Pour qu’une viande soit kachère, l’animal doit être abattu rituellement : l’artère jugulaire doit être tranchée et le sang doit pouvoir s’écouler complètement en dehors de l’animal.
Kashérisation de la viande
Pour compléter la kachérisation, la viande de l’animal abattu rituellement est [*rincée et trempée dans de l’eau froide pendant une demi-heure*] (Chulhan Aroukh, Yoréh Déah 69:1 voir le Rama ). Après le trempage, la viande est [*couverte de gros sel et mise sur un grillage ou sur un plan incliné pendant une heure*], pour permettre à tout reste de sang de s’écouler ( Yoréh Déah 69:4-6). La viande est ensuite rincée abondamment et est prête à être consommée.
A ce stade on considère que la viande ne contient plus de sang interdit. La durée de la cuisson n’aura donc plus d’importance, et on peut même manger la viande crue.
Grillage direct sans kashérisation
De la viande provenant d’un animal abattu rituellement peut aussi être kachérisée en la grillant directement au lieu du trempage et salage (Yoréh Déah 76 : 1-2).
Certains ont tout de même la coutume de rincer et saler la viande juste avant de la mettre sur le gril (Yoréh Déah 76:2 dans le Rama ). Le grillage doit se faire de manière à ce que le sang puisse s’écouler librement (cela exclu donc une poêle ou un grille en fonte). La viande est considérée kachère, c’est-à-dire consommable, dès qu’il y a un changement de couleur et formation d’une croute (voir le commentaire du Taz no. 9 sur Yoréh Déah 76 : 4).
A ce stade à nouveau, le temps de cuisson n’a plus d’importance et dépend du goût de chacun. Le steak saignant est donc kashère.
Rabbin Monique Susskind
Jerusalem février 2009