par sa fonction, elle n’a pas pu se débarrasser de l’enfant d’autant plus que le docteur a refusé de l’aider. Le capitaine lui exprime son embarras car il doit trouver quelqu’un d’aussi "pur et dur" pour la remplacer et qu’il est regrettable qu’elle se trouve dans cette situation car cela n’est pas un exemple pour la troupe : on a constaté récemment des signes de laisser aller, de dysfonctionnement.

Pour préparer la naissance du bébé, elle est conduite chez le camarade Efim Magazanik, un Juif rétameur, père de six enfants, dont le frère a été décapité par l’Ataman Strouk. Une pièce est réquisitionnée pour y installer la commissaire et toute la famille de l’hôte s’entasse dans l’espace restant.

Au fil des jours, au milieu de cette famille juive très unie, elle découvre un autre monde.

Malgré des conditions de vie précaires, elle s’humanise au contact de ces gens généreux, du père qui est heureux de se rendre à son travail d’où il revient quelquefois éméché, de son épouse qui se confie à elle et qui malgré les soucis que lui procurent ses six enfants est pleine de prévenances et d’attentions pour lui rendre la vie plus agréable, de leurs enfants qui l’ont adoptée.

Derrière la palissade en planches qui entoure le petit jardin et dans la petite maison elle oublie la guerre. L’épreuve de l’accouchement la lui remet en mémoire avec la mort au combat du père de l’enfant, Kiril. Maintenant devenue mère elle découvre la tendresse, le plaisir de tenir un bébé dans ses bras.

Mais les combats se rapprochent, la population se barricade, le canon tonne, les enfants pour qui la guerre était un jeu sont épouvantés. Les blancs arrivant le pogrome menace, il est temps de reprendre le combat...

Le réalisateur

Alexandre Iakovlevitch Askoldov est un réalisateur soviétique né à Moscou en 1932.

Son film de fin d’études La Commissaire, dont il fut le réalisateur et le scénariste, son unique film, fut interdit pendant 20 ans, de 1967 à 1987 car considéré par les autorités comme pro-sioniste. Heureusement du personnel des archives d’État du cinéma, Gosfilmofond, déplacèrent les négatifs et les cachèrent.

En 1969, Askoldov fut exclu du Parti communiste et ne fut plus autorisé à travailler comme réalisateur. Enfin en 1988, il obtint difficilement que son film soit reconstitué.

Fiche technique

Réalisé par Alexandre Askoldov

Avec Nonna Mordiukova, Rolan Bykov, Raissa Nedachkoskaia,

Durée : 01h50min Année de production : 1967

Analyse parue dans la revue Pardès en 1988

La commissaire de Berditchev :

une nouvelle de V. Grossman, un film de A. Askoldov

Par Françoise Navailh, historienne du cinéma

En 1934, Vassili Grossman publie son premier récit Dans la ville de Berditchev et devient bientôt un écrivain officiel et orthodoxe   jusqu’au scandale de Vie et destin en 1961 [1].

Pour commencer, un récit classique. Pendant la guerre civile, les Rouges occupent une ville. La commissaire politique Vavilova, une espèce d’hommasse, est enceinte. On réquisitionne pour elle une chambre chez les Magazanik. Elle accouche. Mais les Rouges évacuent la ville : l’ennemi approche. Vavilova doit attendre le retour des Rouges. Au dernier moment, elle laisse aux Magazanik son fils nouveau-né et rejoint son détachement.

Cette première œuvre contenait pourtant des notes discordantes : une phrase positive sur le Bund [2], par exemple. Un détail confirme la réserve de Grossman face aux dogmes. L’époque où se déroule la nouvelle n’est pas donnée, mais divers éléments permettent de la dater avec précision : juin I920 [3]. Or l’héroïne se souvient d’un discours de Lénine [4] deux ans auparavant - à Moscou, sur une énorme place [5]. El le texte de préciser un peu plus loin qu’elle est ensuite allée de la place du Théâtre à la gare de Briansk [6]. L’homme à la casquette, l’estrade hâtivement dressée, la Place du théâtre de la nouvelle évoquent, et évoquaient encore plus en 1934, la photo de Lénine la plus célèbre. Cette photo a été prise le 5 (ou 6) mai 1920 ; et surtout, après 1929, Trotski, aussi présent, est escamoté par retouche ou par recadrage [7]., Kamenev également. Consciemment ou non, Grossman titillait l’interdit.

