Le mouvement Massorti (« conservative ») est un des trois grands mouvements juifs dans le monde. Il regroupe des centaines de communautés, des centaines de rabbins et des institutions prestigieuses. Il est présent dans le monde entier. Il prône un judaïsme traditionaliste et moderne à la fois et insiste sur le respect de la Halakha (la loi juive) dans une perspective dynamique et moderne.
En Europe, nous avons un Beit Din fédérateur basé sur Londres, mais qui se réuni régulièrement dans divers pays européens. Ce Beit Din assure la conformité des diverses démarches avec la Halakha .
Il garanti donc la valeur de nos conversions, de nos divorces (remise du guet) et des diverses affaires dont il s’occupe.
Conversion au judaïsme :
Les conversions au sein du mouvement massorti se font en parfaite conformité avec la loi juive et ses exigences (la Halakha telle qu’elle est prescrite dans le code du Shulkhan Aroukh et conforme aux grands décisionnaires postérieurs), au même titre que les conversions orthodoxes . Elles sont donc au regard de la loi juive traditionnelle parfaitement valides.
Elles se font sous l’égide de trois rabbins du courant Massorti affiliés à la Rabbinical Assembly (organisme mondial des rabbins conservatives) et dans un mikvé (bain rituel) strictement kasher . Le candidat doit être présenté par un rabbin « tuteur » et répondre à des exigences de connaissance et d’implication dans la vie juive.
En matière de conversion, le mouvement Massorti se situe entre libéraux et orthodoxes . Le mouvement Massorti est en désaccord avec la politique de conversion du mouvement libéral car elle n’est pas toujours conforme à la halakha traditionnelle et variable d’un rabbin libéral à un autre. Il n’est pas non plus d’accord avec une politique de fermeture sur la conversion pour des gens traditionalistes et les exigences, parfois au-delà du raisonnable, imposées à des candidats pour qui la conversion devient vite impossible, comme c’est chose courante dans l’orthodoxie actuelle. Le mouvement massorti prône un respect strict du rite de conversion, y compris l’acceptation formelle des Mitsvot, lié à une ouverture et une compréhension de la situation particulière de chaque candidat.
Le Beit Din Massorti pense qu’il faut exploiter les possibilités de souplesse de la loi juive traditionnelle permettant d’accepter la plupart des candidats sérieux et repose sa politique d’ouverture sur une série de décisionnaires rabbiniques importants, dont bon nombre de rabbins orthodoxes célèbres.
C’est pourquoi le mouvement Massorti a mis en place un Beit Din institutionnalisé et centralisé pour l’Europe. Cela permet de savoir que les critères de Halakha sont respectés, de conserver des archives centrales pour toute l’Europe et que nos conversions soient reconnues par l’Etat d’Israël et d’autres institutions du judaïsme. Ce Beit Din est basé à Londres, mais siège plusieurs fois par an à Paris sous l’égide du rabbin président du Beit Din.
Cela veut dire que le candidat à la conversion au judaïsme qui passe par le mouvement Massorti sera assuré du bon fonctionnement du processus, de la traçabilité et de la reconnaissance de son statut. En France, il pourra être présenté au Beit Din siégeant à Paris et recevra ensuite un certificat individuel en bonne et due forme dont le double est toujours conservé dans nos archives.
Grâce à un nouveau programme d’étude à distance, le Beit Din Massorti est capable aujourd’hui d’assurer des conversions pour des candidats de toutes les régions de France et d’Outre mer. Contact : yeshaya@massorti.com rabbin chargé des conversions des gens éloignés géographiquement.
Il fonctionne aussi pour bon nombre de communautés non francophones y compris des communautés orthodoxes qui font appel à lui pour différents cas dans toute l’Europe.
Divorce juif :
Le divorce juif exige la remise d’un guet (acte de divorce) écrit à la main par un rabbin spécialiste (messader guitin). Tout rabbin n’est pas habilité à le faire. C’est pourquoi nos divorces sont également conformes à la Halakha et toutes les règles traditionnelles scrupuleusement respectées. Le Beit Din massorti européen se charge donc aussi de ces cas.
