Première explorations de plusieurs questions pratiques et de la façon dont la Halakha fonctionne.
Saisir la nature de l’interdit shabbatique et de la subtilité de la Halakha .
Etude biblique sur le sens de shabbat
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Cours sur les interdits
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Suite du cours avec notament la question de l’usage de l’électricité le Shabbat.
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Par Yeshaya Dalsace
Messages
Deux excellents cours, merci.
En fait, j’ai l’impression qu’au travers de Shabbat c’est toute l’éthique humaine (je sais pas trop si j’utilise les bons termes) qui est interrogée. Toutes ces gradations dans la gravité de l’acte, avec la notion d’intention ou pas, c’est très intéressant.
Moi j’ai quand même une question par rapport aux enfants : j’ai un fils de cinq ans, et j’ai peur que toute la finesse de ces nuances lui passe un peu au dessus de la tête, ce qui est grave parce que je trouve que ce n’est pas l’esprit de shabbat de faire les choses sans les comprendre. Il risque à la limite de se damander si sa maman a perdu la raison, puisque je pourrais lui imposer des choses inhabituelles (cas d’une conversion)et que j’aurais du mal à justifier concrètement. A la limite, je ne demande pas vraiment comment m’y prendre, mais je sais d’avance que ce sera cahotique... C’est un des problèmes quand on n’est pas né dans le judaïsme : il faut transformer son environnement, lui faire prendre une route inhabituelle, avec une logique qui n’est pas forcément "évidemment logique".
Un dernier point : la notion d’intention qui se trouve dans les actes posés lors du shabbat, je l’ai rencontrée dans un exemple qui traitait de la mort d’un enfant, qui avait été donnée non intentionnellement mais dans une circonstance hyper morbide que je ne vais pas expliciter dans les grandes largeur ici. Si le Rabbin a réussi à statuer, c’est aussi parce que cette habitude de traiter et de trancher sur des cas moins graves permet d’affutuer des outils théoriques réutilisables sur des cas dont on n’a pas envie de parler tant ils sont odieux. Sinon, on se laisse emporter par l’émotionnel, et on ne peut pas trancher halahkiquement.
Bonjour,
je voulais réagir sur la notion d’électricité. Pour interdir l’utilisation de l’électricité il faut la rattacher à "faire du feu".
Ce "feu" électrique, il est fabriqué dans une centrale. Ce qu’on fait en ouvrant l’interrupteur, c’est autoriser l’accès du "feu" electrique au domicile, donc au circuit électrique de la maison. Donc on ne fait pas du feu quand on appuie sur l’interrupetur, on le laisse entrer,(d’autres le font dans les centrale, mais c’est bien du feu). Pourquoi je dis que c’est du feu :
La production d’électricité implique la transformation de matière en énergie. C’est ça le feu : tranformer de la matière en énergie. La buche devient lumière et chaleur, donc énergie. Dans les centrales hydroélectrique, on transforme l’energie accumulée par l’eau qui chute (une énergie mécanique) en énergie électrique (donc une énergie en une autre énergie), dans une centrale nucléaire, on fabriqie de la chaleur (une énergie) à partir de la fission atomique (qui a trait à la nature de matière), et cette chaleur chauffe de l’eau qui devient vapeur qui produit du mouvement qui a son tour est transformé en énergie électrique. La notion de transformation, d’une forme d’energie captive (la matière) ou non captive (énergie mécanique) en une forme d’énergie utilisable par l’homme est très présente. Mais la matière et l’énergie sont liées par e=mc2, donc équivalentes. L’analogie avec le feu me semble donc fondée.
Je trouve intéressant de faire intervenir la science dans le débat, c’est à dire de se servir des catégories juridiques talmudiques mais de se servir aussi de notre savoir d’aujourd’hui pour "éclairer" des notions qui n’existaient pas à l’époque du talmud .
je suis donc d’accord pour assimiler électricité et "feu" talmudique. mais est ce que le fait d’appuyer sur l’interrupteur revient à assumer personnellement la production par d’autres, à l’extérieur de ma maison, du feu. C’est à dire à faire du feu ? Question. Et c’est une question deresponsabilité. Jusqu’où va la responsabilité du geste humain ? Je crois qu’il nous faudrait un Chamaï ou un Hillel pour trancher sur ce point. C’est hyper complexe. Je pense qu’on ne peut que choisir l’une ou l’autre option "en doutant"
Nathalie