En 1967, Ilya Erhenbourg [8] meurt et Alexandre Askoldov tourne La Commissaire d’après Dans la ville de Berditchev. On peut parler de grande fidélité dans l’adaptation jusque dans le choix du noir et blanc puisque la prose de Grossman ignore la couleur. Fidélité qui n’exclut pas toutefois certaines différences.

Quelques scènes sont déplacées. Par exemple, l’arrivée de l’éclaireur de l’Armée rouge dans la ville barricadée, mise à la fin du récit, ouvre ici le film.
Certaines scènes développent une simple phrase de l’écrivain. Une image fugitive donne naissance chez le cinéaste à une longue métaphore sur les chevaux. Un mot seul peut suffire. Ainsi, si Grossman esquisse la figure d’un gars « taciturne », il devient dans le film un véritable personnage.
Viennent ensuite les véritables changements, plus lourds de sens. D’abord le couple juif, les Magazanik, qui loge la commissaire Vavilova sur le point d’accoucher, change de prénom. Beila et Haïm deviennent Maria et Efim [9]. L’ennemi de Polonais se transforme en Blanc [10]. Le coloris typique de Berditchev s’estompe. A la ville animée et bruyante, pleine de gens affairés, du récit s’oppose la ville vide et morne du film où n’existent que Vavilova et la famille Magazanik. .

Askoldov a supprimé des passages du récit de Grossman. Ont disparu l’épisode du discours de Lénine et le survol de la ville par un avion ennemi. Gommées l’allusion au Bund et la présence d’une sage-femme professionnelle. C’est la femme et la mère de Magazanik qui accouchent Vavilova. .

Par ailleurs, les scènes ajoutées restructurent l’histoire. Askoldov a inventé la séquence où les Magazanik confectionnent une robe pour remplacer l’uniforme de Vavilova, l’épisode du canon ensablé quand le Bolchevik « taciturne » embrasse Vavilova, la promenade de Vavilova jusqu’aux trois temples : une église russe, une église catholique [11] et une synagogue en ruines... [12].
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Mais Askoldov a surtout puisé dans toute l’œuvre de Grossman, le Grossman de la jeunesse et celui de la maturité. Ainsi, l’anecdote de la barbe du Juif coupée à coups de ciseaux lors d’un pogrom vient de la nouvelle Quatre journées [13]. Et la scène de l’Holocauste (traitée en sépia) renvoie à trois textes clés de Grossman : l’anéantissement d’une communauté juive dans Le vieux professeur [14], L’enfer de Trehlinka [15] et les chapitres développant une thématique juive de son testament Vie et destin [16]. De fait, deux scènes fortes encadrent La séquence où tous attendent, cachés dans la cave, l’arrivée des Blancs. Dans la première, les enfants Magazanik jouent au pogrom et le frère, déguisé en cosaque, traite sa sœur de « youpine » (jidovka). Dans la seconde, on emmène les Juifs au massacre en 1941. Entre ces deux moments, dans la cave, Efim et Vavilova discutent du sens de son combat. Elle : mourir pour une cause. Lui : et quand vivre ? et pourquoi tout cela ? .
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Toutes les modifications apportées par Askoldov au récit de Grossman sont d’ordre éthique et visent à replacer l’œuvre de 1934 d^ans une large perspective historique. En 1967, cinquante ans après la Révolution, quel bilan fait le cinéaste ?

Askoldov a accentué l’aspect juif de la nouvelle. Il semble d’abord I’atténuer en supprimant du litre Berditchev, ville juive par excellence [17]. Mais du coup, ça ne se passe plus dans une ville précise mais partout en Russie (et Ukraine). L’histoire dépasse l’anecdote. Le changement de prénom (Efim et Maria pour Haim et Beila) obéit à la même raison. Si Efim est fréquent chez les Juifs, Maria est bien sûr chrétien. Mais n’est-ce pas ainsi rappeler que Marie était juive ? Mère par excellence, elle fait le lien entre les religions orthodoxe  , catholique et juive, toujours associées dans le film.

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Le thème de la maternité traverse d’ailleurs La Commissaire. Pendant le générique, sur fond de berceuse russe, le détachement rouge passe devant une statue de la Vierge, pivot de la séquence. Le film valorise les relations entre Vavilova et les Magazanik. De l’hostilité ironique à l’amitié. D’où la gamme des noms : « Madame » Vavilova, camarade commissaire, commissaire Vavilova, Klavdia. Ils l’adoptent et la prennent en charge. En lui taillant et cousant une robe, ils font renaître en elle la femme, la rendent à elle- même. De gauche et lourde, elle s’épanouit et devient enfin mère quand Maria et la grand-mère l’accouchent. Elle entre alors dans le cercle de famille. « Nous avons un garçon ! », s’écrie Maria.