Un divorce religieux ne peut être prononcé qu’après le divorce civil.
http://www.massorti.com/Divorce-jui...
Kashrout :
Le mouvement massorti n’a pas encore de réseau de kashrout en France. Par contre, il en a un en Angleterre et en Hongrie.
Responsa :
Le Beit Din européen se penche aussi parfois sur divers cas délicats et cherche les réponses adéquates au sein de la loi juive.
Liens
En France : http://www.massorti.com/-Massorti-e...
Messages
Merci de taper (un peu) au passage sur les Juifs libéraux.
Vous êtes en perte de vitesse ?
C’est triste, c’est affligeant.
Je garde mon estime pour vous, mais parfois...
Cher Monsieur,
Cet article ne tape sur personne et ne juge personne, ni un mouvement quel qu’il soit, ni les rabbins de ces mouvements (orthodoxes ou libéraux). Il explique des différences que les gens veulent comprendre et donne des faits objectifs.
Chaque mouvement a son fonctionnement et sa politique sur les conversions, pas de jugement de valeur ici.
Le mouvement massorti en créant un Beit Din unitaire cherche justement à éviter des normes qui seraient mouvantes d’un rabbin à un autre. Ce n’est pas le cas chez les libéraux qui n’ont pas de politique unitaire sur ces questions et même de fortes divergences internes sur ces questions.
En ce qui concerne le mouvement libéral qui est diversifié dans sa politique de conversions, le fait est que certaines conversions sont conformes à la halakha minimale (circoncision et mikvé kasher , au MJLF par exemple) d’autres ne le sont pas, notamment du fait de l’emploi d’un mikvé qui n’est pas kasher (je m’abstiens de donner des noms). Cela dépend des synagogues libérales et des rabbins . C’est un fait, pas un jugement. C’est la raison principale (avec la question de l’enseignement des mitsvot, mais plus discutable) qui fait que les conversions libérales posent souvent problème au mouvement massorti .
La différence majeure entre le mouvement libéral et le mouvement massorti est le rapport à la halakha . Techniquement, plusieurs des mikvés libéraux ne sont pas kasher (intentionnellement, car les critères du mikvé kasher ne sont pas une exigence pour une partie du mouvement libéral qui ne s’en cache nullement) ce qui pose un problème aux yeux de quelqu’un attaché à la halakha .
C’est un choix de politique vis à vis de la halakha , ce choix est à la base même de l’idéologie libérale et s’applique en général sur le terrain en conformité avec la pensée libérale. Quoi d’injurieux à le dire ? Nous respectons ce mouvement et les personnes qui le fréquentent, mais nous précisons ici une différence de point de vue sur la halakha . Je vous invite à vous pencher d’un peu plus près sur l’Histoire et les bases du mouvement libéral sur toutes ces questions.
De même pour l’orthodoxie , elle considère (dans sa politique officielle actuelle) que sans pratique méticuleuse des mitsvot, la conversion est inacceptable, elle a ses raisons pour adopter cette politique et se repose sur une partie des grands poskim sur ces questions. Leur choix est respectable. Nous ne sommes pas d’accord avec cette politique et nous nous reposons sur une autre école de poskim (pas moins importants et tout aussi orthodoxes d’ailleurs) qui considère qu’une plus grande souplesse en la matière est possible. C’est un choix politique que nous défendons et non un jugement de valeur.
Expliquer ces différences n’a rien à voir avec la perte ou le gain de membres ou de vitesse. Nous expliquons nos différences et les assumons avec honnêteté, rien de plus. Nos exigences déplaisent certainement à bien des candidats qui préfèrent se tourner vers le judaïsme libéral, c’est respectable et nous ne changerons pas de politique pour cela. Nous défendons des valeurs et ne sommes pas des marchants en concurrence.
Avec tout le respect que nous avons pour tous les courants du judaïsme, orthodoxes comme libéraux, dans un esprit de soucis du judaïsme commun et pas d’autre chose, même quand cela s’exprime dans le désaccord.
J’espère répondre à votre message injustement affligé.
Yeshaya Dalsace rédacteur de Massorti .com
Merci pour votre réponse Monsieur le Rabbin .
Merci pour ces précisions.
Cordialement
Mordekhai