Le film propose trois types de mère : la mère par accident (Vavilova), la mère comblée (Maria) et la mère sagesse (la mère d’Efim ). A peine mentionnée dans le récit, la vieille mère, muette et souriante scande la narration par ses gros plans. Témoin. Face à l’actrice Nonna Mordioukova, incarnation de la beauté russe plantureuse et placide, les deux autres actrices montrent une judéité alerte et bonne. Elles l’assistent. Et pendant que Vavilova berce son enfant (c’est la chanson du générique), la vieille mère prie en yiddish. D’abord séparées, les deux mélodies se mêlent tandis que la caméra va d’une femme à l’autre et accroche au passage un livre (le Tarah ?) une bougie et un portrait au mur, peut-être celui du célèbre tsadik Levi Isaac de Berditchev [18]. .
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Berditchev fut un grand centre hassidique. Le film en tient compte. « La prière hassidique est extatique et bruyante, elle comporte des chansons, des mouvements du corps et des claquements de doigts [19]. On retrouve cette exubérance dans la scène du réveil, quand Efim traverse la cour en chantonnant et dansant pour prendre ses outils et gagner la rue ensoleillée. Mais le hassidisme   considère aussi que rien n’est dû au hasard : « Aucune pierre ne repose, aucune feuille ne tombe sans décision de la sagesse divine [20].D’où une certaine passivité devant l’adversité : la sœur face à ses frères lorsqu’ils jouent au pogrom [21], les adultes devant les nazis.

La musique sert alors à supporter l’insupportable. Dans la cave où ils se terrent, Efim et sa famille dansent et chantent pour exorciser leur peur. Et sur la ronde de 1920 s’enchaîne le massacre de 1941. Alors qu’on emmène les Juifs, Vavilova accourt, son nouveau-né dans les bras. Veut les rattraper, hésite, s’arrête. Se détourne.

Ce passage évoque un autre film. En 1945, Marc Donskoï tournait à Kiev Les Indomptés, chronique d’une petite ville ukrainienne occupée par les Allemands. On conduit hommes, femmes et enfants juifs vers un ravin. Bruits de mitraillettes et chants yiddish retentissent [22]. La Commissaire fait écho aux Indomptés. Mais la foule compatissante — l’ouvrier Tarassserre la main du docteur Davidovitch [23] — s’est réduite à une femme seule et indécise. Depuis la guerre, l’Holocauste a été occulté à l’écran, sauf en de rares exceptions [24]. Depuis la guerre, le Juif est une non personne à l’écran, contrairement à l’avant-guerre [25] L’audace d’Askoldov expliquerait donc l’interdiction totale du film pendant vingt ans et sa partielle mutilation [26].

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Pourtant, en 1965, était paru le livre de Kouznetsov, Babi Yar [27] ; en 1966, on republiait Cavalerie Rouge de Babel [28]. En 1965, M. Romm avait réalisé Le Fascisme ordinaire, documentaire de réflexion sur Mussolini, Hitler et les masses. Mais en 1963 sortait à Kiev le pamphlet antisémite Le Judaïsme sans fard [29]. La Guerre des six jours de 1967 a tranché : rupture des relations diplomatiques entre Israël et l’U.R.S.S [30] et interdiction de La Commissaire..
Cette explication paraît néanmoins insuffisante. On pouvait simplement couper la scène de l’Holocauste. Et puis, la littérature soviétique a plus d’une fois abordé ce point d’histoire, et bien. Prenons par exemple le beau livre poignant de Rybakov, Sable pesant, sur la vie et la fin d’un ghetto du côté de Tchernigov [31]. .
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En fait, La Commissaire avait une double fonction : parler des Juifs, certes, mais aussi dénoncer la Révolution. On ne voit pas l’ennemi dans le film. Peu importe, car il prétend moins dire pourquoi les Rouges se battent que comment ils le font. Par une audacieuse dilatation temporelle, Askoldov bouscule la chronologie. Les deux semaines ensoleillées qui sont le temps de la nouvelle deviennent un cycle complet de saisons. D’abord chaleur et poussière quand les Rouges entrent, puis brume légère, pluie, brouillard jusqu’à la boue et la neige du final. De Thermidor à Brumaire, la Révolution confisquée et dévoyée.
Au nom du Bien suprême, Vavilova abat froidement au début du film un déserteur qui préfère sa famille à la Cause. La Révolution laboure le pays et c’est une moisson de sang, de sueur et de larmes. Alors que la commissaire Vavilova accouche, une métaphore exprime cette idée : sur une dune avance une rangée d’hommes aux yeux bandés qui fauchent le sable ; puis une horde de chevaux sauvages, la cavalerie rouge, passent au galop devant une charrue abandonnée et un tumulus hérissé de croix. Le Bolchevik qui a engrossé Vavilova (symbole de la Russie), porte des lunettes rondes, attribut fréquent de l’intellectuel. Mais le pince-nez est aussi signe du diable dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov [32]., symbole de Beria aussi ; et encore attribut du médecin honni dans Le Cuirassé Potemkine. Or un acteur géorgien joue le rôle de ce Bolchevik. Est-ce par hasard ? La Révolution mutile l’instinct maternel de Vavilova, elle castre. Une scène saisissante montre un canon qui passe lentement devant trois enfants nus et figés, comme pour les couper en deux. Cette Révolution engendre le mal au nom du Bien. Babel l’avait d’emblée compris et dit dans Cavalerie Rouge. Grossman le confirmait dans Vie et Destin. Askoldov le répète. La Révolution trahit son idéal de Bonté et de Justice. D’où l’ultime changement. Dans la nouvelle, Vavilova est électrisée par le souvenir de Lénine et par une chanson sur le drapeau rouge. Elle abandonne alors son enfant et rejoint ses camarades. Dans le film, on entend juste l’internationale à la trompette, sobre et émouvante. Cette Internationale fut jadis l’hymne officiel de l’U.R.S.S. Le 1er janvier 1944, on la remplaça par un air bien russe et des paroles glorifiant Staline et la Patrie. De fait, à partir de 1943, Staline reprend en main le pays et réintroduit des valeurs traditionnelles et un certain décorum tsariste (uniformes, grades...). Les lendemains douloureux s’annoncent : dissolution du Comité antifasciste en, 1948, Guerre froide et campagne anticosmopolite (c’est-à-dire anti-juive)

Pour Askoldov, si 1941 ne découle pas de 1920, du moins Octobre ne put empêcher Babi Yar. Cette mise en cause implicite de la Révolution effraya et justifia l’interdiction.

Un film a toujours tort d’être en retard. La Commissaire aurait eu un autre impact en 1967 qu’en 1987. Pourtant, au moment où l’organisation Pamiat (Mémoire) ressemble de plus en plus aux Cent-Noirs pogromistes d’avant 1917, au moment où l’antisémitisme s’amplifie et délire [33], il semble encore opportun.

Comme un ouragan, les Rouges s’emparent d’une ville où la population subit sans enthousiasme les occupations successives. Les pouvoirs passent, les Juifs restent et trépassent. Autant en emporte la Révolution.

Françoise Navailh

Notes

[1] Cf. Le cas Grossman de Simon Markish (Julliard/L’Age d’Homme, Paris, 1983, 219 p.). Le livre le plus complet sur la vie et l’oeuvre de Grossman.

[2] Cf. Dans la ville de Berditchev in La Roule de V. Grossman (Julliard/L’Age d’Homme, Paris, 1987, 233 p.). p. 26.

[3] Campagne soviétopolonaise : 24 avril au 12 octobre 1920.

[4] Il n’est pas nommé mais des détails comme « chauve », « voix légèrement grasseyante » l’identifient sans conteste.
N.B. : la traduction française met « en veste » (cf. l-a Roule, op. cit., p. 25), le russe « lyssy » : chauve cf. Povesly, rasskazy, olcherki/VocmzdM. Moskva. 1958, 543 p.), p. 102.

[5] « Gromadnaïa moskovskaïa plochtchad » (cf. Povesly..., op. cit., p. 102). Expression interprétée abusivement par « Place Rouge » (cf. l/x Route, op. cit., p. 25).

[6] La Place du Théâtre, située devant le Bolchoï, s’appelle maintenant Place Sverdlov et la Gare de Briansk — Gare de Kiev.

[7] Cf. les différentes versions in Le Commissariat aux archives d’A. Jaubert (Ed. Barrault, Paris, 1986. 190 p.), pp. 30-32 et Us photos truquées de G. Le Marec (Ed. Atlas, Paris, 1985, 168 p.). p. 87.

[8] Ou Le Commissaire. Il n’y a pas d’article en russe.

[9] « C’est là l’unique changement substantiel apporté par Askoldov », écrit froidement M. Tourovskaïa (Le Film Soviétique, n" 5, 1988, p. 26). Pour décourager les vérifications ?

[10] Jusqu’en 1987, la guerre soviétopolonaise était un sujet tabou.

[11] Balzac s’est marié à Berditchev le 14 mars 1850.

[12] Ces trois bâtiments sont aussi montrés en contre plongée rapide à deux reprises : au début, quand les Rouges entrent, puis vers la fin, à leur départ, quand on cloue les volets des maisons.
N.B. : dans le récit, les synagogues sont intactes.

[13] Quatre Journées, 1935 (in La Route, op. cit., p. 86).

[14] Le vieux professeur, 1943 (in U Route, op. cit., pp. 196-197).

[15] Irchlinski ad, 1944 (in rovesly..., op. cit., pp. 417-458) (cf. aussi : V. Grossman, Années de guerre. Ed. en langues étrangères, Moscou, 1946, 466 p., pp. 382-418).

[16] Vie et Destin, 1961 (Julliard/L’Age d’Homme, Paris, 1983, 818 p.).

[17] Berditchev était surnommé la Jérusalem de Volliynie. Cf. Le cas Grossman, op., cit., pp. 18-20 et Encvclopedia Judaica (Ketcr Publishing House Ltd., Jérusalem, 1971), tome 4, pp. 589-591.

[18] 1740 -1809.

[19] Cf. Encyclopedia Judaica, op. cit., tome 7, p. 1401.

[20] Idem, p. 1404.

[21] Cf. U vieux professeur, op. cit., p. 187 : la jeune Katia Waisman est malmenée par un gamin et se laisse faire.

[22] Les Indomptés ou Taras l’indompté. Lion d’or à Venise en 1946. Toujours cite, jamais montré.

[23] Cf. Mate Donskoi d’A. Cervoni (Seghers, Paris, 1966. 186 p.), p. 59.

[24] Il y a, par exemple, des allusions dans Le destin d’un homme de S. Bondartchouk (1959) et L’Ascension de L. Chepitko (1977).

[25] Cf. Visions, Images and dreams : yiddish film pas ! and présent de E. A. Goldman (UMI Research Press/Ann Arbor, Michigan, 1983, 224 p.), pp. 33-51. Cf. aussi Cinéma et Juiléité/Cincm Action 37(Ed. Cerf, Paris, 1986, 256 p.) : L’image du Juif dans le cinéma soviétique (F. Navailh). pp. 229-230.

[26] « Il y eut une version plus importante du Commissaire, En principe, ce que vous avez vu est assez fidèle à mon projet. » Interview d’A. Askoldov in Libération, n° 1917 (20 juillet 1987). p.

[27] Babi Yar d’A. Kouznetsov (Julliard, Paris. 1967-1970).

[28] Cavalerie Rouged’l. Babel, 1926 (Ed. L’Age d’Homme, 1972). On sent d’ailleurs l’influence de Babel sur le film : l’exécution sommaire du déserteur avec sa cruche de lait mêlée de sang ; le naturalisme de certaines scènes (Efim urine au réveil. Maria torche un gamin...).

[29] Le Judaïsme sans fard de T. Kitchko (Ed. Académie des Sciences de l’Ukraine, Kiev, 1963).

[30] Les deux pays ont repris contact récemment. L’autorisation du Commissaire est-elle un geste amical ?

[31] Sable pesant d’A. Rybakov, 1977 (Ed. Pygmalion-Gérard Watelet. Paris. 1980, 253 p.). Rybakov est aussi l’auteur des Enfants de l’Arbat (Albin Michel, Paris, 1988, 588 p.) cf. Time, n° 25, 20 juin 1980. pp. 27-36.

[32] M. Askoldov a travaillé à un mémoire sur Boulgakov. « Tous les jours pendant quatre ans je venais voir sa veuve pour récolter le matériau. J’ai tenu entre mes mains le manuscrit du Maître et Marguerite. Cf. Libération. op. cit. (Le Maître et Marguerite. Ed. Laffont, Paris, 1968. 525 p.).

[33] Cf. l’article « Ostorojno : provokatsia ! » (« Attention : provocation ! ») dans l’hebdomadaire Ogoniok, n°23, 1988, pp. 6-7.

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